Le général sénégalais Lamine Cissé, mandaté par l’ONU, est à Conakry pour une première prise de contact avec le président par intérim Sékouba Konaté. Avec le soutien des Nations unies, Sékouba Konaté a la lourde tâche de restructurer l’armée. Une armée entachée par le dernier massacre en date du 28 septembre 2009.
Rentrer dans les casernes et sortir de la vie politique. C’est aujourd’hui la volonté affichée par de nombreux soldats et officiers qui déplorent l’image de l’institution pour laquelle ils se sont engagés. Après plus de quatre décennies de service, un colonel explique, sous couvert d’anonymat, sa honte des exactions commises par les hommes qui portent le même uniforme que lui et le manque de discipline: « Maintenant, tu ne peux même plus donner un ordre à un caporal sans risquer de te faire insulter », avoue avec un certain désespoir cet officier aux cheveux blancs.
Engagé du temps de Sékou Touré, il reconnaît qu’à cette époque, la grande muette était au service du parti unique mais d’après lui, il était alors impensable d’ouvrir le feu sur une foule désarmée comme ce fut le cas en janvier 2007, puis en septembre 2009. « Nous, les vieux officiers, nous avons été écartés par les jeunes du CNDD . Mais tous ces petits soldats ont brisé l’unité de la troupe. Désormais, on ne peut plus parler d’une armée mais de groupes qui travaillent chacun pour leur compte », confie encore ce colonel qui ne cache pas son soutien à l’action engagée par le général Konaté.
Source: RFI (04/02/2010)
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