A l'occasion de la commémoration du 48ème anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, son Président, Laurent Gbagbo, dans son adresse à la nation a rappelé l'importance de la loi, de l'état de droit dans le fonctionnement de la République et d'évoquer la nécessité de la défense et de la sécurité de l'Etat. Quelques extraits:
"La Côte d’Ivoire est une République. C’est le choix opéré à l’indépendance. De tous les régimes, nous avons choisi de vivre en République, c'est-à-dire sous un régime où le pouvoir n’appartient ni à une famille, ni à une région encore moins à un individu. Il est l’expression de la souveraineté d’un peuple et c’est au nom de ce peuple que le pouvoir est exercé. C’est pourquoi la clé de voûte de l’Etat en République, c’est la loi et l’égalité de tous devant la loi.
D’où l’importance de la Constitution, la loi fondamentale. En prenant la défense de notre Constitution, comme axe principal de la résistance du peuple de Côte d’Ivoire durant la crise, il s’agissait pour moi, pour vous tous, de sauver d’abord la République. Et nous avons gagné ensemble cette bataille. C’est à partir de là qu’il a été possible de construire une solution à la crise, sur la base de ce que nous sommes, et non selon les vues des autres.
C’est également la Constitution qui donne son sens à l’Etat et définit les règles de son fonctionnement. Lorsqu’on parle de l’Etat, on désigne, bien sûr, l’autorité qui incarne la souveraineté sur le territoire national et vis-à-vis de l’extérieur. Mais je voudrais insister ce soir sur les fonctions et obligations de l’Etat vis-à-vis du pays et de ses habitants. Il s’agit, en premier lieu, des fonctions régaliennes de l’Etat qui sont connues de tous: la défense du territoire, l’exercice de la justice, et le maintien de l’ordre public.
La Côte d’Ivoire doit pouvoir assurer la défense de son territoire et, pour cela, nous avons besoin d’une armée pleinement réunifiée et républicaine. Mais la sécurité de notre pays ne dépend pas uniquement de la force de son armée. Elle dépend aussi et surtout de notre volonté de rechercher sans relâche la paix avec nos voisins ; la Paix en Afrique de l’Ouest, la paix sur le continent. Dans un monde de plus en plus interdépendant, la coopération en matière de sécurité entre les pays de même niveau et avec les grandes puissances, pour faire face aux nouveaux types de conflits et de menaces collectives est aussi un impératif de paix. La Côte d’Ivoire entend jouer pleinement son rôle dans cette coopération.
Concernant l’exercice de la justice, je rappelle que la Côte d’Ivoire est un Etat de droit. Nous devons veiller à ce que les droits de nos concitoyens, mais aussi les droits de tous ceux qui nous font l’amitié de vivre et de travailler dans notre pays soient sauvegardés et défendus équitablement. C’est à cette condition que nous mériterons notre propre estime et le respect des autres.
Quant à l’autre fonction de l’Etat, relative à la sûreté publique, il faut savoir que l’ordre ne dépend pas uniquement du recours aux forces de l’ordre. Il résulte de la volonté de vivre en communauté. Il repose sur le respect, en toutes choses, des limites au-delà desquelles l’on risque de compromettre cette vie en communauté. Je voudrais saluer à cet égard, l’esprit de civisme des mouvements et associations de la société civile, des syndicats et de l’ensemble des Ivoiriens, dans l’expression de leurs revendications les plus légitimes, comme ils ont toujours su le faire en cette période de crise."