Avec le soulèvement de la Brigade mixte de Bangolo, c'est la nouvelle armée nationale en devenir, qui est en train de nous montrer que la Côte d'Ivoire ne connaîtra pas avec elle, des lendemains tranquilles. La brigade mixte de Bangolo se mutine. Elle a bloqué, il y a deux jours, mercredi 26 novembre 2008, la ville. C'est la façon pour ces éléments du Centre de Commandement intégré (CCI), de réclamer 11 mois d`arriérés de primes alimentaires. La Côte d'Ivoire est de plus en plus coutumière de pareils soulèvements. Le CCI, composé des éléments de l'armée régulière et de ceux des Forces nouvelles, est créé le 24 mai 2007 conformément à l'Accord politique de Ouagadougou, signé le 4 mars 2007. Et selon le 3e Accord complémentaire, signé le 28 novembre 2007, le Gouvernement doit leur verser " une allocation- forfaitaire mensuelle, pour assurer les opérations de démobilisation, d`alimentation et de prise en charge des ex-combattants". Les regards sont tournés vers le Premier ministre, Guillaume Kigbafori Soro.
Mais le plus préoccupant, c'est que cette brigade mixte est la pépinière de la nouvelle armée qu'attend la Côte d'Ivoire. L'armée tant idéalisée et affublée de tous les superlatifs, c'est elle qui annonce ainsi les couleurs de larmes, en se rebellant pour revendiquer des primes. Le 14 mai 2005, entre les Forces de défense et de sécurité de Côte d`Ivoire (FDS-CI) et les Forces nouvelles (FN), un accord a été signé. Il concerne le désarmement de 42500 rebelles et 5 500 éléments d'autodéfense et la mise en place d'une armée "refondée et restaurée". Est-ce là le reflet de cette armée "refondée et restaurée"? Suite à l'attaque sanglante du camp militaire d'Akouédo, le 2 janvier 2006, alors que l'on voyait un coup d'Etat avorté, Séry Gustave, le "porte-parole" des assaillants a évoqué "une mutinerie liée au non-paiement des primes "hauts-les-cœurs") des militaires ". Le coup d`Etat du 24 décembre 1999, qui a renversé Henri Konan Bédié, est parti d'une mutinerie pour primes impayées. Récemment, à Yamoussoukro et à Daoukro, des éléments des FDS se sont mutinés pour réclamer des primes.
Régler la question des mutineries
Si l'armée idéalisée doit alors se comporter comme celles diabolisées (les armées du désordre et du crime), quel avenir militaire attend donc la Côte d`Ivoire ? Généralement, les revendications de base sont justifiées, mais elles sont vite récupérées et détournées par des hommes politiques, détracteurs internes et externes du régime. Qui veulent toujours renverser le Président de la République, Laurent Gbagbo. Un entêtement qui rappelle le débarquement de la Baie des Cochons, en avril 1961, à Cuba. Selon l`histoire, la Brigade 2506, formée de " 1400 exilés cubains financés et entraînés par la CIA ", sous la direction des agents Grayston Lynch et William Robertson, est débardée sur la côte sud de Cuba, à la plage Girón, surnommée " Baie des Cochons ". La CIA croit que le débarquement des " rebelles " va retourner la population contre Fidèle Castro. " Or, il n`en est rien, précise un expert, et les forces débarquées sont capturées, alors que le Président Kennedy retire au dernier moment son soutien à l'opération. Deux navires de la marine américaine, venus en support, sont coulés par l'aviation cubaine et neuf personnes sont exécutées suite à cet échec. " Et la cote de popularité de Castro est montée auprès des Cubains. C`est pourquoi la poursuite des mutins de Yamoussoukro et Daoukro devant la justice est une excellente mesure. Dieu sait comment en 1917, chez les Français, les Allemands et les Anglais (comme la mutinerie d'Etaples), les mutineries ont été réprimées. Après l'échec de l'offensive du Chemin des Dames et la mutinerie des hommes, " il y a 629 condamnations à mort et finalement 75 exécutions. " C'est Pétain, " devenu le général en chef des armées françaises à la place de Nivelle ", qui joue la modération. Mais l'armée aura compris que la mutinerie est un jeu dangereux. Les mutineries et autres soulèvements des forces armées, paralysent le processus. Même si l'Accord politique de Ouagadougou ne le stipule pas, puisons dans le passé. Car la résolution 1572 (12 octobre 2004) de l'ONU, avait prévu les sanctions individuelles pour contraindre les signataires de l'Accord à respecter leurs engagements. La réunion du 31 août 2005 du conseil de sécurité de l'ONU, avait brandi "la menace de sanctions individuelles contre les Ivoiriens qui bloquent le processus de paix en Côte d'Ivoire".
Même si nous avons changé de cadre et d'accord, il y a des aspects des résolutions passées qui peuvent servir de bons repères.
Source: Le Temps
Mais le plus préoccupant, c'est que cette brigade mixte est la pépinière de la nouvelle armée qu'attend la Côte d'Ivoire. L'armée tant idéalisée et affublée de tous les superlatifs, c'est elle qui annonce ainsi les couleurs de larmes, en se rebellant pour revendiquer des primes. Le 14 mai 2005, entre les Forces de défense et de sécurité de Côte d`Ivoire (FDS-CI) et les Forces nouvelles (FN), un accord a été signé. Il concerne le désarmement de 42500 rebelles et 5 500 éléments d'autodéfense et la mise en place d'une armée "refondée et restaurée". Est-ce là le reflet de cette armée "refondée et restaurée"? Suite à l'attaque sanglante du camp militaire d'Akouédo, le 2 janvier 2006, alors que l'on voyait un coup d'Etat avorté, Séry Gustave, le "porte-parole" des assaillants a évoqué "une mutinerie liée au non-paiement des primes "hauts-les-cœurs") des militaires ". Le coup d`Etat du 24 décembre 1999, qui a renversé Henri Konan Bédié, est parti d'une mutinerie pour primes impayées. Récemment, à Yamoussoukro et à Daoukro, des éléments des FDS se sont mutinés pour réclamer des primes.
Régler la question des mutineries
Si l'armée idéalisée doit alors se comporter comme celles diabolisées (les armées du désordre et du crime), quel avenir militaire attend donc la Côte d`Ivoire ? Généralement, les revendications de base sont justifiées, mais elles sont vite récupérées et détournées par des hommes politiques, détracteurs internes et externes du régime. Qui veulent toujours renverser le Président de la République, Laurent Gbagbo. Un entêtement qui rappelle le débarquement de la Baie des Cochons, en avril 1961, à Cuba. Selon l`histoire, la Brigade 2506, formée de " 1400 exilés cubains financés et entraînés par la CIA ", sous la direction des agents Grayston Lynch et William Robertson, est débardée sur la côte sud de Cuba, à la plage Girón, surnommée " Baie des Cochons ". La CIA croit que le débarquement des " rebelles " va retourner la population contre Fidèle Castro. " Or, il n`en est rien, précise un expert, et les forces débarquées sont capturées, alors que le Président Kennedy retire au dernier moment son soutien à l'opération. Deux navires de la marine américaine, venus en support, sont coulés par l'aviation cubaine et neuf personnes sont exécutées suite à cet échec. " Et la cote de popularité de Castro est montée auprès des Cubains. C`est pourquoi la poursuite des mutins de Yamoussoukro et Daoukro devant la justice est une excellente mesure. Dieu sait comment en 1917, chez les Français, les Allemands et les Anglais (comme la mutinerie d'Etaples), les mutineries ont été réprimées. Après l'échec de l'offensive du Chemin des Dames et la mutinerie des hommes, " il y a 629 condamnations à mort et finalement 75 exécutions. " C'est Pétain, " devenu le général en chef des armées françaises à la place de Nivelle ", qui joue la modération. Mais l'armée aura compris que la mutinerie est un jeu dangereux. Les mutineries et autres soulèvements des forces armées, paralysent le processus. Même si l'Accord politique de Ouagadougou ne le stipule pas, puisons dans le passé. Car la résolution 1572 (12 octobre 2004) de l'ONU, avait prévu les sanctions individuelles pour contraindre les signataires de l'Accord à respecter leurs engagements. La réunion du 31 août 2005 du conseil de sécurité de l'ONU, avait brandi "la menace de sanctions individuelles contre les Ivoiriens qui bloquent le processus de paix en Côte d'Ivoire".
Même si nous avons changé de cadre et d'accord, il y a des aspects des résolutions passées qui peuvent servir de bons repères.
Source: Le Temps
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