La Grande muette somme les autorités et la classe politique afin de trouver une issue à la situation de crise qui s'enlise. La fin du mois d'avril sera la date limite pour voir une feuille de route précise, assortie d'un délai d'exécution d'une transition organisant les élections reconnues par la communauté internationale.
«Nous lançons un appel aux hommes politiques de mettre fin aux mouvements de rue et de contribuer à la construction d'une Nation pour tous, selon un calendrier que nous avons remis au gouvernement afin de réaliser le défi», a souligné le général André Ndriarijaona, chef de l'État-major général de l'armée (CEMGAM), hier après-midi à Soanierana.
Le général André Ndriarijaona a lu un communiqué résumant la position des Forces armées, après la rencontre des hauts gradés avec Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de la transition, quelques heures plus tôt à Iavoloha. Pendant la déclaration, il a été entouré du général Bruno Razafindrakoto, commandant de la Gendarmerie et quelques autres officiers.
Le CEMGAM a évité de préciser le calendrier. Il s'est gardé d'évoquer la décision des Forces armées en cas de non-respect du délai. En tout cas, les militaires et les gendarmes ont demandé 48 heures à Andry Rajoelina pour publier la feuille de route.Mais après discussions, tout le monde s'est mis d'accord pour attendre jusqu'à la fin du mois. Pour ce faire, la Grande muette ne s'impliquera pas d'une manière directe dans la médiation, mais va suivre de près la mise sur les rails du processus, qui devrait être reconnu par la communauté internationale.
Rajoelina prend acte
Le général André Ndriarijaona a dressé le contour des attentes des Forces armées. Il s'agit de la clarification des «voies et moyens pour la sortie de crise». Il en est de même de l'obligation assignée au gouvernement de «rassembler toutes les forces vives (...) condition nécessaire pour une élection libre et transparente, acceptée par la population malgache et la communauté internationale».
Dans le communiqué de la présidence de la HAT, parvenu dans la soirée, Andry Rajoelina affirme avoir «pris acte» de l'interpellation. Il a en même temps «exhorté les militaires d'interpeller également les autres Forces vives de la Nation pour que la volonté de trouver une solution consensuelle n’aille pas à sens unique».
La démarche de la Grande muette intervient au moment où la pression sur elle s'intensifie. Les rumeurs de coups d'État militaire se sont amplifiées, tandis que l'appel à la constitution d'un gouvernement militaro-civil devient de plus en plus insistant. Les mésententes entre certains gradés deviennent plus fréquentes, comme c'est le cas entre le Premier ministre Camille Vital et le général Noël Rakotonandrasana ou encore entre les colonels Charles Andrianasoavina et René Lylison.
L'interpellation arrive au moment où la mise en place d'un gouvernement d'ouverture, annoncé depuis fin février tarde à voir le jour. Des voix discordantes au sein du pouvoir se font entendre, critiquant la feuille de route annoncée lors de l'atelier d'Ivato. Or, après la sanction, plutôt symbolique, de l'Union africaine, l'Union européenne, s'apprête également à se positionner sur le cas de Madagascar d'ici le mois de mai.
Par Iloniaina Alain
Source: L'Express de Madagascar (13/04/2010)
«Nous lançons un appel aux hommes politiques de mettre fin aux mouvements de rue et de contribuer à la construction d'une Nation pour tous, selon un calendrier que nous avons remis au gouvernement afin de réaliser le défi», a souligné le général André Ndriarijaona, chef de l'État-major général de l'armée (CEMGAM), hier après-midi à Soanierana.
Le général André Ndriarijaona a lu un communiqué résumant la position des Forces armées, après la rencontre des hauts gradés avec Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de la transition, quelques heures plus tôt à Iavoloha. Pendant la déclaration, il a été entouré du général Bruno Razafindrakoto, commandant de la Gendarmerie et quelques autres officiers.
Le CEMGAM a évité de préciser le calendrier. Il s'est gardé d'évoquer la décision des Forces armées en cas de non-respect du délai. En tout cas, les militaires et les gendarmes ont demandé 48 heures à Andry Rajoelina pour publier la feuille de route.Mais après discussions, tout le monde s'est mis d'accord pour attendre jusqu'à la fin du mois. Pour ce faire, la Grande muette ne s'impliquera pas d'une manière directe dans la médiation, mais va suivre de près la mise sur les rails du processus, qui devrait être reconnu par la communauté internationale.
Rajoelina prend acte
Le général André Ndriarijaona a dressé le contour des attentes des Forces armées. Il s'agit de la clarification des «voies et moyens pour la sortie de crise». Il en est de même de l'obligation assignée au gouvernement de «rassembler toutes les forces vives (...) condition nécessaire pour une élection libre et transparente, acceptée par la population malgache et la communauté internationale».
Dans le communiqué de la présidence de la HAT, parvenu dans la soirée, Andry Rajoelina affirme avoir «pris acte» de l'interpellation. Il a en même temps «exhorté les militaires d'interpeller également les autres Forces vives de la Nation pour que la volonté de trouver une solution consensuelle n’aille pas à sens unique».
La démarche de la Grande muette intervient au moment où la pression sur elle s'intensifie. Les rumeurs de coups d'État militaire se sont amplifiées, tandis que l'appel à la constitution d'un gouvernement militaro-civil devient de plus en plus insistant. Les mésententes entre certains gradés deviennent plus fréquentes, comme c'est le cas entre le Premier ministre Camille Vital et le général Noël Rakotonandrasana ou encore entre les colonels Charles Andrianasoavina et René Lylison.
L'interpellation arrive au moment où la mise en place d'un gouvernement d'ouverture, annoncé depuis fin février tarde à voir le jour. Des voix discordantes au sein du pouvoir se font entendre, critiquant la feuille de route annoncée lors de l'atelier d'Ivato. Or, après la sanction, plutôt symbolique, de l'Union africaine, l'Union européenne, s'apprête également à se positionner sur le cas de Madagascar d'ici le mois de mai.
Par Iloniaina Alain
Source: L'Express de Madagascar (13/04/2010)
No comments:
Post a Comment