Le Brésil promet d’entraîner les militaires bissau-guinéens dans le cadre de l’application de la politique de réforme du secteur de la défense et des forces de sécurité. L’annonce a été faite, la semaine dernière à Rio de Janeiro, par le président brésilien, Luiz Inacio Lula Da Silva. C’était lors d’une visite de travail de quelques jours que le président Malam Bacaï Sanha effectuait dans ce pays ami de la Guinée-Bissau.
Le président bissau-guinéen, Malam Bacaï Sanha, peut aujourd’hui pousser un ouf de soulagement. Après la décision de l’Union européenne de suspendre l’aide financière pour la réforme de l’armée et de la police, le Brésil a décidé de voler à son secours. Brasilia va assurer la formation des militaires bissau-guinéens dans le cadre de la solidarité entre membres de la Communauté des pays de langues portugaises (Cplp). L’annonce a été faite la semaine dernière à Rio de Janeiro, par le président brésilien, Luiz Inacio Lula Da Silva, qui recevait son homologue bissau-guinéen, a indiqué dimanche une source militaire jointe à Bissau. La décision a été globalement bien accueillie à Bissau où le Brésil jouit d’une grande estime. ‘Le Brésil s’engage non seulement à entraîner les forces armées bissau-guinéennes dans le cadre de la politique de modernisation de l’armée, initiée par le gouvernement, mais aussi à envoyer des officiers pour participer à l’opération de maintien de la paix en Guinée-Bissau’, déclare à ce propos notre interlocuteur.
Le président Malam Bacaï Sanha ne pouvait pas en tout cas espérer mieux. Cette promesse du chef de l’Etat brésilien a aussi suscité un grand soulagement dans le pays, notamment chez les populations exaspérées par plus de trois décennies d’instabilité politique chronique et de violences aveugles commises par l’armée. Une mission technique militaire brésilienne se rendra très prochainement à Bissau pour évaluer les besoins de l’armée et de la police bissau-guinéennes en matière de formation. ‘Cette mission aura pour principale tâche l’entraînement des troupes bissau-guinéennes en vue de leur professionnalisation. Ce qui permettra à notre pays d’avoir une armée efficace, républicaine et garante de la paix et de la stabilité nationale tout en participant au développement économique et social du pays’, précise notre source.
Le projet de réforme de l’armée vise, en fait, un triple objectif: réduction des effectifs de l’armée jugés pléthoriques par les bailleurs de fonds de la Guinée-Bissau; assurer une formation sur le rôle fondamental de l’armée pour garantir la paix et la stabilité nationale; et impliquer des militaires dans des projets de développement. L’armée se verra ainsi confier des tâches portant sur la construction d’infrastructures d’intérêt public comme les ponts, les citernes d’eau, le forage des puits en milieu rural et la modernisation des casernes militaires, entre autres. La police, qui constitue un maillon essentiel dans le maintien de la paix sociale et la cohésion nationale, sera également soumise à un dégraissage. Elle recevra une formation axée sur le respect des droits de l’homme. Pour ce faire, le Brésil, qui dirige déjà la mission de maintien de la paix des Nations unies en Guinée-Bissau, va construire un centre de formation pour l’armée et la police à Bissau.
Il faut dire que le Brésil est considéré comme un partenaire fiable par la Guinée-Bissau. Certes, les échanges commerciaux entre les deux pays sont encore en deçà des espérances des deux parties, mais il n’en demeure pas moins que les deux gouvernements entretiennent d’excellentes relations notamment au niveau du Cplp. Plus de 1 200 étudiants bissau-guinéens ont été formés au cours de ces dernières années dans des universités brésiliennes alors que des centaines d’autres ont obtenu leurs diplômes au centre de formation professionnelle brésilien à Bissau. Des compagnies pétrolières brésiliennes ont également obtenu des contrats pour la prospection du pétrole offshore en Guinée-Bissau.
LA CEDEAO VA DÉPLOYER 600 SOLDATS EN GUINEE-BISSAU: Un sommet spécial des chefs d’Etat prévu en septembre
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) envisage de déployer environ 600 militaires en Guinée-Bissau dans le cadre de la stabilisation du pays réclamée par le président Malam Bacaï Sanha et le Conseil national de la défense. Une réunion des chefs d’Etat des pays membres de la Cedeao se tiendra au mois de septembre prochain pour définir les modalités de ce déploiement. L’annonce a été faite récemment par le président en exercice de la Communauté, le chef de l’Etat nigérian, Jonathan Goodluck, lors d’une visite du président Abdoulaye Wade à Abuja au Nigéria.
Il faut dire que le gouvernement du Premier ministre, Carlos Gomis Junior, s’était senti quelque peu abandonner par la Communauté internationale après la décision de l’Union européenne de suspendre son aide destinée à la réforme de l’armée. Les Etats-unis lui avaient emboîté le pas pour protester contre la confirmation de l’actuel chef d’état-major général des forces armées, le colonel Antonio Indjai par le président Sanha. Les capitales occidentales refusent de cautionner l’arrestation arbitraire de l’ancien patron de l’armée, le général José Zamora Induta et le colonel Samba Djalo, ex-responsable des services de renseignements d’Etat par le colonel Indjai.
Le retour dans l’armée de l’ex-chef d’état de la marine, le Capitaine de frégate, Americo Bubo Na Tchut, poursuivi par la justice bissau-guinéenne pour tentative de coup d’Etat contre le défunt président Joao Bernardo Nino Vieira et d’implication dans le trafic de drogue en provenance d’Amérique Latine, est perçu par les chancelleries occidentales comme une provocation.
Par Mamadou Aliou DIALLO
Source: Walf Fadjri (01/09/2010)
Le président bissau-guinéen, Malam Bacaï Sanha, peut aujourd’hui pousser un ouf de soulagement. Après la décision de l’Union européenne de suspendre l’aide financière pour la réforme de l’armée et de la police, le Brésil a décidé de voler à son secours. Brasilia va assurer la formation des militaires bissau-guinéens dans le cadre de la solidarité entre membres de la Communauté des pays de langues portugaises (Cplp). L’annonce a été faite la semaine dernière à Rio de Janeiro, par le président brésilien, Luiz Inacio Lula Da Silva, qui recevait son homologue bissau-guinéen, a indiqué dimanche une source militaire jointe à Bissau. La décision a été globalement bien accueillie à Bissau où le Brésil jouit d’une grande estime. ‘Le Brésil s’engage non seulement à entraîner les forces armées bissau-guinéennes dans le cadre de la politique de modernisation de l’armée, initiée par le gouvernement, mais aussi à envoyer des officiers pour participer à l’opération de maintien de la paix en Guinée-Bissau’, déclare à ce propos notre interlocuteur.
Le président Malam Bacaï Sanha ne pouvait pas en tout cas espérer mieux. Cette promesse du chef de l’Etat brésilien a aussi suscité un grand soulagement dans le pays, notamment chez les populations exaspérées par plus de trois décennies d’instabilité politique chronique et de violences aveugles commises par l’armée. Une mission technique militaire brésilienne se rendra très prochainement à Bissau pour évaluer les besoins de l’armée et de la police bissau-guinéennes en matière de formation. ‘Cette mission aura pour principale tâche l’entraînement des troupes bissau-guinéennes en vue de leur professionnalisation. Ce qui permettra à notre pays d’avoir une armée efficace, républicaine et garante de la paix et de la stabilité nationale tout en participant au développement économique et social du pays’, précise notre source.
Le projet de réforme de l’armée vise, en fait, un triple objectif: réduction des effectifs de l’armée jugés pléthoriques par les bailleurs de fonds de la Guinée-Bissau; assurer une formation sur le rôle fondamental de l’armée pour garantir la paix et la stabilité nationale; et impliquer des militaires dans des projets de développement. L’armée se verra ainsi confier des tâches portant sur la construction d’infrastructures d’intérêt public comme les ponts, les citernes d’eau, le forage des puits en milieu rural et la modernisation des casernes militaires, entre autres. La police, qui constitue un maillon essentiel dans le maintien de la paix sociale et la cohésion nationale, sera également soumise à un dégraissage. Elle recevra une formation axée sur le respect des droits de l’homme. Pour ce faire, le Brésil, qui dirige déjà la mission de maintien de la paix des Nations unies en Guinée-Bissau, va construire un centre de formation pour l’armée et la police à Bissau.
Il faut dire que le Brésil est considéré comme un partenaire fiable par la Guinée-Bissau. Certes, les échanges commerciaux entre les deux pays sont encore en deçà des espérances des deux parties, mais il n’en demeure pas moins que les deux gouvernements entretiennent d’excellentes relations notamment au niveau du Cplp. Plus de 1 200 étudiants bissau-guinéens ont été formés au cours de ces dernières années dans des universités brésiliennes alors que des centaines d’autres ont obtenu leurs diplômes au centre de formation professionnelle brésilien à Bissau. Des compagnies pétrolières brésiliennes ont également obtenu des contrats pour la prospection du pétrole offshore en Guinée-Bissau.
LA CEDEAO VA DÉPLOYER 600 SOLDATS EN GUINEE-BISSAU: Un sommet spécial des chefs d’Etat prévu en septembre
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) envisage de déployer environ 600 militaires en Guinée-Bissau dans le cadre de la stabilisation du pays réclamée par le président Malam Bacaï Sanha et le Conseil national de la défense. Une réunion des chefs d’Etat des pays membres de la Cedeao se tiendra au mois de septembre prochain pour définir les modalités de ce déploiement. L’annonce a été faite récemment par le président en exercice de la Communauté, le chef de l’Etat nigérian, Jonathan Goodluck, lors d’une visite du président Abdoulaye Wade à Abuja au Nigéria.
Il faut dire que le gouvernement du Premier ministre, Carlos Gomis Junior, s’était senti quelque peu abandonner par la Communauté internationale après la décision de l’Union européenne de suspendre son aide destinée à la réforme de l’armée. Les Etats-unis lui avaient emboîté le pas pour protester contre la confirmation de l’actuel chef d’état-major général des forces armées, le colonel Antonio Indjai par le président Sanha. Les capitales occidentales refusent de cautionner l’arrestation arbitraire de l’ancien patron de l’armée, le général José Zamora Induta et le colonel Samba Djalo, ex-responsable des services de renseignements d’Etat par le colonel Indjai.
Le retour dans l’armée de l’ex-chef d’état de la marine, le Capitaine de frégate, Americo Bubo Na Tchut, poursuivi par la justice bissau-guinéenne pour tentative de coup d’Etat contre le défunt président Joao Bernardo Nino Vieira et d’implication dans le trafic de drogue en provenance d’Amérique Latine, est perçu par les chancelleries occidentales comme une provocation.
Par Mamadou Aliou DIALLO
Source: Walf Fadjri (01/09/2010)
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