Thursday, March 11, 2010

Côte d'Ivoire: Bouaké/Grogne dans les commissariats mixtes - 300 policiers FN réclament leur décret d'intégration à Tagro

Le contingent de policiers FN, présent dans les rangs du CCI, observe depuis hier un arrêt de travail. Ils exigent la signature de leur décret d’intégration et trois mois d’arriérés de prime.

Les portes du commissariat mixte, sis au quartier Sokoura de Bouaké, sont closes, depuis hier. Les policiers de ce poste du Centre de commandement intégré (CCI), issus des rangs Forces nouvelles, observent un arrêt de travail. Selon le lieutenant Traoré Souleymane, un officier en service dans ledit commissariat, le mouvement se poursuivra jusqu’à la signature du décret attestant leur intégration, dans le corps de la police nationale. « Suite à l’Accord de Pretoria, nous avions été recrutés et formés. Nous sommes au nombre de 300 policiers et 300 gendarmes. Depuis le mois d’août 2009, nous avons été mis à la disposition du CCI. Depuis lors, nous travaillons sans un statut précis. On ne peut plus continuer à évoluer dans un tel flou. Il faut que notre ministre de tutelle nous dise où nous en sommes avec la signature de ce décret. Nous avons beaucoup patienté, il faut que le ministre nous ramène notre décret signé », exige l’officier. Avant d’ajouter : « notre hiérarchie a été saisie pour débloquer cette fâcheuse situation. Comme des échos favorables ne nous parvenaient pas, las d’attendre, nous avons pris la résolution de grogner pacifiquement ». Le second grief du contingent de police FN, présent dans les rangs du CCI, poursuit le lieutenant, concerne le paiement intégral de trois mois d’arriérés de primes. Ces primes s’élèvent à 50.000 FCFA par soldats. « Nous exigeons nos primes. On a besoin de cela pour joindre les deux bouts », réclame-t-il. A l’en croire, cet arrêt de travail est observable dans toutes les localités du pays, où se trouvent les unités mixtes de polices. Tant que la revendication n’est pas satisfaite, jure t-il, les commissariats mixtes seront fermés. Sous le sceau de l’anonymat, un autre élément en colère, s’insurge contre le fait que depuis leur prise de service, le ministre Désiré Tagro, n’a effectué aucun déplacement à Bouaké, pour s’imprégner de leurs conditions de travail. « Le ministre de la Défense, Amani Michel, est tout temps dans les brigades, pour voir comment les gendarmes travaillent. Tagro se souci peu de nous. Il faut qu’il revoie ses méthodes de travail. Il se doit d’être plus proche de nous pour voir de plus près nos difficultés. Cela l’aidera beaucoup dans sa tâche de chef de ce département », croit le sous-officier FN. Pour leur part, les policiers FDS du CCI, sont restés dans leur caserne, par solidarité à leurs frères d’armes des FN. Aucun convoi en direction du commissariat ne s’est effectué. Par contre, à la brigade mixte de gendarmerie, le service a été assuré comme d’habitude. Selon des sources dignes de foi, leur décret d’intégration aurait été déjà signé par le chef de l’Etat.

Par Marcel Konan

Source: L'Expression (11/03/2010)

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