Les experts des différents programmes de sortie de crise sont en conclave depuis hier à Abidjan pour dégager les voies d`une élection démocratique et pacifique en Côte d`Ivoire.
«J`avais des inquiétudes avant la rencontre. Et après vos exposés, elles ont été confirmées». Cette confidence de l`imam Koné Ibrahim traduisait mieux, hier, l`état d`esprit des participants à l`atelier du Réseau Ouest-africain pour l`édification de la paix (Wanep-CI). «Analyse du processus électoral et propositions pour des élections démocratiques et pacifiques en Côte d`Ivoire». Tel est le thème autour duquel la section ivoirienne de cette organisation sous-régionale a donné la parole aux représentants des structures et programmes chargés de la sortie de crise. Tour à tour, la Commission électorale indépendante (Cei), le Centre de commandement intégré (Cci), le Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire (Pnrrc)… ont fait des exposés dont certains pans sont peu rassurants face à l`échéance du 29 novembre.
Le Cci dans le flou
Le chef du Cci, le colonel-major Nicolas Kouakou, chargé du processus de désarmement, de démantèlement et de démobilisation, a fourni des informations peu rassurantes. Suite au non-respect du chronogramme qui lui faisait initialement obligation d`achever son programme à la mi-août, l`Accord complémentaire 4 de Ouaga a proposé une prorogation. En faisant obligation désormais au Centre de terminer le processus à la fin du mois de septembre. Cette échéance est encore loin d`être garantie à cause des «difficultés financières» relevées par le colonel-major. Il a indiqué que sur les 650 éléments des Forces nouvelles (Fn) attendus à Abidjan dans le cadre de la première phase du déploiement de l`armée mixte, seuls 100 ont répondu présents pour l`instant. Quant aux Forces de défense et de sécurité (Fds) qui devraient également fournir le même nombre, elles n`en ont donné que 450 à ce jour. Nicolas Kouakou notera donc que sur les 8.000 hommes promis au Cci pour la sécurisation du scrutin présidentiel, moins de un huitième de cet effectif est effectivement à son service alors que le 29 novembre approche à grand pas. Il a révélé que depuis le 1er juillet, la sécurisation des centres de coordination à commencé. Toutefois, précisera-t-il, «ce n`est pas achevé à 100%. Le taux de couverture est d`environ 70% après un bilan fait lundi ».
Le Pnrrc et sa «bombe à retardement»
Du côté du Pnrrc, le tableau dépeint par le Dr Youssouf Soumahoro est tout aussi inquiétant. Du 29 juillet au 29 août 2008, 20.144 membres des Groupes d`auto-défense (Gad) de l`Ouest ont été démobilisés. Mais, leur démantèlement coince toujours. Autre situation préoccupante alors que la date des élections avance vite, certaines zones comme Bouna, n`ont jamais connu jusqu`à ce jour, d`opération de désarmement et de démobilisation. Dans le déroulement de son programme d`action, le Pnrrc doit par ailleurs achever la démobilisation de 16.433 autres ex-combattants qui attendront également de se voir démanteler par la suite. Il y a aussi le volet crucial de la réinsertion de toutes ces personnes à risque qui n`a pas encore été abordé réellement. Ce point, le Dr Soumahoro le qualifie de «bombe à retardement» s`il n`est pas réglé maintenant. Concernant la Cei, il a été révélé que dans certaines régions comme celle du Denguélé, des agents s`adonnent au racket autour de la révision de la liste électorale qui avance à pas de tortue. A cette accusation, le Dr Fatoumata Traoré, représentante de la structure dirigée par Mambé Beugré, a répondu que la question est inscrite à l`ordre du jour d`une réunion que son organisation devait tenir hier soir. M. Diaby, un participant représentant la primature a fait remarquer qu`il y a de plus en plus de plaintes contre la Radiodiffusion télévision ivoirienne (Rti) en ce qui concerne sa gestion de l`information politique. Il a demandé à la Cei d`intervenir auprès du média d`Etat pour que son traitement soit moins partial. A la cérémonie d`ouverture des assises, le président du conseil d`administration de Wanep-CI, Ambroise Koné, avait rappelé aux participants que la Côte d`Ivoire compte sur leurs réflexions pour une élection apaisée et démocratique. M. Joseph Koffigoh, ancien Premier ministre du Togo, a souligné que le cas de la Côte d`Ivoire ressemble à celui de la Sierra Leone, du Nigéria et du Ghana. Au nom des experts internationaux, il a souhaité que la fusion de toutes ces expériences soit pour Abidjan, un moyen pour sortir rapidement de la crise. Au nom de tous les experts nationaux conviés à ces assises, c`est le Dr Fatoumata Traoré qui a félicité les délégations étrangères pour l`exemplarité de leurs pays dans l`organisation d`élections démocratiques.
Source: Nord-Sud (19/08/2009)
«J`avais des inquiétudes avant la rencontre. Et après vos exposés, elles ont été confirmées». Cette confidence de l`imam Koné Ibrahim traduisait mieux, hier, l`état d`esprit des participants à l`atelier du Réseau Ouest-africain pour l`édification de la paix (Wanep-CI). «Analyse du processus électoral et propositions pour des élections démocratiques et pacifiques en Côte d`Ivoire». Tel est le thème autour duquel la section ivoirienne de cette organisation sous-régionale a donné la parole aux représentants des structures et programmes chargés de la sortie de crise. Tour à tour, la Commission électorale indépendante (Cei), le Centre de commandement intégré (Cci), le Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire (Pnrrc)… ont fait des exposés dont certains pans sont peu rassurants face à l`échéance du 29 novembre.
Le Cci dans le flou
Le chef du Cci, le colonel-major Nicolas Kouakou, chargé du processus de désarmement, de démantèlement et de démobilisation, a fourni des informations peu rassurantes. Suite au non-respect du chronogramme qui lui faisait initialement obligation d`achever son programme à la mi-août, l`Accord complémentaire 4 de Ouaga a proposé une prorogation. En faisant obligation désormais au Centre de terminer le processus à la fin du mois de septembre. Cette échéance est encore loin d`être garantie à cause des «difficultés financières» relevées par le colonel-major. Il a indiqué que sur les 650 éléments des Forces nouvelles (Fn) attendus à Abidjan dans le cadre de la première phase du déploiement de l`armée mixte, seuls 100 ont répondu présents pour l`instant. Quant aux Forces de défense et de sécurité (Fds) qui devraient également fournir le même nombre, elles n`en ont donné que 450 à ce jour. Nicolas Kouakou notera donc que sur les 8.000 hommes promis au Cci pour la sécurisation du scrutin présidentiel, moins de un huitième de cet effectif est effectivement à son service alors que le 29 novembre approche à grand pas. Il a révélé que depuis le 1er juillet, la sécurisation des centres de coordination à commencé. Toutefois, précisera-t-il, «ce n`est pas achevé à 100%. Le taux de couverture est d`environ 70% après un bilan fait lundi ».
Le Pnrrc et sa «bombe à retardement»
Du côté du Pnrrc, le tableau dépeint par le Dr Youssouf Soumahoro est tout aussi inquiétant. Du 29 juillet au 29 août 2008, 20.144 membres des Groupes d`auto-défense (Gad) de l`Ouest ont été démobilisés. Mais, leur démantèlement coince toujours. Autre situation préoccupante alors que la date des élections avance vite, certaines zones comme Bouna, n`ont jamais connu jusqu`à ce jour, d`opération de désarmement et de démobilisation. Dans le déroulement de son programme d`action, le Pnrrc doit par ailleurs achever la démobilisation de 16.433 autres ex-combattants qui attendront également de se voir démanteler par la suite. Il y a aussi le volet crucial de la réinsertion de toutes ces personnes à risque qui n`a pas encore été abordé réellement. Ce point, le Dr Soumahoro le qualifie de «bombe à retardement» s`il n`est pas réglé maintenant. Concernant la Cei, il a été révélé que dans certaines régions comme celle du Denguélé, des agents s`adonnent au racket autour de la révision de la liste électorale qui avance à pas de tortue. A cette accusation, le Dr Fatoumata Traoré, représentante de la structure dirigée par Mambé Beugré, a répondu que la question est inscrite à l`ordre du jour d`une réunion que son organisation devait tenir hier soir. M. Diaby, un participant représentant la primature a fait remarquer qu`il y a de plus en plus de plaintes contre la Radiodiffusion télévision ivoirienne (Rti) en ce qui concerne sa gestion de l`information politique. Il a demandé à la Cei d`intervenir auprès du média d`Etat pour que son traitement soit moins partial. A la cérémonie d`ouverture des assises, le président du conseil d`administration de Wanep-CI, Ambroise Koné, avait rappelé aux participants que la Côte d`Ivoire compte sur leurs réflexions pour une élection apaisée et démocratique. M. Joseph Koffigoh, ancien Premier ministre du Togo, a souligné que le cas de la Côte d`Ivoire ressemble à celui de la Sierra Leone, du Nigéria et du Ghana. Au nom des experts internationaux, il a souhaité que la fusion de toutes ces expériences soit pour Abidjan, un moyen pour sortir rapidement de la crise. Au nom de tous les experts nationaux conviés à ces assises, c`est le Dr Fatoumata Traoré qui a félicité les délégations étrangères pour l`exemplarité de leurs pays dans l`organisation d`élections démocratiques.
Source: Nord-Sud (19/08/2009)
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