Face à cette démotivation des hommes et des femmes qui constituent les forces armées de la RDC, il est de notre responsabilité à tous de mettre la main à la patte afin de redorer le blason des vaillants militaires ainsi que de notre pays qui sont tristement à la une dans certains médias et milieux politico-diplomatiques. Il est curieux, voire écœurant, de constater qu’alors que les parlementaires et les ministres – au niveau national et provincial- pour ne citer qu’eux, se régalent et palpent des millions en billets verts (dollars) ou des milliards en francs congolais, les hommes et femmes en uniforme croupissent dans le noir avec une solde de misère comme nous l’avons déjà souligné. Cela fait que tout individu placé dans des conditions similaires, ne peut qu’être démotivé et se résigner de mourir pour la patrie qui l’a presque oublié en ne le mettant pas à l’abri des sollicitudes.
Pouvons-nous comprendre, un seul instant, que les députés nationaux et provinciaux roulent carrosse et bénéficient des avantages que d’aucuns qualifient d’immérités sous prétexte qu’ils doivent être à l’abri des sollicitations, mais que l’on ne garantisse pas des conditions minimales à ceux qui sont censés protéger les parlementaires, les gouvernants, la population et leurs biens ?
Loin de de jeter la pierre aux députés- surtout ceux provinciaux- qualifiés par certains de « silence radio », relevons tout simplement que les parlementaires peuvent tout mettre en œuvre afin que l’armée soit dotée des moyens suffisants, s’assurer que les militaires soient régulièrement et adéquatement payés et/ou veiller à ce que leur argent ne soit pas détourné comme c’est presque devenu la norme en RDC. Les parlementaires sont donc, en principe en, mesure d’exercer leur contrôle sur l’armée. L’affaire n’est ni tabou ni relevant du secret - défense. En démocratie, le Parlement veille au fonctionnement de l’armée à travers « la définition des lois et règlements relatifs aux militaires », en votant son budget ou encore à travers la conformité de l’armée « avec la politique de sécurité nationale ». En commission parlementaire, les parlementaires doivent en principe recevoir tous les rapports détaillés sur les réformes envisagées ou entreprises dans les rangs de l’armée et peuvent organiser des auditions pour en savoir plus. Il est donc temps que nos parlementaires jouent leur rôle. Bien plus, nous suggérons que durant cette période de guerre, les « Grosses fortunes » contribuent à l’amélioration de la solde des militaires en acceptant de se débarrasser temporairement d’au moins 100 USD par mois puisqu’il en restera des milliers de dollars pour leur villégiature, leur extravagance, etc.
Les gagne-petits ne devraient pas non plus rester à l’écart, car ils devront aussi contribuer. C’est ici le lieu de faire recours utile à la fameuse philosophie ou doctrine de « un (1) zaïre pour un grand Zaïre » de l’époque du MPR, Parti-Etat. Si chaque citoyen peut contribuer avec au moins un Franc Congolais (FC)-pourquoi pas 1000 FC- nous ferons un grand Congo. Nous ainsi aurons participé, par cette contribution, à l’effort de guerre pour réarmer moralement, socialement et économiquement nos militaires. Mais, tout cela doit être fait dans la transparence pour éviter les cas d’abus et détournements, et par conséquent, l’enrichissement de certains et pousser d’autres à la démotivation décriée ici.
Au gouvernement, nous réitérons les vœux du Professeur Mwayila Tshiyembe pour qui « …Le gouvernement de la République n’a besoin ni de tribaliser l’armée, ni de la financer sur la possibilité de la créer. Parce que, sans armée, il n’y a pas d’Etat. L’armée est le bras de l’Etat pour agir en cas de coup dur, c’est-à-dire assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, assurer les libertés individuelles et assurer la survie des institutions. Quand elle est républicaine, l’armée, au-delà de protéger les personnes et leurs biens, a pour mission d’assurer l’intégrité du territoire, de garantir les institutions républicaines et de défendre les valeurs de liberté. C’est pour cela qu’elle est républicaine. C’est dire que les autorités du pays ont l’obligation, sinon le devoir, de faire en sorte que le Congo retrouve ce qu’il a perdu de l’étoffe d’un pays référant en Afrique centrale, dans la région des Grands Lacs et dans le golfe de Guinée. Avoir une armée républicaine est la condition sine qua non de cette présence, de cette visibilité du Congo… »
Que dire de plus ? Sauf rappeler qu’afin de réussir les cinq chantiers de la République -certains diront même « cinq plus »-, en y ajoutant entre autres la paix et la sécurité humaine, il sied d’investir dans la femme et l’homme congolais, les acteurs de développement durable.
S’ils ne sont pas embarqués dans le bateau de la reconstruction et du développement, il n’y aura point de salut ! Prenons donc conscience de mettre l’Homme au centre de tout projet afin qu’il vive en toute dignité et en toute liberté: Voilà le chantier des chantiers. Mieux, le premier grand chantier....
Source: Afrique Echos Magazine