Tuesday, September 21, 2010

Somalie: faute de salaires et de nourriture les troupes régulières font défection

Pendant l'offensive du ramadan par les shabab à Mogadiscio, de nombreuses positions ont été abandonnées par les troupes du gouvernement de transition. Les islamistes modérés d'al-Sunnah, alliés de l'armée gouvernementale, ont également délaissé certaines zones. L’absence de salaires, ou au mieux, une solde irrégulière, explique ces défections.

Ahmed a 44 ans. Il combat depuis deux ans au côté du gouvernement de transition. Il est actuellement positionné dans le quartier de Bondere, tout près de la Villa Somalia, qui pendant l’offensive des shebbab a été une cible privilégiée. « Notre gouvernement a fait beaucoup d’erreurs. On a été obligé de se retirer de beaucoup de nos positions. Le vrai problème, c’est qu’il faudrait qu’on touche nos salaires ».

Les 100 dollars qu’il serait censé recevoir tous les mois, il ne les a touchés qu’à trois reprises depuis un an. Ahmed se sent vieux. Il voudrait arrêter de se battre « Je voudrais changer de profession. Par exemple, devenir commerçant comme mon frère. Je me sens vieux… Je voudrais me marier, avoir une vie normale ».

L'Amisom contrainte de combler les vides

Le colonel Abdulaye Osmane Agey, ancien officier sous Siad Barré, ne cache pas que cette question des salaires est une des clefs du problème : « Les soldats ne reçoivent pas de salaires, pas assez de nourriture. C’est vraiment le problème. Ils ne sont pas assez nombreux, ils ne sont pas organisés, certains rentrent chez eux. Ils abandonnent les lignes et l’ennemi attaque ».

Le colonel et ses hommes tiennent l’une des positions les plus à l’ouest de la ville, avec la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom). Un partenariat plutôt rare à Mogadiscio, où les troupes de l’Amisom ont été contraintes de combler les vides laissés par les troupes gouvernementales durant l’offensive du mois dernier.

Source: RFI (19/09/2010)

Sunday, September 12, 2010

Comores: Arrestation et limogeage du chef d’état-major de l’armée

Le général Salimou Amiri a été mis en cause par la justice comorienne pour son rôle présumé dans l'assassinat d'un haut gradé en juin dernier. Il a été arrêté mardi 31 août 2010 et placé en résidence surveillée.

La situation reste calme à Moroni, au lendemain du renvoi du chef d'Etat major de l'armée. Il n’y a pas de déploiement militaire exceptionnel, selon le correspondant de l'AFP sur place.

Le général Salimou Amiri s'était rendu mardi matin au Tribunal de Moroni pour y être entendu dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat du colonel Ayoumba Combo il y a trois mois. C’est à l’issue de son audition qu’il s'est vu signifié son inculpation et son placement en résidence surveillée. Dans un premier temps, le général Amiri a refusé d'être mis aux arrêts et s'est réfugié dans une école militaire mais pas pour longtemps. Il a fini par accepter la décision de la justice, une reddition en quelque sorte. Ce qui pour l’instant fait éviter au pays une nouvelle crise.

Selon des témoins joints à Moroni par RFI, la situation est normale dans la capitale de l’Union des Comores. Le ministère de la Défense avait annoncé mardi avoir placé les forces de sécurité en «alerte maximum ». Des militaires ont même été déployés dans la nuit de mardi à mercredi devant l’entrée du quartier général de l’armée. Ce dispositif semble avoir été retiré ce mercredi matin.

L’inculpation du général Amiri pour « complicité d’assassinat » intervient après plusieurs mois de tensions entre le pouvoir du président Ahmed Abdallah Sambi et l’armée. Mais le limogeage du général Salimou Amiri et son remplacement par Gamil Soilihi Abdallah semblent pour l’instant avoir été acceptés. La nomination du capitaine Soilihi Abadallah à la tête de l’état-major lui a valu au passage une promotion. L’armée comorienne qui compte environ 2000 hommes est désormais dirigée par un lieutenant-colonel.

(...)


Source: RFI (01/09/2010)

Guinée-Bissau: Restructuration de l’armée - Le Brésil vole au secours de Malam Bacaï Sanha

Le Brésil promet d’entraîner les militaires bissau-guinéens dans le cadre de l’application de la politique de réforme du secteur de la défense et des forces de sécurité. L’annonce a été faite, la semaine dernière à Rio de Janeiro, par le président brésilien, Luiz Inacio Lula Da Silva. C’était lors d’une visite de travail de quelques jours que le président Malam Bacaï Sanha effectuait dans ce pays ami de la Guinée-Bissau.

Le président bissau-guinéen, Malam Bacaï Sanha, peut aujourd’hui pousser un ouf de soulagement. Après la décision de l’Union européenne de suspendre l’aide financière pour la réforme de l’armée et de la police, le Brésil a décidé de voler à son secours. Brasilia va assurer la formation des militaires bissau-guinéens dans le cadre de la solidarité entre membres de la Communauté des pays de langues portugaises (Cplp). L’annonce a été faite la semaine dernière à Rio de Janeiro, par le président brésilien, Luiz Inacio Lula Da Silva, qui recevait son homologue bissau-guinéen, a indiqué dimanche une source militaire jointe à Bissau. La décision a été globalement bien accueillie à Bissau où le Brésil jouit d’une grande estime. ‘Le Brésil s’engage non seulement à entraîner les forces armées bissau-guinéennes dans le cadre de la politique de modernisation de l’armée, initiée par le gouvernement, mais aussi à envoyer des officiers pour participer à l’opération de maintien de la paix en Guinée-Bissau’, déclare à ce propos notre interlocuteur.

Le président Malam Bacaï Sanha ne pouvait pas en tout cas espérer mieux. Cette promesse du chef de l’Etat brésilien a aussi suscité un grand soulagement dans le pays, notamment chez les populations exaspérées par plus de trois décennies d’instabilité politique chronique et de violences aveugles commises par l’armée. Une mission technique militaire brésilienne se rendra très prochainement à Bissau pour évaluer les besoins de l’armée et de la police bissau-guinéennes en matière de formation. ‘Cette mission aura pour principale tâche l’entraînement des troupes bissau-guinéennes en vue de leur professionnalisation. Ce qui permettra à notre pays d’avoir une armée efficace, républicaine et garante de la paix et de la stabilité nationale tout en participant au développement économique et social du pays’, précise notre source.

Le projet de réforme de l’armée vise, en fait, un triple objectif: réduction des effectifs de l’armée jugés pléthoriques par les bailleurs de fonds de la Guinée-Bissau; assurer une formation sur le rôle fondamental de l’armée pour garantir la paix et la stabilité nationale; et impliquer des militaires dans des projets de développement. L’armée se verra ainsi confier des tâches portant sur la construction d’infrastructures d’intérêt public comme les ponts, les citernes d’eau, le forage des puits en milieu rural et la modernisation des casernes militaires, entre autres. La police, qui constitue un maillon essentiel dans le maintien de la paix sociale et la cohésion nationale, sera également soumise à un dégraissage. Elle recevra une formation axée sur le respect des droits de l’homme. Pour ce faire, le Brésil, qui dirige déjà la mission de maintien de la paix des Nations unies en Guinée-Bissau, va construire un centre de formation pour l’armée et la police à Bissau.

Il faut dire que le Brésil est considéré comme un partenaire fiable par la Guinée-Bissau. Certes, les échanges commerciaux entre les deux pays sont encore en deçà des espérances des deux parties, mais il n’en demeure pas moins que les deux gouvernements entretiennent d’excellentes relations notamment au niveau du Cplp. Plus de 1 200 étudiants bissau-guinéens ont été formés au cours de ces dernières années dans des universités brésiliennes alors que des centaines d’autres ont obtenu leurs diplômes au centre de formation professionnelle brésilien à Bissau. Des compagnies pétrolières brésiliennes ont également obtenu des contrats pour la prospection du pétrole offshore en Guinée-Bissau.

LA CEDEAO VA DÉPLOYER 600 SOLDATS EN GUINEE-BISSAU: Un sommet spécial des chefs d’Etat prévu en septembre

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) envisage de déployer environ 600 militaires en Guinée-Bissau dans le cadre de la stabilisation du pays réclamée par le président Malam Bacaï Sanha et le Conseil national de la défense. Une réunion des chefs d’Etat des pays membres de la Cedeao se tiendra au mois de septembre prochain pour définir les modalités de ce déploiement. L’annonce a été faite récemment par le président en exercice de la Communauté, le chef de l’Etat nigérian, Jonathan Goodluck, lors d’une visite du président Abdoulaye Wade à Abuja au Nigéria.

Il faut dire que le gouvernement du Premier ministre, Carlos Gomis Junior, s’était senti quelque peu abandonner par la Communauté internationale après la décision de l’Union européenne de suspendre son aide destinée à la réforme de l’armée. Les Etats-unis lui avaient emboîté le pas pour protester contre la confirmation de l’actuel chef d’état-major général des forces armées, le colonel Antonio Indjai par le président Sanha. Les capitales occidentales refusent de cautionner l’arrestation arbitraire de l’ancien patron de l’armée, le général José Zamora Induta et le colonel Samba Djalo, ex-responsable des services de renseignements d’Etat par le colonel Indjai.

Le retour dans l’armée de l’ex-chef d’état de la marine, le Capitaine de frégate, Americo Bubo Na Tchut, poursuivi par la justice bissau-guinéenne pour tentative de coup d’Etat contre le défunt président Joao Bernardo Nino Vieira et d’implication dans le trafic de drogue en provenance d’Amérique Latine, est perçu par les chancelleries occidentales comme une provocation.

Par Mamadou Aliou DIALLO

Source: Walf Fadjri (01/09/2010)

Burundi: Une nouvelle rébellion refait surface

Un policier et quatre civils ont été tués dans la nuit du 10 au 11 septembre 2010 dans le nord et le centre du Burundi lors de deux incidents attribués par les autorités à « des bandits non identifiés ». Ces actes de violence surviennent alors que des rumeurs persistantes font état de la résurgence d'une nouvelle rébellion.

Cette fois, ces groupes armés non identifiés ont frappé dans deux localités, dans les provinces de Kayanza dans le nord du Burundi, et dans la province de Gitega au centre. Le bilan est lourd : 5 morts, dont un policier, et 4 blessés.

Depuis fin mai 2010 et la contestation du processus électoral, les attaques de villages, les assassinats ciblés et autres embuscades se sont multipliés alors que plusieurs opposants dont le leader des ex-rebelles des FNL (Forces nationales de libération du Burundi), Agathon Rwasa sont rentrés dans la clandestinité.

Tout aussi inquiétant, l’on parle de policiers et de soldats qui auraient déserté pour rejoindre le maquis et depuis une semaine, un des anciens chefs militaires des FNL qui avait intégré l’armée régulière burundaise manque officiellement à l’appel. Il aurait été blessé alors qu’il tentait lui aussi de rejoindre le maquis.

De plus en plus de Burundais sont aujourd’hui convaincus que même s’il n’y a pas eu de revendication officielle jusqu’ici, une nouvelle rebellion est en voie de se reformer dans les marais de l’ouest et dans la forêt de Kibira au nord, malgré les démentis répétés des autorités politiques et militaires qui assurent qu’il s’agit de: « groupes de bandits non identifiés qu’ils sont en train de combattre ».

Source: RFI (12/09/2010)

Guinée-Bissau: la réforme de l’armée à la croisée des chemins

De la Guinée-Bissau, il est rarement question dans les médias. Et lorsqu’on en parle, c’est plus souvent pour les mauvaises raisons: troubles au sein de l’armée, coups d’État, assassinats politiques, hausse du trafic de drogue.

En écho à l’exaspération généralisée parmi les donateurs, l’Union européenne (UE) vient d’annoncer sa décision de retirer d’ici au 30 septembre la petite équipe qu’elle avait envoyée en Guinée-Bissau en juin 2008 afin de soutenir la réforme du secteur de la sécurité. Les Nations Unies se retrouveraient seules en soutien des réformes de l’armée, de la police et de l’appareil judiciaire dans l’un des pays les plus pauvres de la planète.

Antero Lopes, responsable de la réforme du secteur de la sécurité (RSS) au Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée- Bissau (UNIOGBIS) est persuadé de la nécessité de relever ce défi, malgré d’énormes difficultés. “Les problèmes en suspens de la réforme du secteur de la sécurité risquent de fragiliser la stabilité du pays”, confie-t-il à Afrique Renouveau.

Il est possible cependant que l’ONU ne soit pas trop longtemps la seule à tenter de résoudre ces problèmes. Le gouvernement s’est récemment déclaré favorable à la présence d’une “mission de stabilisation” chargée de prévenir de nouveaux affrontements armés (nombreux depuis la guerre civile de 1998–1999). Une telle mission, affirme Soares Sambu, porte-parole du Conseil de la défense nationale, serait composée de membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union africaine (UA), et de la Communauté des États lusophones.

L’annonce du gouvernement est en phase avec la déclaration du 22 juillet du président du Conseil de sécurité de l’ONU qui appelait les autorités de Bissau et la communauté internationale à “coopérer avec la CEDEAO afin d’établir un mécanisme capable de garantir la sécurité des institutions civiles publiques”. Reste à savoir si la toute-puissante armée nationale approuvera la présence d’une telle mission.

Mutineries et assassinats

En plus de la guerre civile de la fin des années 1990, la Guinée-Bissau a connu de nombreuses crises depuis son accession à l’indépendance, en 1974, au terme d’une longue insurrection contre les colonisateurs portugais. En 2009, le président Joao Bernardo Vieira, et Baptista Tame Na Wai, chef d’État-Major de l’armée, ont été assassinés en l’espace de quelques heures, dans des circonstances jamais élucidées.

En avril, le nouveau chef d’État-Major de l’armée, José Zamora Induta, a été évincé à son tour dans une mutinerie menée par son adjoint de l’époque, Antonio N’djai. Il est toujours en détention. Le 24 juin, le Président Malam Bacai Sanha a nommé M. N’djai nouveau chef d’État-Major. Cette nomination a été dénoncée par la CEDEAO, l’UA, l’UE, les États-Unis et d’autres parties intéressées comme une violation de l’état de droit, et a incité l’UE à retirer son soutien à la mission d’appui à la réforme du secteur de la sécurité.

“Ces récents développements, estime Joseph Mutaboba, Représentant du Secrétaire général de l’ONU en Guinée-Bissau, laissent penser que le pouvoir civil de ce pays n’exerce pas encore sa pleine autorité sur l’armée.”

“La Guinée-Bissau est malade de son armée, qui administre en fait le pays depuis l’indépendance, affirme pour sa part Teresa Lima du service lusophone de la BBC. Pour Laurent Correau, journaliste à Radio France internationale “une relation incestueuse prévaut entre la sphère politique et l’armée”. A son avis, les liens tissés depuis de longues années entre le principal parti politique — le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap Vert (PAIGC) et l’armée ont donné à celle-ci les moyens d’imposer sa volonté depuis des dizaines d’années.

“Les forces armées ne se cantonnent pas à la défense du territoire, précise M. Correau. Elles prennent également part à tous les aspects de la vie politique. La place qu’elles occupent dans ce pays est disproportionnée, problématique et anormale.”

Depuis quelques années, la Guinée-Bissau est devenue une plaque tournante de la contrebande de cocaïne qui arrive d’Amérique latine à destination de l’Europe. De nombreux observateurs estiment que les problèmes au sein de l’armée reflètent l’influence croissante du trafic des stupéfiants et du crime transnational organisé à l’intérieur au sein des différents organismes publics. Plusieurs officiers supérieurs sont soupçonnés de participer au commerce de la drogue. Afrique Renouveau a appris que des officiers de haut rang n’accepteraient la présence d’une mission étrangère en Guinée-Bissau qu’à condition que son mandat soit très limité.

D’après une évaluation de l’UE, l’armée compte 4 458 hommes, dont un nombre démesuré d’officiers, 1 800 au total. En fait, le nombre total de militaires serait d’environ 10 000 hommes, en comptant les anciens combattants, fait remarquer le correspondant de l’agence France-Presse, Allen Yero Embalo.

Réforme “de la base vers le sommet”

La principale difficulté consiste à mener à bien des réformes dans un pays où les autorités civiles rendent des comptes aux généraux. D’après Samuel Gahigi, spécialiste principal des questions politiques à l’UNIOGBIS, l’ONU estime possible “de mettre en œuvre des projets à petite échelle conçus pour améliorer les conditions de vie et de travail quotidiennes des militaires, des policiers et des juges. Il s’agit en fait d’une approche qui partirait de la base au lieu de mettre exclusivement l’accent sur les officiers de haut rang. Et à ceux qui souhaitent abandonner les efforts de réforme M. Gahigi répond : “En livrant la Guinée-Bissau à son sort, nous courrons le risque de voir la situation actuelle s’aggraver, avec un impact possible sur la stabilité de toute la sous-région”.

Pour sa part, M. Lopes, responsable de la réforme de la sécurité à l’UNIOGBIS, estime que la consolidation du secteur de la sécurité devrait être abordée de manière globale, pas seulement en se fiant aux nominations. Tout en reconnaissant la fragilité des institutions, il est persuadé que les réformes bénéficieraient du soutien politique nécessaire pour peu qu’elles soient décidées par les autorités du pays. Et de citer la récente inauguration d’un nouveau “modèle de poste de police” à Bairro Militar, dans le cadre du programme de réforme du secteur de la sécurité public. La présence d’une force de police communautaire permet aux officiers d’assumer aussi la tâche d’«acteurs sociaux”, ajoute-t-il.

L’ONU accorde désormais une attention prioritaire à la mise en place d’une approche plus holistique aux réformes du secteur de la sécurité, en coopération avec la CEDEAO, l’UA, l’UE et autres parties intéressées. “Ils pourraient investir dans la reconstruction des institutions étatiques, affirme M. Gahigi, mais aussi à aider à répondre, de manière plus efficace, au défi de la criminalité transnationale organisée et du trafic des stupéfiants”.

Par Damien Bonelli

Source: Afrique Renouveau (08/09/2010)

Guinée Bissau: La réforme des Forces Armées bissauguinéennes est urgente, dit un responsable militaire

Le chef d'état-major général des Forces Armées de la Guinée Bissau, le lieutenant -général António Indjai, a affirmé mardi, à Luanda, que la réforme des forces militaires de son pays était urgente, afin de promouvoir une grande dignité aux combattants de la liberté de la patrie, encore en activité.

António Indjai, qui intervenait à l'ouverture des pourparlers officiels entre les Forces Armées Angolaises et de la Guinée Bissau, a indiqué que la question de la réforme dans le secteur de la défense et sécurité était pertinente, s'attendant à l'aide des Angolais pour ce processus.

“Nous sollicitons à nos frères Angolais de nous tendre la main, notamment l'état-major général des Forces Armées Angolaises (FAA), le Ministère de la Défense et le Gouvernement d'Angola. Nous demandons l'aide pour que nous puissions surmonter les problèmes que notre pays connaît, dans la défense et sécurité", a-t-il souligné.

Selon lui, jusqu'à ce jour, une grande partie des intégrants des forces militaires de la Guinée -Bissau sont des anciens combattants, avec plus de 60 ans, en activité, vivant sans des conditions dignes, d'où la nécessité de réforme dans le secteur. Dans ce contexte, il a dit que son pays n'avait pas réussi à atteindre les niveaux qui étaient fixés pour le rajeunissement des Forces Armées; malgré tout, c'est le moment pour ceux qui ont lutté pour l'indépendance de la patrie d'être rétraités, afin de vivre dans la dignité.

“Parlant également de ma propre expérience, je suis entré dans les Forces Armées en 1968, et jusqu'à ce moment, je continue en activité. C'est le temps de passer le témoignage aux nouvelles générations", a-t-il défendu. Le lieutenant-général António Indjai séjourne depuis samedi dernier, à Luanda, pour une visite visant le resserrement de la coopération dans le domaine militaire, principalement dans les secteurs de la défense et sécurité, qui seront réformés.

(...)

Source: Angop (07/09/2010)

Guinée-Bissau: L'Angola et la Guinée-Bissau examinent leur coopération militaire

Le chef de d'état-major général des Forces armées angolaises (FAA), le général Francisco Furtado, a examiné, lundi à Luanda, avec son homologue de la Guinée-Bissau, le lieutenant-général Antonio Indjai, l'appui à la réforme des secteurs de la défense et de la sécurité dans ce pays lusophone de l'Afrique de l'Ouest, a appris la PANA de source officielle à Luanda.

Le général Furtado a déclaré à la presse, à l'issue de la rencontre, qu'il a abordé avec son hôte le programme de la coopération technico-militaire entre les deux pays, de manière à définir l'engagement des FAA dans la réforme et la création des conditions pour la stabilité permanente de la Guinée-Bissau.

Il a indiqué que les efforts de restructuration du secteur de la défense en Guinée-Bissau sont dirigés aussi bien par la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), présidée actuellement par l'Angola, que par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

'Des efforts sont fournis par la CPLP, dirigée par la République d'Angola, qui a mandaté un groupe qui depuis le mois dernier travaille avec les Forces armées de la Guinée-Bissau', a-t-il déclaré.

Le général Furtado a rappelé avoir aussi pris part à une réunion de la CEDEAO qui s'est déroulée à Bissau, en août dernier et les efforts sont les mêmes, aussi bien de la CPLP, de la CEDEAO, de l'Union africaine (UA) que des FAA.

Le chef de d'état-major général des forces armées de la Guinée-Bissau, pour sa part, a affirmé que son pays compte sur l'aide de l'Angola pour développer les forces militaires dans plusieurs domaines, notamment la formation des cadres.

Le lieutenant-général Antonio Indjai a entamé samedi une visite de quatre jours en Angola en vue de renforcer la coopération dans le domaine militaire, principalement dans le cadre de la réforme des secteurs de la défense et de la sécurité.

Durant son séjour, le chef militaire bissau-guinéen et sa délégation rencontreront des officiers supérieurs des FAA et des responsables du ministère de la Défense et ils visiteront aussi des unités et des écoles militaires.

Source: Pana (07/09/2010)

Saturday, August 28, 2010

Côte d'Ivoire: Sûreté de l’Etat - L'Armée dénonce des attaques

Hier vendredi 27 août 2010, les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire ont dénoncé des actions en vue, visant à troubler l’ordre public et à perpétrer des assassinats et des crimes.

L’information a été donnée sur les ondes de la première chaîne de la Télévision ivoirienne par l’état major des armées, à travers la voix du Colonel major Gohourou Babri Hilaire, porte-parole de l’état major. ‘’Certaines personnes animées de mauvaises intentions, seraient en contact avec des ex-militaires radiés des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire, aux fins de commettre des assassinats et autres crimes dont les desseins restent inavoués’’, a-t-il révélé. Mesurant les conséquences d’une telle démarche, Gohourou Babri Hilaire a fait remarquer que ‘’la mise en exécution d’un tel projet funeste par ces individus, troublera l’ordre public, compromettra les résultats importants déjà obtenus dans le processus de sortie de crise devant conduire le pays aux prochaines élections, dans la paix et la quiétude’’. Rassurant les populations ivoiriennes sur l’engagement de l’armée à faire échec à l’opération en cours, le porte-parole de l’état major des Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire (Fds-Ci), a fait la déclaration suivante: ‘’Le général de corps d’armée, Philippe Mangou, chef d’état major des armées, et l’ensemble des commandements des Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire, mettent sévèrement en garde ces ex-militaires identifiés; qu’ils sont suivis dans leurs basses manœuvres. Tous leurs agissements nuisibles et ceux de leurs commanditaires, trouveront une réponse adéquate de la part des Forces de défense et de sécurité’’.

Par BAMBA Idrissa

Source: Soir Info (28/08/2010)

Côte d'Ivoire: Les opérations d'encasernement des ex-rebelles ont repris en Côte d'Ivoire

La deuxième phase de l'encasernement des combattants de l'ex-rébellion ivoirienne a démarré vendredi 20 août 2010 à Séguéla dans le Nord du pays. Cette opération doit permettre à 5000 combattants des Forces nouvelles d'être préparés avant de rejoindre la future armée ivoirienne. Cet encasernement est une étape importante avant la présidentielle du 31 octobre prochain.

Ils étaient plusieurs centaines de combattants, le 20 août, au camp Heilander à Séguéla à recevoir leur numéro de matricule et, pour certains, à déposer des armes en signe de ralliement à la future armée régulière.

Le soldat Coulibaly était présent : « Je suis intégré. J’ai mon numéro de matricule, je vais intégrer l’armée ivoirienne. On aimerait qu'on accélère le processus pour qu’enfin nous soyons des fonctionnaires de l’Etat ivoirien ».

Cette opération d'encasernement s'inscrit dans le processus de paix qui doit conduire à l'election présidentielle du 31 octobre prochain. Selon le ministre ivoirien de la Défense, il s'agit d'une étape décisive. Michel Amani Nguessan: « Cette opération prescrite par l’accord politique de Ouagadougou constitue la clé qui ouvre la porte à l’élection présidentielle, dont la date a été fixée au 31 octobre 2010 par la Commission électorale indépendante ».

Du côté des Forces nouvelles on se dit inquiet du bon déroulement de cette opération, faute de moyens financiers suffisants. Or, pour le ministre du Tourisme, issu des Forces nouvelles, il n'est pas question de reporter une nouvelle fois la présidentielle.

Sidiki Konaté: « Le 31 octobre 2010 est une date butoir. Ce n’est pas une date « pour se blaguer». C’est une date qui est une exigence. Une exigence fondamentale pour les acteurs politiques en Côte d’Ivoire, pour les Ivoiriens, comme pour la communauté internationale présente en Côte d’Ivoire et qui y met beaucoup d’argent, de moyens humains et de moyens logistiques ».


L'encasernement va se poursuivre dans les prochaines semaines dans les villes de Man et de Bouaké pour s'achever théoriquement à la mi-sptembre.

Source: RFI (21/08/2010)

Côte d'Ivoire: Relance de l'encasernement à Séguéla - Soro désarme Wattao

Lentement mais sûrement, les Forces nouvelles se préparent à l`élection présidentielle du 31 octobre. L`encasernement qui reprend de plus belle aujourd`hui par Séguéla, témoigne de cette volonté de faire sauter le verrou militaire qui pourrait peser sur le scrutin.

Gros coup d`accélérateur aujourd`hui au processus de désarmement des Forces nouvelles. Après plus deux mois de pause (débuté le 15 juin à Korhogo), l`encasernement des Volontaires à l`armée nouvelle(Van) reprend aujourd`hui à Séguéla, 2ème Groupement d`instruction des Forces armées des Forces nouvelles (FaFn). Le passage de témoin entre la zone 5 et le Gi2 a eu lieu hier, au cours de la cérémonie de prise de commandement du patron de ce regroupement, le commandant Issiaka Ouattara dit Wattao. Avant, une campagne de sensibilisation avait été menée mercredi, auprès des hommes pour préparer l`évènement.

Cette fois, le processus devrait être mené sur des chapeaux de roues. Car, dès le week-end prochain, la sensibilisation s`étendra à Touba et à Man. Suivie de la prise de commandement du patron du Gi1 à Man, le lundi 23 août. L`opération de regroupement, d`encasernement et de démobilisation interviendra le lendemain.

Ensuite, pour la dernière étape de ce marathon de la paix, l`état-major des FaFn mettra le cap sur Bouaké, commandé par Chérif Ousmane, pour une cérémonie similaire, très symbolique. Avant l`installation officielle du commandant du Gi3, le 27 août, celui-ci recevra le drapeau national la veille, signe de sa prise de commandement, après la sensibilisation des éléments mercredi.

Loin d`être une opération précipitée, l`encasernement mis en route par les FaFn obéit à un chronogramme bien précis. Ainsi, avant le début de l`entrée en caserne des 1000 Van de Séguéla, la réhabilitation et l`équipement des sites d`accueil ont commencé le 16 août et s`achèveront le 22 août. Pour les 1000 Van de Man, les casernes seront équipées et réhabilitées du 24 au 26 août. Quant aux 1200 Van de Bouaké, leurs casernes commenceront à être préparées dès le 27 août.

Il faut rappeler que le Gi4 de Korhogo, commandé par Martin Fofié Kouakou, a déjà reçu ses 1200 Van lors de la phase-pilote.


Au plan financier, le coût global de l`opération est estimé à 4,45 milliards Fcfa. Sur ce montant, 1,4 milliard Fcfa a servi à la réhabilitation des casernes.

Sans accroc de dernière minute, le regroupement, l`encasernement et la démobilisation prendront fin le 31 août. Cette échéance devrait aussi marquer la fin de la trop forte présence des éléments des FaFn sur les routes de la partie nord du pays. Les seuls barrages qui existeront, seront ceux imposés par le plan de sécurisation global du pays et donc du processus électoral. En principe donc, dès la fin de ce mois, le Centre de commandement intégré (Cci), noyau de la future armée comprenant des éléments des deux ex-belligérants, devrait trouver la plénitude de ses pouvoirs sur la partie nord du pays. Selon certains de ses proches, le Premier ministre et secrétaire général des FN, Guillaume Soro, est même favorable à un déploiement plus important des forces impartiales, une fois cette étape franchie.

Un tournant dans la crise. Presque huit ans, jour pour jour, après avoir tenté de renverser le chef de l`Etat, Laurent Gbagbo et de s`être repliées sur la moitié nord du pays (60% du territoire), les FN vont donc définitivement ranger les armes. Pour laisser le soin aux Ivoiriens de se donner un président à la dimension de leurs attentes de paix.

Leur prise de responsabilité met davantage la pression sur les civils qui n`ont plus aucun argument pour ne pas organiser le scrutin à la date constitutionnelle. Reste que les miliciens du sud soient effectivement démobilisés comme promis. Et que les différents acteurs jouent leur partition pour l`apaisement du scrutin.

Par Kesy B. Jacob


Source: Nord-Sud (20/08/2010)

Thursday, August 19, 2010

Côte d'Ivoire: Général Mathias Doué -: "Les Grades ne sont pas des décorations"

Depuis son exil, l’ancien Chef d’Etat major des Forces de défense et de sécurité (FDS), le général Mathias Doué se prononce sur les récentes nominations dans l’armée.

Chers amis, il y a quelques jours, vous nous demandiez quelles impressions pourraient nous laisser les promotions d’Officiers Généraux et l’annonce de la tenue des élections présidentielles pour octobre 2010 décidés par le Président de la République, à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.


Nous avons vu. Comme vous, comme un certain nombre d’observateurs de la vie politique ivoirienne, nous avons cru lire dans ces deux actes un certain retour au respect de la norme. Le respect de la norme pourrait dans l’annonce de la date des élections, se traduire par une volonté politique de se soumettre désormais aux exigences:


- De la démocratie (non seulement pour l’éthique mais aussi économique et sociale)

- De l’Etat de droit
- Des droits de la personne
- De l’éthique, de la vérité et de la sagesse

En ce qui concerne la promotion des Officiers Généraux, le respect de la norme est mise en évidence à travers le lien vertueux que le Grade (de par sa définition légale) établi entre la valeur intrinsèque des promus et leur aptitude à exercer certaines fonctions au sein de la hiérarchie militaire et dans l’organisation et le fonctionnement des armées. Ce qui signifierait que les Grades auxquels ces Officiers Généraux ont été promus ne peuvent être assimilés aux insignes d’ordre honorifiques créés en vue de récompenser des mérites individuels. En d’autres termes, ces Grades ne sont pas des décorations.


Or voilà que le 7 août 2010 sur l’esplanade du Palais, le Président de la République lance une interpellation à l’endroit des Officiers Généraux, en ces termes: «si je tombe, vous tombez avec moi». Il y a quelques temps de cela, il avait tenu des propos similaires à son entourage en disant: «j’ai contribué à votre prospérité, si je tombe vous perdez tous vos biens. Quelques jours après cette promotion, un de ces collaborateurs créera la confusion dans les esprits en révélant, dans sa tentative de justifier les décisions du Président de la République que les Grades auraient été donnés aux promus pour services rendus à la Nation.


Du coup, la déclaration de ce Conseiller détruit toute la valeur de ces Grades en les réduisant à de simples récompenses qui créent une relation d’assujettissement entre les bénéficiaires de ces récompenses et la personne de l’Autorité qui les octroient.


Alors chers amis, faut-il pour mieux comprendre les deux bouts de phrases du Président de la République, se référer, dans la Sainte Bible, au livre des Juges 16; 26-30. Si la lecture de ces écritures peuvent vous éclairer sur les préoccupations du Président de la République quant aux conjonctures à venir, analysez entre vous celles-ci et essayez de voir ce qui pourrait être à craindre ou à espérer dans les semaines à venir pour notre pays dans le dénouement de la crise militaro politique qui dure déjà depuis 8 ans.


N.B: Le titre, le surtitre et le chapeau sont de la Rédaction

Source: Le Patriote (19/08/2010)

Côte d'Ivoire: Après le fameux "si je tombe, vous tombez aussi" - Où va l'Armée ivoirienne?

L’heure est au champagne. Les cérémonies d’’arrosages des nouveaux galons se poursuivent mais, ne se ressemblent pas. Même les maisons de Dieu ont ouvert grandement leurs portes. Après une messe (pour savourer les nouvelles promotions) dans une paroisse de l’Eglise méthodiste, le chef suprême «himself» - entendez Gbagbo – a arrosé les quatre étoiles du désormais Général de corps d’Armée, Philippe Mangou. Mais au-delà de la jouissance, posons-nous cette question: «Où va l’Armée Ivoirienne?».Une problématique qui triture les esprits des spécialistes des questions militaires, surtout ceux qui s’intéressent aux Armées africaines. Le joli cadeau du cinquantenaire de Laurent Gbagbo, chef suprême des Armées à des Généraux et officiers supérieurs, a relancé le débat sur les avancements et les promotions dans l’Armée ivoirienne. Comment et pourquoi un militaire est-il avancé? Le 7août 2010, les nouvellement promus avaient fière allure. Comment pouvait-il en être autrement ? Leur loyauté et leur dévouement pour la personne de Laurent Gbagbo venaient d’être reconnus. Les généraux de division Philippe Mangou et Edouard Kassaraté Tiapé, respectivement chef d’Etat-major des Armées, et commandant supérieur de la Gendarmerie nationale sont élevés au grade de généraux de corps d’Armée. Quand les Généraux de brigade Vagba Faussignaux (Commandant de la Marine nationale), Aka Kadjo Marc (Commandant des Forces aériennes) et Guiai Bi Poin Georges (Commandant Cecos), deviennent des Généraux de division. Sans surprise, les colonels majors Détoh Letho Firmin (commandant Forces terrestres), Dogbo Blé Bruno (Commandant Garde Républicaine et Commandant Militaire du Palais), Alla Kassi (Etat-major des Armées), Touré Sékou (commandant EFA de Zambakro) et Kouakou Kouadio Nicolas (commandant CCI) montent Généraux de brigade. 10 autres colonels ont été promus colonel major.

«Des bienheureux du coup du 19 septembre 2002. A l’extérieur, les gens rient de nous», a réagi un Général à la retraite, dépité par ce qui ressemble à du copinage, à tout sauf à ce qui devrait être l’épine dorsale d’une Armée républicaine. Laurent Gbagbo lui-même a fait le constat d’échec de son Armée face à une «rébellion de caporaux et de sergents». «Nous n’avons pas gagné la guerre», n’a-t-il cessé de clamer. Pourquoi des officiers qui ont perdu la bataille, croulent-ils sous le poids des promotions?

La République des généraux


Bien malin qui pourra être en mesure de donner une réponse prompte et exacte au nombre de généraux que compte ce pays. La liste que nous dressons en annexe laisse transparaître 24 généraux (Fanci, Gendarmerie et Police nationale) et certainement environ une vingtaine
de colonels majors. Pour une population estimée aujourd’hui à 16 millions d’habitants, cela étonne. Si les généraux contraints à la retraite devraient s’y ajouter, la liste donnerait des migraines. Car les étoiles ont fleuri comme des champignons. Sur le blog www.fanci.canalblog.com, dédié aux Forces de défense et de sécurité, des chiffres pas loin de la réalité donnent une idée des effectifs en 2004: 17 000 hommes (armée de terre, air et mer) dont 7600 gendarmes. Six ans après, les chiffres ont connu un pic. Les informations recoupées çà et là donnent à peu près ceci: Armée (Terre, Mer et Air): 17 500 hommes; Gendarmerie: 15 000 hommes et la Police nationale 17 000 hommes. C’est dire qu’aujourd’hui les animateurs de l’outil de défense nationale n’excèdent pas 50.000 hommes. Selon le standard international, un Général de corps d’Armée commande 2 à 3 divisions (soit 15000 x 2 ou X 3); un Général de brigade, une division (15000 hommes), un général de brigade, 2 à 3 brigades (soit 6000 x2 ou X3), un colonel, un régiment c’est-à-dire 2 à 4 bataillons ( 1 bataillon = 500 à 600 hommes), etc.

Les généraux de corps d’Armée, Philippe Mangou et Kassaraté Tiapé Edouard devraient avoir chacun sous sa coupe 30 à 45 000 hommes. Le critère de hauts faits d’arme et des statistiques ne tenant donc pas la route, il ne reste que le critère politique. Bien à propos, des collaborateurs de ces Généraux soutiennent que le grade de Général est éminemment politique. Voici la porte ouverte à tous les abus. Denrée rare sous Félix Houphouët-Boigny, les refondateurs ont réussi la prouesse de tuer au sein des populations civiles le mythe du Général. Les étoiles et autres barrettes distribuées à tour de bras confèrent à la Côte d’Ivoire le statut aux relents péjoratifs de pays doté d’une Armée Mexicaine (au sens second du terme), avec une cohorte de chefs et surtout une poignée d’exécutants.

«A la Police nationale, des Commissaires iront à la retraite sans avoir commandé. Bientôt, ce sont les officiers qui iront sur les routes pour le contrôle de routine», nous confiait un Contrôleur général maintenant loin du cercle de décision.

Le ministre Bertin Kadet, Conseiller spécial du chef de l’Etat en charge de la Défense et des équipements militaires a été tenté de se convaincre à travers une déclaration remise à la presse sur les décrets pris le 03 août 2010 par Laurent Gbagbo. Ce qui se présentait comme une mise au point est apparue telle une colère mal dissimilée. Son texte transpire le manque de sérénité. N’a-t-on pas coutume de dire: qui s’excuse s’accuse? Alors que personne ne s’était encore prononcé sur la distribution des grades que «monsieur le ministre de la Défense de Gbagbo» rue dans les brancards. Il n’avait pas eu tort car le mal est profond.

Par Coulibaly Brahima


Source: Le Patriote (19 août 2010)

Wednesday, August 18, 2010

RDC: Assassinat de Chebeya - le chef de la Police nationale entendu par sa hiérarchie

En République démocratique du Congo, nouvelle étape dans l'enquête sur l'assassinat du Floribert Chebeya, le général John Numbi, inspecteur général de la Police nationale congolaise a été entendu le 17 août 2010 par l'auditeur général de l'armée. Le président de l'organisation de défense des droits de l'homme La Voix des Sans Voix a été retrouvé mort dans sa voiture, le 2 juin. Il avait disparu alors qu'il devait se rendre la veille à une convocation de l'inspection générale de la Police nationale.

L’auditorat militaire a été placé sous haute protection mardi 17 août. Tout autour des militaires en armes et dans les environs patrouillaient d’autres militaires à bord de véhicules. Le dispositif de sécurité a été renforcé à cause de la présence dans le bâtiment du général John Numbi Banza Tambo.

Le numéro 1 de la Police nationale congolaise a été invité pour être entendu par l’auditeur général des forces armées dans l’affaire de l’assassinat de Floribert Chebeya, l’activiste des droits de l’homme tué le 1er juin 2010 dans les locaux de l’inspection générale de la police nationale.

C’est la première audition du général dans ce dossier. L’interrogatoire a duré toute la matinée et le général est reparti en début d’après-midi à son domicile en compagnie de ses avocats.

Selon des sources proches de la justice militaire, d’autres interrogatoires devront suivre. On parle également d’une confrontation prochaine avec d’autres suspects dont le colonel Daniel Moukalay et d’autres présumés meurtriers du président de La Voix des Sans Voix Floribert Chebeya qui se trouvent déjà aux arrêts.

Source: RFI (18/08/2010)

Tuesday, August 17, 2010

Côte d'Ivoire: Conclave spécial des Forces nouvelles - Les ex-combattants invités à faire le choix de la République

Le «conclave spécial» de trois jours, qui s’est tenu du 11 au 14 août dernier, simultanément à Korhogo et à Bouaké, selon une source proche de l’ex-rébellion, a invité les Forces nouvelles, dans toutes leurs composantes, à faire clairement le choix de la République.

Ce que le communiqué final qui a sanctionné ces deux rencontres n’a pas dit, c’est qu’à Korhogo où l’ordre du jour de la réunion a porté sur l’encasernement des éléments des Forces armées des Forces nouvelles (Fafn), il a été surtout question de préparer les esprits à un retour définitif dans la République. Les mêmes arguments ont également été développés à Bouaké où il a été clairement expliqué aux différents chefs de guerre de faire le choix de la République de Côte d’Ivoire. «Il fallait préparer, à Korhogo, les esprits des éléments afin qu’ils s’inscrivent dans le processus de retour de la paix en Côte d’Ivoire en acceptant de retourner dans les casernes avant le premier tour de l’élection présidentielle prévu pour le 31 octobre prochain.

A Bouaké, il a été signifié aux chefs de guerre et aux éléments des Forces nouvelles qui refuseraient de déposer les armes qu’ils seront mis devant trois alternatives. Soit ils acceptent de rentrer dans la République. Ils seront alors affectés en fonction de leur niveau d’instruction et de leurs grades. Soit ils prennent le chemin de l’exil et on n’entendra plus parler d’eux ou bien ils choisissent la voie de la rébellion et ils seront traités comme des rebelles. La récréation est terminée», a indiqué notre source.

L`essentiel des résolutions consignées dans le communiqué final était, officiellement, une interpellation à l`endroit du gouvernement. Les Forces nouvelles lui demandaient d`être davantage concret en ce qui concerne l`effectivité des distinctions militaires. Mais aussi de respecter l`engagement pris de faire de la réunification du pays une réalité par la création d`une armée nouvelle et par l`intégration de leurs éléments susceptibles de l`animer. Des dispositions seraient donc actuellement en train d’être prises pour vérifier les diplômes qui ont été déposés au secrétariat général des Forces nouvelles par les éléments de l’ex-rébellion qui veulent postuler pour des fonctions administratives. «Au niveau du concours de la douane par exemple, quelque 1.500 diplômes ont été déposés. Après vérification, seulement 250 éléments des Forces nouvelles peuvent passer le concours. Il y a deux semaines, un officier supérieur des douanes est venu d’Abidjan pour leur donner des cours embryonnaires sur la douane. Nous avons choisi de rentrer dans la République et nous ne voulons pas le faire par la fraude. Ne serait-ce que sur des diplômes. C’est le ministre Dosso Moussa qui s’en est personnellement chargé. Mais notez surtout que nous ne calculons pas les humeurs des gens. Celui qui ne veut pas la République, il peut aller en exil ou continuer la rébellion. Mais il sera traité comme tel», a averti la source.

Par Robert Krassault

Source: Notre Voie (17/08/2010)

Monday, August 16, 2010

Côte d'Ivoire: Amani N'guessan, ministre de la Défense, sur Radio Côte d'Ivoire, hier - "Il y a des velléités de coup d'Etat" EXTRAIT

Le ministre de la Défense, Michel Amani N`guessan, était hier dimanche sur les antennes de Radio Côte d`Ivoire. Invité de l`émission "Questions des temps nouveaux", il s`est exprimé sur les tâches principales qui doivent impérativement être exécutées pour que l`armée puisse sécuriser le scrutin du 31 octobre prochain. Ci-contre, de larges extraits des propos qu`il a tenus à cette émission radio.

Quel est aujourd`hui le moral des troupes ?


Le moral des troupes est au beau fixe, car en tant que digne citoyen, chargé de la défense du pays, du chemin a été parcouru. Et aujourd`hui, je pense à mon humble niveau, qu`on peut s’adresser une autosatisfaction et avoir le moral très haut. C`est pourquoi, je suis heureux de vous recevoir. Bien entendu, le ministère de la Défense reste le ministère de la Défense, avec les secrets. Je vais souvent à Fraternité Matin, à la radio, mais c`est la première fois que j`accepte de faire une émission ici (ndlr : au ministère de la Défense). Et pour cause, les Ivoiriens ont besoin d`être rassurés. Par rapport au 31 octobre. Je me prête donc volontiers à vos questions pour dire ce qui peut être dit, en gardant, bien sûr, le secret défense.

La question militaire a été gérée par l`accord politique de Ouagadougou. Au plan textuel, qu`est-ce qui a été décidé pour résoudre cette épineuse question ?


Au niveau des textes, il faut dire que de façon fondamentale, c`est le dernier texte adopté qui est le texte de base de l`action que nous menons ici à la Défense. Il s`agit du 4e accord supplémentaire de l`accord de Ouagadougou du 4 mars 2007. (...) Mais, ce que je voudrais dire aux Ivoiriens et aux Ivoiriennes, c`est qu`il ne faut pas se leurrer. Les fins de guerre ont toujours été marquées par l`adoption de textes. Mais jamais, les textes n`ont réglé définitivement la situation de fin de guerre. Et, on compte essentiellement sur l`intelligence des hommes et sur leur volonté à faire la paix. Aujourd`hui, je peux vous dire que l`accord politique de Ouagadougou comporte beaucoup d`incongruités. Beaucoup de déclarations difficiles à l`application. Mais, nous comptons sur l`intelligence et la volonté des Ivoiriens à vivre ensemble. Et, c`est cette volonté qui nous aide dans ce travail. Je voudrais aussi vous dire, de façon très claire dans ces propos liminaires, que l`accord de Ouagadougou précise très bien que sa mise en œuvre relève de la primature. Et Nulle part, le ministère de la Défense n`est cité comme acteur principal dans la mise en œuvre de cet accord. Cependant, nous sommes le ministère technique de la défense, et par conséquent, dans les faits, on ne saurait ignorer royalement la Défense. C`est pourquoi, je vous dirais ce que je sais par rapport à ma contribution. Nous avons travaillé d`abord pour le retour de la confiance entre les acteurs. Il y a deux armées confirmées dans l`accord. Les Forces armées des Forces nouvelles(Fafn) et les Forces Armées de Côte d`Ivoire(Fanci). Il s`agit pour nous de faire en sorte que la confiance revienne entre ces deux armées. C`est le travail essentiel. Sinon des textes existent mais dans l`application, souvent, il y a bien des difficultés. Nous allons d`ailleurs parcourir certainement ces textes.

Le fondamental pour nous, c`est l`intégrité et la moralité républicaine. Aujourd`hui, pensez-vous que malgré ces incongruités dont vous parlez, on avance vers ces vertus ?


Je voudrais dire qu`il faut, dans toute action que l`on mène, avoir une vision très claire. Vous avez parlé de moralité, mais par rapport à l`action gouvernementale à nous confiée, il s`agit de réunifier deux armées. Quant à la refondation, et la restructuration de l`armée, c`est une autre action qui viendra après, mais pas maintenant. Pour l`heure, il faut réunifier les deux armées. Par rapport à cette œuvre de réunification, on peut se demander ce qui a été fait. Peut-être qu`il faut camper la situation de départ. Depuis que la guerre a éclaté, vous avez vu que la Côte d`Ivoire a été divisée pratiquement en trois. On parle de deux parties, mais je voudrais voir au plan territorial, trois parties. Il y a la zone dite Cno (centre nord ouest), il y a la zone gouvernementale. Et puis, entre les deux, il y a eu cette fameuse zone de confiance. C`est une zone extrêmement dangereuse où beaucoup de choses sont développées. Et avec l`accord politique de Ouaga, c`est là que commencent les effets de Ouaga. Il y a eu la suppression de cette zone. Quelle était la signification de la zone de confiance ? Il ne fallait pas que les deux armées aient des contacts physiques directs. Entre les deux armées donc, on a mis une zone tampon supervisée par les forces impartiales. Pour éviter les clashs. Donc la suppression de la zone de confiance est une véritable évolution de la situation. Puisque c`était une indication que désormais les deux armées peuvent cohabiter sans heurts. C`était important de le savoir. Mais, à travers la zone de confiance, il y a eu beaucoup de situations d`exception. Qui ont été créées à la suite de l`éclatement de la guerre. Dans la zone de confiance, on a créé des brigades d`exception qui étaient des brigades mixtes. On a créé des commissariats d`exception. Aujourd`hui, nous sommes en train de démanteler, petit-à-petit, toutes ces structures militaires d`exception pour retomber à la normale. Donc les brigades mixtes d`exception ont été supprimées et désormais, il s`agit, dans, la zone Cno, de remettre en place les structures militaires normales. A savoir, les brigades de gendarmerie, les commissariats et la garde des frontières par l`armée régulière. Mais par rapport à notre volonté d`aller à la paix, tout cela se passe en mixité. C`est ainsi qu`aujourd`hui, de façon très nette, les tâches qui nous incombent se déclinent en trois tâches fondamentales. Premièrement, il faut redéployer 8.000 gendarmes et policiers sur le terrain pour la sécurisation des biens et des personnes, d`une part, mais aussi pour sécuriser les élections. Deuxièmement, il faut encaserner les 5.000 ex-combattants volontaires pour l`armée nouvelle, conformément à l`accord de Ouagadougou. Et enfin, il faut démobiliser tous ceux qui ne sont pas éligibles à l`encasernement. Et à l`appartenance aux unités mixtes. Voilà le travail que nous sommes chargé de faire pour le moment. Et je voudrais vous dire que tout se passe bien. (...)

Est-ce qu`au nom de la paix, il faut donner dans la précipitation et ne pas faire un travail correct ? Parce que, quand vous dites qu`on a trouvé 10 milliards ici et 15 milliards là, ça fait un peu du désordre ?


Effectivement, nous sommes en train de renoncer à ce désordre. Nous avons joint le Premier ministre qui nous a donné les pleins pouvoirs pour sortir une facture unique. Nous venons de travailler et nous sommes à 4,5 milliards.

Les quatre milliards prennent quoi en compte ?


Les quatre milliards prennent en compte quatre chapitres essentiels. Il y a le fonctionnement des camps, c`est-à-dire l`alimentation, l`équipement, l`habillement, les questions de santé. Au niveau de la mobilité, il faut des véhicules. Au niveau des prix, je l`ai expliqué à la commission qui a fait le travail, il ne s`agit pas de créer une situation pérenne. Il s`agit d`une situation qui ne dure pas longtemps. On aura les élections le 31 octobre. Et un mois après les élections, le président élu va prêter serment et tous ceux qui auront été encasernés doivent intégrer l`armée nationale. Donc, c`est une situation qui va durer trois à quatre mois. Or, les études qui ont été faites pour certains, c`est dans la durée. Ils ont pris un an, voire au-delà. Je dis non. Il s`agit de faire une étude pour trois à quatre mois. Et créer une situation précaire pour la survie des soldats que nous allons y mettre. Tout juste pour sortir de cette situation transitoire.

Est-ce qu`ils sont préparés à cet esprit de précarité ?


Au niveau de la hiérarchie militaire des Fafn, je crois que nous nous sommes suffisamment compris sur cet aspect des choses. Maintenant, il faut y aller pour la sensibilisation. Je suis allé déjà pour voir les brigades mixtes de gendarmerie et les commissariats mixtes, mais les Ivoiriens qui y sont là, que ce soit les militaires du Sud ou les militaires des Fafn, je me suis rendu compte que tout le monde a accepté les sacrifices à faire. J`ai trouvé partout sur le terrain, des matelas à même le sol, souvent même sans matelas, j`ai trouvé des gens. Je voudrais vous dire simplement que les Ivoiriens ont accepté le sacrifice nécessaire pour une sortie de crise réussie, surtout que nous voulons respecter la souveraineté et l`indépendance. On ne peut pas vouloir être libre et créer des besoins qui aliènent votre liberté.

Monsieur le ministre, à vous écoutrer, on se pose des questions, en l`occurrence celle de savoir si l`accord de Ouaga, en fin de compte, a été mal négocié et mal écrit. Les difficultés qui surgissent dans son application font penser que l`Etat ou les belligérants ont sous estimé les conséquences financières.


Je vous ai dit tout à l`heure qu`aucun texte de fin de guerre ne permet de sortir de la guerre. Parce qu`en théorie et dans les faits, il y a un grand fossé. Au moment où les rédacteurs de ces textes les écrivaient, ils n`ont pas pensé à un certain nombre d`aspects. Ce ne sont pas seulement les textes qui marquent la fin de la crise. La première guerre Mondiale, on pourrait même dire que c`est le traité de Versailles qui a entraîné la deuxième guerre Mondiale. Dans ces textes, il y a véritablement des imperfections à tous points de vue. Des sous estimations au niveau des coûts par exemple. Mais je vous ai aussi tantôt dit qu`il faut compter sur l`intelligence et la volonté des Ivoiriens d`aller à la paix. C`est seulement sur cette volonté que nous comptons. Aujourd`hui, nous avons fait beaucoup de choses qui n`étaient pas du tout inscrites dans l`accord de Ouaga. Il y a des choses dans l`accord de Ouaga aussi que nous ne pouvons pas appliquer. Je m`en vais même ce lundi négocier que les 500 000F ne soient pas payés avant le 31 octobre. Et que les démobilisés acceptent des programmes de réinsertion qui vont aller jusqu`au-delà du 31 octobre. Je m`en vais négocier cela dès lundi. Ce n`est écrit nulle part dans l`accord. Quand nous avons dit qu`il fallait la réunification par la formation et que le groupe des "Zinzin et Baéffouê" est allé à Daoukro pour se former, ce n`est écrit nulle part. Lorsque nous envoyons des Fafn en stage, ce n`est écrit nulle part. Mais c`est l`intelligence et la volonté d`aller à la paix qui permettent de créer des situations pour effectivement aller à la paix. Donc, je demande aux Ivoiriens de lire certes l`accord de Ouagadougou. Mais, de ne pas s`accrocher à la lettre et à l`esprit de Ouaga, sinon nous faisons fausse route. Il nous faut être souple dans l`application des textes.

La souplesse tient-elle compte du consensuel ?


Absolument. Vous avez vu que pour régler le problème des grades, j`ai créé une commission mixte. On ne fait rien en dehors de la mixité. Nous sommes toujours à la recherche du consensus. La commission mixte a réglé le problème des grades dans l`intérêt des deux camps, Fafn et Fanci et ça a marché. Pour recruter les volontaires pour l`armée nouvelle, nous avons créé une commission mixte qui a rédigé les critères consensuels à partir desquels nous venons de finir de recruter les 7.000 volontaires pour l`armée nouvelle. Bientôt, dans ce mois même, nous allons poursuivre l`encasernement des volontaires pour l`armée nouvelle et terminer cette opération. Concomitamment, nous allons démobiliser tous ceux qui ne sont pas éligibles à l`encasernement. Et alors à la fin de ces deux opérations, on pourra déclarer la fin du désarmement.

C`est que dans l`attente, il y en a qui sont las d`attendre et qui désertent les camps.


Les questions financières n`ont pas été véritablement prises en compte, si bien que par rapport au programme que nous sommes en train d`exécuter, il n`y a pas un financement conséquent qui a été adopté et dégagé. Nous naviguions pratiquement à vue. Aller mettre des gens à Korhogo dans une caserne et retourner, ça ne veut rien dire. Il faut en même temps régler tous les problèmes liés à la vie en caserne. A savoir, assurer au moins le repas le matin, à midi et le soir. Lorsque vous n`avez pas donné le budget nécessaire pour cette activité d`alimentation, vous ne devez pas être surpris que les gens vous suivent dès que vous partez. Parce qu`ils sortent tout au moins pour aller manger. S`ils trouvent un cadre idéal quelque part, ils restent là pour manger régulièrement. Aujourd`hui, nous sommes conscients que par rapport à l`encasernement, il nous faut dégager le financement, mais alors en étant respectueux des problèmes du pays, en étant réalistes.

On a l`impression que le gouvernement ne prend pas véritablement à bras-le-corps les questions urgentes pour tenir la date du 31 octobre.


Il y a des structures de réinsertion qui ont été créés, le Service civique et le Pnrc qui sont encore logés à la primature. La volonté de créer des projets pour réinsérer les ex-combattants est nette. Mais la capacité est faible. L`Onuci a décidé d`accorder à la Côte d`Ivoire 1000 projets. Ils sont en train d`être mis en place. Mais ça ne règle pas du tout le problème parce qu`il s`agit de dizaine de milliers de gens à réinsérer. Mais là n`est pas le problème. Il ne faudrait peut-être pas croire que c`est une course de vitesse la sortie de crise et les problèmes militaires que nous sommes en train de régler. Il s`agit de vie de la nation. Si nous avons pris 50 ans pour construire ce que nous avons, nous-mêmes, détruit, ça veut dire que nous ne pouvons pas remettre les choses en place en un, deux, trois ans. Il faut se convaincre que dans ce pays, nous sortirons de la crise progressivement et à long terme. Les programmes de réinsertion iront au-delà du 31 octobre. Je m`en vais dès lundi dire à nos frères des Fafn que si c`est une crise de confiance entre le gouvernement et les ex-combattants pour démobiliser, je suis prêt à signer un accord au nom du gouvernement avec les ex-combattants pour dire que la priorité reviendra aux ex-combattants dans tout programme de réinsertion. Donc, ils peuvent recevoir des certificats de démobilisés et attendre patiemment que la Côte d`Ivoire puisse mettre en place des projets de réinsertion. Aujourd`hui, les comportements dans la zone Cno, les conclaves pour étudier un certain nombre de sujets, c`est bien l`expression de ce manque de confiance. Si nous allons aux élections et que nos problèmes de réinsertion ne sont pas réglés, alors on va nous ignorer. C`est pourquoi, je voudrais qu`on signe une convention qui sera claire. Au nom de la continuité de l`Etat, je peux ne pas être ministre de la Défense, M. Soro Guillaume peut ne pas être Premier ministre, mais les textes qui sont écrits doivent être respectés. Aujourd`hui, ministre de la Défense dans le cadre de nos activités, nous appliquons les textes dont on ignore même très souvent les auteurs. Donc, je m`en vais pour rassurer les ex-combattants à travers un texte qui va lier la Côte d`Ivoire à ces ex-combattants à démobiliser. A partir de ces textes, ils pourront venir à tout moment et progressivement se faire réinsérer.

On s`imagine que ce ne sera pas facile. Mais est-ce que ces gens qui sont dans ces camps ne sont pas dangereux pour la paix ? Est-ce que le Cci a fait son travail ?


La montée en puissance du Cci dépendra des moyens mis à sa disposition. Plus on mettra des moyens adéquats à la disposition du Cci, plus le Cci montera en puissance. J`ose croire qu`avec la fixation de la date des élections, nous sommes tenus de créer les conditions de paix pour aller à ces élections. Nous venons de faire des études de 4,5 milliards qui sont réalistes, par conséquent, le Cci pourra effectivement encaserner et démobiliser les ex combattants comme il se doit. Et créer toutes les conditions. Il faut des unités d`appui aux forces de première et deuxième catégories. Il faut la force de troisième catégorie, c`est-à-dire les militaires qu`il faut pré positionner pour appuyer les brigades mixtes et les commissariats mixtes en cas de débordement.

Qu`est-ce qui sera véritablement fait avant d`aller aux élections ?


D`abord, nous venons de terminer le recrutement des 7.000 volontaires pour l`armée nouvelle. Ils seront encasernés effectivement avant le 31 octobre. Ensuite, tous ceux qui ne sont pas éligibles à l`encasernement auront un certificat de démobilisés à la suite des discussions. Ils ne seront donc plus en armes. Nous allons sur tous les corridors faire en sorte que ce soit le Cci qui gère les corridors dans les zones Cno. Nous allons donc démanteler les corridors aux mains exclusives des Fafn. Il nous faut absolument prendre position sur toutes les frontières du pays. Aujourd`hui, nous sommes très avancés par rapport à cela. Mais toutes ces tâches se feront en mixité. Il nous faut sur l`ensemble du territoire installer partout les unités mixtes de gendarmeries et les commissariats mixtes. Une structure d`exception que nous avons créée, c`est les Cmse, les compagnies mixtes de sécurisation des élections. Je voudrais dire qu`en temps normal, quand nous avons les élections, il est redéployé un jour avant le dimanche des élections, des gendarmes et des policiers sur l`ensemble du territoire pour sécuriser le scrutin. Mais cette année, nous sommes en situation exceptionnelle, en situation de crise. Si bien que certainement une semaine avant le dimanche des élections, nous allons redéployer sur l`ensemble du territoire et en mixité, des compagnies mixtes de sécurisation des élections. Ce qui va faire les 8.000. Si nous redéployons trop tôt ces gendarmes et ces policiers, le coût sera élevé. Si nous avons ralenti au niveau des brigades de gendarmerie et de commissariat, c`est par rapport aux contraintes financières. Mais au fur et à mesure que nous allons approcher la date du 31 octobre, vous verrez que l`espace sera occupé. Nous nous donnons un temps bref d`engagement financier. Il y aura partout des brigades de gendarmerie et des commissariats mixtes de police et puis les compagnies mixtes de sécurisation des élections au sud comme au Nord. Par contre, les brigades et les commissariats, c`est seulement dans la zone Cno. C`est dans la mixité de la gendarmerie et de la police au moment de sécuriser les élections que les Ivoiriens trouveront des assurances pour aller librement voter. Si nous envoyons seulement des gendarmes du Sud au Nord, certainement qu`il aura une peur pour aller voter. Si nous envoyons des gendarmes du Nord ici au Sud pour sécuriser les bureaux de vote, certainement que les gens auront peur d`aller voter. Nous donnons la garantie qu`à l`approche des ces élections, soit une semaine avant, nous allons redéployer sur l`ensemble du pays, les Cmse pour sécuriser tous les Ivoiriens.

Combien d`éléments seront-ils mis à contribution au sein des ces Cmse ?


Nous avons pris un arrêté pour formaliser l`existence de ces Cmse en collaboration avec tous les généraux commandants des Forces sur l`ensemble du territoire national.

Ce ne sont donc pas de nouvelles forces, elles font partie du Cci ?


C`est les forces Cci qui disparaîtront après les élections.

Le budget de 4.5 milliards élaborés pour le désarmement prend-il en compte les groupes d`auto défense de l`Ouest et du Sud, la question des milices ?


Ne parlons pas de milices. On parle de groupes d`auto défense. Vous savez, ici on ne parle pas beaucoup, il y a des termes qui fâchent. Il faut prendre en compte les groupes d`auto défense. Il est dit dans l`accord que tout ce que nous faisons pour les ex combattants, il faut en faire autant pour les groupes d`auto défense. C`est-à-dire que si nous payons les 500 000 f, il faut aussi payer pour les groupes d`auto défense. Si nous réinsérons, il faut aussi réinsérer les groupes d`auto défense. C`est une œuvre de longue haleine. A défaut de 500 000f, nous allons négocier pour la suppression pure et simple de cette exigence textuelle et puis aller pour la réinsertion progressive.

C`est un véritable défi, M. le ministre: négocier à moins de deux mois des élections quelque chose qui a été déjà décidé.

Vous savez, la volonté des Ivoiriens d`aller à la paix est au-dessus de toute considération. Nous avons réussi à négocier un certain nombre de choses dont vous auriez dit que c`était impossible. Mais aujourd`hui, tout est possible pour aller à la paix. Les Ivoiriens ont compris que leur pays va à vau-l`eau et qu`il faut absolument revenir à la normale pour relever le pays. Et je suis heureux que la société civile s`en mêle pour dire que par rapport à cette volonté affichée, tout homme qui s`inscrira en faux contre les avancées, sera étiqueté et montré à la nation. C`est pourquoi, je parle de cette négociation. Je vais aller négocier et nous en parlerons. Ce n`est pas secret défense.

Ces temps-ci, vous avez eu des sons qui ne sont pas apaisants. Par exemple, cette grogne au niveau des Forces nouvelles qui pensent qu`ils ne sont pas pris en compte dans les dernières promotions au niveau de l`armée. Alors qu`on a parlé d`harmonisation des grades.


C`est une question d`intérêt, mais il faut plutôt mettre en avant les principes. Nous venons de loin. Il n`était même pas imaginable que le président de la République accepte les grades dits " grades Soro ".

Source: Le Nouveau Reveil (16/08/2010)

Sunday, August 15, 2010

Côte d'Ivoire: l'encasernement des ex-rebelles au point mort faute de moyens financiers

En Côte d'ivoire, comme tous les autres volets du désarmement de l'ex-rébellion et du démantèlement des milices, l'encasernement des combattants des Forces nouvelles est au point mort. Actuellement, seulement 200 des 5 000 membres de l'ex-rébellion appelés à devenir des soldats de la future armée ivoirienne sont en caserne à Korhogo. Cela dit, cette opération bloquée faute de fonds pourrait être relancée. Vendredi à Abidjan, la primature, les ministères de la Défense et de l'Economie, les forces nouvelles et les structures impliquées dans le désarmement ont tenu une réunion.

Ce n'est encore qu'un accord de principe mais selon nos informations toutes les parties concernées par le financement de l'encasernement ont trouvé un terrain d'entente. Initialement, les forces armées des forces nouvelles réclamaient un budget de 40 milliards de francs CFA pour la réalisation de cette opération.

Finalement, si l'accord est validé par le Premier ministre, le budget débloqué par le ministère de l'Economie et des Finances devrait être dix fois inférieur, entre 4 et 5 milliards de francs CFA. Une source diplomatique ne s'étonne pas de cette spectaculaire chute, expliquant que pour tous les financements la première demande est toujours astronomique avant que les acteurs concernés ne reviennent à des sommes plus raisonnables.

Par ailleurs, selon l'accord obtenu vendredi, l'encasernement des 5 000 combattants des forces nouvelles appelés à intégrer la future armée ivoirienne ne devrait plus se faire par étape, Korhogo, Man, Séguéla puis Bouaké, mais simultanément dans les quatre villes.

Si pour tenir les délais de l'élection désormais fixée à la fin octobre, un proche du Premier ministre estime que tout sera fait pour que la machine soit relancée d'ici la fin du mois, le calendrier d'application dépend désormais de l'état-major des forces nouvelles. Ce dernier devrait se prononcer lundi 16 août sur cette question.

Source: RFI (14/08/2010)

Côte d'Ivoire: Nouveaux grades d'officiers, démobilisation - Les Forces nouvelles veulent du concret

Nomination d'accord, mais intégration aussi. C'est la revendication que font les Forces nouvelles (FN) auprès du chef suprême des Armées. Elles souhaitent que leurs officiers nouvellement promus au grade supérieur soient pris en compte dans le cadre de la démobilisation.

Fin hier à Bouaké du «conclave spécial» de trois jours, qui a débuté le mercredi 11 août dernier. Les Forces nouvelles, retirées dans leur fief, avaient annoncé des réflexions sur le volet militaire du processus de paix. C'est fait, elles en ont débattu en interne, avec les principaux chefs militaires. Au menu des échanges, la question récurrente de la démobilisation, la réinsertion. Les dernières nominations d'officiers, ont aussi été un point à l'ordre du jour.

L'essentiel des résolutions consignées dans un communiqué final est une interpellation à l'endroit du gouvernement. Les FN lui demandent, en effet, d'être davantage concret, en ce qui concerne l'effectivité des distinctions militaires. Mais aussi, elles le ramènent aux accords complémentaires à l'accord politique de Ouagadougou (Apo), qu'ont signés les ex-belligérants. Lesquels ont pris l'engagement de faire de la réunification du pays une réalité, par la création d'une armée nouvelle. La viabilité de celle-ci nécessitant l'intégration des éléments FN susceptibles de l'animer, l'ex-rébellion a souhaité que ses officiers dernièrement promus soient pris en compte par la démobilisation. Le colonel-major Bamba Sinima avait énoncé cette préoccupation, qu'a entérinée au finish le conclave. « Le conclave, ont écrit les militaires, appelle le gouvernement à respecter les engagements pris lors des différents accords pour ce qui concerne la question de la démobilisation, de la réinsertion et des officiers nommés à titre opérationnel ».

Autre fait remarquable, c'est la décision des hommes de Guillaume Soro à s'impliquer pleinement dans la réalisation des chapitres démobilisation et réinsertion. Ils ont même consigné cette détermination: « au titre de la démobilisation, le conclave invite les Forces nouvelles à prendre des dispositions idoines pour accélérer le processus ; au titre de la réinsertion, le conclave retient que les Forces nouvelles devront s'impliquer davantage dans la réinsertion de leurs ex-combattants. »

Par ailleurs, selon le responsable du bureau régional des démobilisés de Korhogo, Soro Mamadou Kanigui, qui a lu une motion de soutien, l'ensemble des FN reste solidaire et attaché à son chef. La réunion « renouvelle son soutien à Son Excellence, Soro Kigbafori Guillaume, secrétaire général des Forces nouvelles, Premier ministre de Côte d'Ivoire dans toutes ses actions de consolidation de l'unité nationale, l'encourage à poursuivre l'œuvre de réunification et d'apaisement de la Côte d'Ivoire avec la vigilance et la rigueur qui l'ont toujours caractérisé ».

Par Bidi Ignace

Source: Nord-Sud (14/08/2010)

Friday, August 13, 2010

Côte d'Ivoire: Interview / Bamba Sinima (Coordonnateur du conclave des FN) - “Que le problème de la démobilisation et de la réinsertion soit réglée”

Le Directeur de cabinet du Secrétaire général des Forces nouvelles, le Colonel-Major Bamba Sinima, par ailleurs Coordonnateur général du conclave technique des FN à Bouaké était l’invité de la rédaction de Onuci FM, hier.

Les FN organisent encore un autre conclave, quelles sont les attentes de celui-ci?


Cette fois-ci, c’est un conclave spécial que nous avons dénommé conclave technique. Ce conclave va concerner le volet de la démobilisation et de la réinsertion de nos ex- combattants et ensuite, parlera de la situation des officiers nommés à titre opérationnel dont la situation n’est pas jusqu’à présent clarifiée. Egalement des dispositions que les Forces Nouvelles pourraient prendre elles-mêmes pour aider à la réinsertion des ex-combattants.

Cela, à deux mois des élections annoncées? Est-ce- que c’est ce qui motive cette rencontre?

C’est plutôt l’avancée du processus et le non-respect de l’Etat vis-à-vis de ses engagements envers les ex-combattants. Il a été dit depuis 2008 à Ouagadougou, que les ex-combattants démobilisés devaient percevoir 500 000 FCFA comme solde de tout compte. Jusqu’à présent, cette disposition n’est pas mise en application. Cette situation nous crée un certain nombre de problèmes et pour nous, il faudrait que des solutions soient trouvées avant les échéances électorales.

Au-delà de la démobilisation, il y a la question de l’encasernement. À ce niveau, quel point pouvez-vous faire quand on sait qu’il y a eu la première tentative au niveau de Korhogo et après cela, on attend toujours?


Le Conclave actuel n’a pas pour vocation de travailler sur l’encasernement et le désarmement. Ce conclave est convoqué pour se pencher véritablement sur la démobilisation et la réinsertion de nos combattants. Evidemment, il va de soi que les officiers nommés à titre opérationnel font partie aussi de cette catégorie de gens qui vont être démobilisés.

Cela semble paradoxal quand vous parlez d’officiers nommés à titre opérationnel alors qu’on sait qu’en son temps, le Président de la République avait pris un décret pour régler la situation de ces personnes-là. Pourquoi dites-vous que cela n’a pas été officiellement pris en compte par l’Etat?


Je n’ai pas encore souvenance ni connaissance du décret pris par le Président de la République. Il a été dit dans les précédents rapports que les officiers nommés à titre opérationnel verront leurs grades reconnus mais seront à la retraite dès que la réunification de l’armée se fera et que les modalités pratiques seront définies par ordonnance présidentielle. Mais concernant cela, nous n’avons pas encore pris connaissance d’une quelconque mesure.

Est-ce que les grades sont effectifs… ?

Concernant les grades, nous n’avons jamais eu de problème. Des décrets ont été pris par le Chef de l’Etat pour reconnaître ces grades-là.

Un décret pris lors du discours du président de la République fait polémique autour d’une prétendue nomination au grade supérieur du Général Soumaïla Bakayoko, qu’en est-il exactement?


Pour ma part, j’ai vu le Général Soumaïla Bakayoko en tenue de Général de Brigade. S’il avait été nommé Général de Division, je pense qu’il s’empresserait de porter ses 3 étoiles. Pour moi, jusqu’à preuve du contraire, il est Général de Brigade. Néanmoins il y a deux officiers qui ont été nommés au grade supérieur. C’est une goutte d’eau. Deux officiers nommés au grade supérieur parmi combien d’officiers des Forces nouvelles? C’est cela aussi qu’il faut voir.

Deux mois avant l’élection présidentielle, les priorités c’est quoi pour vous les Forces nouvelles?


Pour les Forces nouvelles, tout est prioritaire. Nous ne pouvons pas aller à des élections si des aspects qui concernent la démobilisation et la réinsertion ne sont pas clairs. Pour nous, c’est un ensemble, et cet ensemble, il faut le mener de façon concomitante de sorte à retrouver au bout de l’entonnoir des élections qui se passent de façon très paisibles. Nous avons l’impression que tout le monde est polarisé sur la date des élections présidentielles en oubliant tout ce qui doit accompagner les élections. Que les moyens soient dégagés comme il faut pour permettre l’encasernement des soldats. Que le problème de la démobilisation et de la réinsertion soit réglé

Vous parlez des démobilisés. Quel est leur effectif?


Il faut compter en gros entre 20 et 25 000 démobilisés.

D’aucuns estiment que pour que cette démobilisation puisse se faire avec les moyens, il faut aussi de l’autre coté l’unicité des Caisses de l’Etat.

Ça, je ne l’ai pas lu dans les accords politiques de Ouagadougou. Moi je me réfère aux accords de Ouagadougou. Dans les accords de Ouagadougou, on parlait de 500 000 F à donner comme solde de tout compte. Et cela n’a pas été conditionné. Aujourd’hui, je suis un peu surpris que certains disent que le payement des 500 000 est lié à l’unicité des caisses de l’Etat.

Donc si ces questions ne sont pas réglées, cela pourrait mettre en cause la tenue des élections?


Mais bien sûr! Avant la tenue des élections, il y a des questions périphériques qui ont été créées qu’il faut résoudre. Donc si nous voulons aller à des élections sereines, il faut bien que les problèmes majeurs soient réglés ou connaissent un début de règlement de manière à pérenniser l’ensemble de l’environnement pour qu’on aille aux élections.

Souce: fninfo.ci (13/08/2010)

Côte d'Ivoire: Nouveaux grades, encasernement - Les Forces nouvelles veulent tout clarifier

Le conclave des Forces nouvelles (FN) annoncé, en début de semaine, a effectivement commencé, hier à Bouaké. Il a pour cadre le Secrétariat général de l'ex-rébellion et prend fin demain. A l'ouverture des travaux, le directeur de cabinet, le colonel-major Bamba Sinima, a évoqué les « préoccupations » des FN sur la démobilisation, la réinsertion des ex-combattants et les dernières nominations aux grades supérieurs.

L'importance de l'ordre du jour (la démobilisation, la réinsertion et les grades) de leur conclave motive, en ce moment même, la présence des chefs militaires des Forces nouvelles dans leur fief de Bouaké. A l'exception de Morou Ouattara, commandant de la zone de Bouna, tous ont répondu à l'appel de la hiérarchie à des réflexions. Ainsi, nos sources confirment la présence des généraux Soumaïla Bakayoko, chef d'état-major et du Michel Gueu. Selon ce dernier, le chef d'état-major et lui arborent toujours les deux étoiles qui continuent de faire d'eux des généraux de brigade. Le démenti est donc formel à ses propos que le chef de l'Etat les a promus au grade de général de division. « Si le général Bakayoko porte encore deux étoiles, cela veut dire qu'il n'a pas été promu au grade de général de division. Pour l'instant, nous sommes des généraux de brigades », a-t-il clarifié. Par ailleurs, l'ordonnance qu'espéraient les FN n'a pas été prise pour préciser les modalités de la mise à la retraite de certains officiers, s'est désolé Bamba Sinima, directeur de cabinet du Sg des Forces nouvelles.

« Ce conclave a été convoqué pour que nous, forces nouvelles, réfléchissions sur notre propre sortie de crise. En ce qui concerne la démobilisation; en ce qui concerne la réinsertion; en ce qui concerne les officiers nommés à titre opérationnel et même des officiers des FDS qui, à un moment donné, ont travaillé sans statut précis », avait-t-il annoncé l'objet de la réunion. « Tout doit être clarifié », a-t-il renchéri. Parce que pour lui, ce n'est pas pendant que le processus de paix tire à sa fin, que les FN vont connaître des perturbations. Ceci dit, il les a appelées à l'union: « Il faut que les Forces nouvelles aillent en rangs serrés, main dans la main, vers cette sortie de crise ».

Toujours dans le cadre de la réunification du pays, les chefs militaires planchent sur la réalisabilité de l'armée nouvelle. Le volet démobilisation et réinsertion suscite chez eux quelques interrogations. C'est que les ex-combattants, selon eux, n'ont pas encore une claire lisibilité de leur avenir. Bamba Sinima confessant cette préoccupation a expliqué que les jeunes s'inquiètent à mesure qu'avance le processus de sortie de crise. « Pour preuve, pour l'instant, rien n'a été encore fait véritablement pour obtenir une réinsertion parfaite, correcte pour l'ensemble de ceux qui ont déjà été démobilisés. Encore moins pour ceux qui n'ont pas été démobilisés».


Par Bidi Ignace


Source: Nord-Sud (12/08/2010)

Côte d'Ivoire: Les hommes de Soro se révoltent

C’est dans une véritable aventure ambigüe que le processus électoral s’est engagé. A peine la date de la présidentielle choisie, que les velléités de blocage se signalent. Les ex-rebelles qu’on croyait avoir encasernés dans le cadre de l’exécution de la feuille de route dressée par l’Apo, ont déserté les sites pour dit-on, primes impayés. Ce mouvement d’humeur en dit long sur la fragilité de l’opération de désarmement. Une opération dont l’accord complémentaire de l’Apo a prévu l’achèvement deux mois avant la date fixée pour la présidentielle. Cette révolte des hommes de Soro qui, selon Rfi, a occasionné le départ d’environ 300 ex-combattants des casernes, ne manquera pas de gripper le processus. Pis, les armes qui n’ont pas encore été totalement stockées ne rassurent pas les ivoiriens sur la tenue des élections dans une atmosphère apaisée. Plusieurs observateurs s’accordent à dire que de réelles menaces planent sur la présidentielle. Des rumeurs courent déjà sur d’éventuelles caches d’armes des rebelles en zones CNO. Vrai ou faux ? En tout état de cause, des soldats des Forces Nouvelles ne sont pas contents du manque de moyens financiers qui ralentit l’encasernement. Aux dires de certains de leurs responsables, les FN ne prendront pas part en toute naïveté à cette opération au risque de se laisser surprendre par l’adversaire. C’est dire que les hommes de Soro n’ont pas confiance dans les hommes du camp présidentiel. C’est ce qui expliquerait les incessantes tergiversations des ex- rebelles. Les élections sont fixées au 31 octobre. Arrivera-t-on à respecter le triptyque encasernement- stockage- désarmement avant la présidentielle. La problématique reste posée. Les ex-rebelles quant à eux, ne se relâchent pas. Ils veillent au grain pour parer à toutes éventualités. Les soldats du général Soumaila Bakayoko sont très remontés contre la manière dont le regroupement des combattants est effectué. Ces derniers bruits de bottes entendus à Bouaké ces jours-ci peuvent, si on n’y prend garde, faire sauter le verrou de paix institué par l’Accord politique de Ouaga (Apo) en mars 2007. C’est donc une véritable alerte qui est donnée par cette révolte des éléments de Soro.

Par JN


Source: Le Mandat (12/08/2010)

Côte d'Ivoire: A 2 mois de l`élection présidentielle - Pourquoi Gbagbo confie son destin aux généraux

Que peut réellement Laurent Gbagbo dans la compétition électorale qui s`annonce si l`actuel chef d`Etat ne s`adosse pas sur l`armée de Côte d`Ivoire ? La galaxie patriotique s`est déstructurée et est minée par des problèmes de leadership, le Fpi est devenu une sorte d`armée mexicaine et l`autorité du président Affi N`guessan contestée; le Cnrd ne décolle pas, Issa Malick Coulibaly, le Dnc de Gbagbo a fini par mettre tout le monde d`accord sur son incompétence et son inefficacité sur le terrain; les multiples tentatives pour le tripatouillage de la liste électorale ou le contrôle de la Cei ont échoué, de même que toutes les manœuvres pour se tailler une tunique de vainqueur avant les élections avec la publication des fameux sondages de Tns sofres. Dès lors, que reste-t-il comme alternative à ce candidat qui ne s`imagine, au soir du 31 octobre 2010 en train de regarder les Ivoiriens dans les yeux pour leur dire qu`il a perdu les élections ? C`est un truisme de dire que la "galaxie patriotique" n`est plus ce qu`elle était. Ce collectif de jeunes leaders du camp présidentiel qui s`était donné pour mission de rassembler toute la jeunesse ivoirienne pour défendre le fauteuil de Gbagbo et les institutions de la République face aux agresseurs du 19 septembre 2002 s`est brisé. Simplement parce que les leaders des différents mouvements affiliés à ce collectif n`étaient pas logés à la même enseigne. Il y avait d`un coté les privilégiés comme Blé Goudé, Dakoury Richard et leurs amis et de l`autre Eugène Djué (qui a été chicoté dans la cour même de Gbagbo), Touré Zéguen, Watchard Kédjébo etc… Cette division au sommet a eu des effets sur la base. Car les jeunes qui suivaient aveuglément le mouvement ont compris qu`en réalité, ils étaient utilisés pour mener des combats dont l`objectif était d`enrichir un club d`amis et d`affermir les bases d`un régime qui n`a jamais fait de leur avenir une préoccupation.

Résultat, Blé Goudé a perdu de sa superbe. certes, il n`a rien perdu de ses talents de "crieur public" mais ses cris n`émeuvent plus personne.

Le Fpi cassé, le Cnrd inexistant


Le Fpi, le parti qui a porté Gbagbo au pouvoir en 2000 est aussi déstructuré. L`autorité du président Affi est ravagée par la floraison de clans internes au sein desquels sont regroupés des barons influents du régime.


Le Fpi a aussi produit ses propres déchets, une coquetterie de riches, de super riches, une masse importante de pauvres et de très pauvres. Ce drame, c`est le manque de solidarité et d`entraide entre ces deux classes. Les nouveaux riches et leurs anciens camarades ne se fréquentent plus. Au point où le chef de l`Etat a été obligé de leur demander de tendre la main aux autres et de les inviter à leurs tables de temps à autre. Logique. Certains, comme Mamadou Koulibaly, estiment que d`autres ont dévoyé les nobles objectifs de la Refondation et ont transformé le Fpi en un régime de vautours et de voleurs des deniers publics.

Conscient donc du fait que le Fpi ne pouvait plus faire l`affaire surtout après le création du Rhdp, Gbagbo a suscité le Cnrd, un gros “machin” politique qui devrait fédérer tous les partis et associations de la société civile qui souhaitaient la réélection de Gbagbo. Mais force est de reconnaître aujourd`hui que cette mayonnaise n`a pas pris. Même la désignation de Dr Issa Coulibaly Malick comme directeur national de campagne de Gbagbo ne fera pas sortir le Cnrd de son coma.

La Cei et les sondages


Gbagbo a toujours vécu comme un drame son impossibilité de contrôler la Cei. Comment peut-on espérer remporter les élections lorsqu`on n`est pas sûr de sa majorité et que de surcroît on ne contrôle pas la structure chargée de les organiser ? C`est cet handicap que Gbagbo avait essayé de corriger lorsqu`il a dissout la Cei le 12 février et avait clairement recommandé au Premier ministre Guillaume Soro de lui proposer une nouvelle Cei avec "un nouveau format". Echec et mat. Les vœux de Gbagbo ont échoué devant l`autel de l`application stricte des accords de Ouaga défendue par le Premier ministre et le facilitateur Blaise Compaoré


Le camp présidentiel a, en outre, tenté le tout et pour le tout pour dénaturer à son profit la liste électorale. Opération inondation, inscription, radiations massives en complicité avec certains membres du corps judicaire, détournement des opérations de réclamations sur la liste électorale au profit du corps préfectoral, toutes ces tentatives ont échoué.

Il en va de même des sondages Tns Sofres dont le seul objectif était de positionner Gbagbo comme le potentiel vainqueur des élections avant la compétition proprement dite.

L`armée, l`ultima ratio regum


L`armée apparaît dès lors comme le seul et unique recours pour Gbagbo pour se maintenir au pouvoir. Il faut unir son destin à celui de l`armée ou confier simplement son salut aux hommes en tenue. C`est là que se trouve le sens de la désormais célèbre phrase "Si je tombe, vous aussi vous tombez !" C`est là aussi qu`il faut rechercher l`origine de la grosse pluie de grades qui s`est abattue sur les épaules des officiers supérieurs et généraux. Sinon pourquoi se montrer si généreux à l`égard d`une armée qui "n`a pas gagné la guerre ?".


Il semble que les bénéficiaires de ces jolis cadeaux du cinquantenaire aient bien perçu le message du chef.

Le général Mangou, qui vient d`être élevé au rang de général de corps d`armée ne disait-il pas que, dans sa compréhension, un chef d`état major ne devrait servir qu`un seul président ? On en vient alors à se demander si le rôle d`un soldat est de servir la nation ou le chef de l`Etat. Même si la nuance n`est pas toujours facile à établir dans les règles de commandement, elle existe quand même. La nation et les intérêts de la nation sont au-delà de toute autre considération. Il est aussi faux de croire que lorsqu`un chef d`Etat accède au pouvoir par les urnes, son objectif premier est de couper la tête de tous les généraux et du Cema. L`armée est une institution éternelle chargée de la défense de la nation et du territoire de la République. Son destin n`est pas lié à celui d`un individu fut-il président de la République.

Par Akwaba Saint Clair


Source: Le Nouveau reveil (12/08/2010)