Wednesday, March 4, 2009

Côte d'Ivoire: Gal Bredou M'Bia (DG de la Police nationale): "Les contrôles de pièces, c'est fini !"

Interrogé, hier, par la radio onusienne, le Directeur général de la Police nationale, Bredou M’Bia, a expliqué que son département a donné des consignes pour que prennent fin les contrôles de pièces des populations.

•Comment se porte la Police nationale ?

Elle se porte très bien. Nous venons de faire le bilan de l’année 2008. Et nous nous sommes rendu compte qu’on a réussi une baisse considérable au niveau de la criminalité. Nous avons créé des nouveaux outils pour la lutte. Nous sommes en phase avec les populations.

•Quelles sont les actions d’envergure que vous avez menées ?

Nous avons détruit des fumoirs de drogue, nous avons fait des séminaires pour recadrer les orientations, lors du bilan on a démontré aux uns et aux autres qu’on peut faire mieux. En 5 ans, on a abattu un travail extraordinaire. Il y a eu la création de nouveaux services qui vont à la proximité des Ivoiriens, cela va montrer à tous que la police est présente à tout moment. Nous allons créer de nouvelles unités pour que la population soit plus sécurisée encore.

•Quels sont les défis auxquels la police fait face en Côte d’Ivoire ?

La police nationale est seulement dans la zone Sud à cause de la crise. Cela veut dire qu’aujourd’hui, il faut la redéployer et penser à une nouvelle police. Cela ne veut pas dire que la police va continuer à assurer la sécurité des biens et des personnes. Il faut juste recadrer les choses. En notre temps, on parlait de sécurité publique, la PJ, la RG… Aujourd’hui on parle de cyber criminalité, de drogue, de blanchiment d’argent… La police évolue. Elle n’est pas figée. On ne dit plus : Voici ce que vous avez à faire et c’est tout. Il faut s’adapter aux nouvelles méthodes en suivant des séminaires de formation. Il y a des grands défis.

•Est-ce qu’à la vue d’un policier, les populations doivent avoir peur comme on le voit souvent ?

Ça, c’était l’ancienne réaction. Aujourd’hui, la police est l’amie des populations. Au village quand on vous fait du mal, vous allez vers des personnes respectables pour rechercher du secours. C’est cela la police. Elle est là pour secourir, informer etc. Les commissariats sont ouverts 24h sur 24.

•Sur le terrain, vos hommes exécutent-ils les consignes que vous leur donnez surtout contre la pratique du racket ?

Il y a eu beaucoup d’efforts. Nous avons donné des instructions pour que les contrôles de pièces des véhicules ne se fassent plus. Mais, avant cela, pendant un mois, nous avions fait une opération d’envergure où nous ne contrôlions que les pièces. Nous avons constaté que les Ivoiriens ne sont pas en règle. Après une opération de 4 heures, on a immobilisé plus de 115 véhicules. Il faudrait que les gens apprennent à être républicains. Quand on est en règle, cela veut dire qu’on aime sa République et qu’on paye ses impôts. Si vous trichez, comment voulez-vous que l’Etat soit riche pour s’occuper des populations. Des gens voient toujours le côté racket lorsqu’on demande les pièces du véhicule. Quand il y a un racketteur c’est que quelqu’un a provoqué cela. Est-ce que l’Ivoirien lui-même est prêt à être quelqu’un qui donne l’exemple ? Nous avons fait beaucoup d’efforts. Maintenant, les policiers sont à bord des véhicules. Ils attendent qu’on leur donne des instructions pour travailler.

•Quelle est la qualité de votre collaboration avec la police Onusienne ?

Quand quelqu’un peut vous apporter un plus, il faut aller vers cette personne. L’Onuci a la matière grise. Donc on travaille avec elle. Ensemble, on recadre les thèmes pour que la police nationale soit plus efficace.

•Il y a eu récemment un atelier de réflexion sur la place de la femme dans la police. Qu’en attendez-vous ?

Au début il n’y avait que des hommes dans la police. Aujourd’hui, il y a des femmes. C’est normal qu’on puisse faire le point pour savoir si l’arrivée des femmes a apporté un plus ou s’il y a eu des difficultés. On s’arrête juste pour voir le travail abattu. C’est comme toute œuvre humaine. Chaque fois qu’on pose un acte on s’arrête un peu pour savoir si le travail a été bien fait. Avec les femmes, on voit s’il y a eu une bonne symbiose.

•Est-ce que les femmes sont réellement efficaces dans le rôle de sécurisation des populations quand on sait qu’elles sont désignées sexe faible ?

Il s’agit des femmes comme des hommes. Mais, les femmes font bien leur travail. Il n’y a pas lieu de dire qu’elles sont le sexe faible. Il faut juste jeter un regard rétrospectif pour voir si conformément aux raisons pour lesquelles nous avons recruté les femmes, le travail se fait bien, afin de tirer les conclusions. On verra s’il y a lieu de continuer d’augmenter ou de diminuer le recrutement des femmes ou de recadrer simplement. Il y a à peu près 1.500 femmes aujourd’hui ce qui représente le dixième des effectifs estimés à 15.000 personnes.

Source: Nord-Sud

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