Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et, dans une certaine mesure, le facilitateur Blaise Compaoré sont-ils vraiment sincères avec les Ivoiriens et la Communauté internationale? Peuvent-ils organiser des élections en Côte d`Ivoire même si on leur accorde une rallonge de 2, 3, 4 ou 6 mois?
Cette question mérite d`être posée car au-delà des préoccupations liées au processus électoral lui-même, lequel cristallise tous les débats de l`heure, se pose le problème crucial de la sécurisation du processus électoral. Et à ce niveau, les acteurs se prêtent bien au jeu de l'autruche.
Cela fait presqu`un an aujourd`hui, le Chef de l`Etat Gbagbo Laurent et son premier ministre Soro Guillaume ont pris des engagements écrits devant le facilitateur Blaise Compaoré à Ouagadougou. En des termes très clairs, ils s`étaient accordés sur deux choses essentiellement. Comment régler les problèmes militaires jusqu`à la formation de la nouvelle armée d`une part et comment sécuriser le processus électoral d`autre part.
Sur ce dernier point, ils s`étaient engagés à rendre le Centre commandement intégré (Cci) opérationnel c`est-à-dire doté d`hommes et de moyens appropriés pour sécuriser toutes les opérations du processus électoral. C`est depuis le 22 décembre 2008 que cet accord complémentaire a été signé. Et pourtant, dans sa mise en œuvre, le bilan est désespérant, choquant, frustrant même. Rien ou presque n`a été fait. Le Cci n`existe que sur papier, il est invisible sur le terrain. On nous avait parlé de 8000 hommes désignés par les états majors des Fanci et des Fafn pour constituer l`ossature de base du Cci, 4000 hommes de part et d`autre. On a aussi assisté au convoyage de certains ces éléments vers Bouaké et vers Abidjan. Et puis plus rien. L`opération a été étranglée par les problèmes financiers, les éléments des Fds affectés à Bouaké dans le cadre du Cci sont livrés à eux-mêmes, ils manquent de tout. Faisant entorse aux principes militaires, ces derniers ont débrayé, crié mais personne ne les a entendus, miraculeusement.
Le ministre de la Défense Michel Amani avait, dans ce cadre, organisé plusieurs rencontres avec les états majors des deux armées pour régler ces problèmes et ceux liés aux grades des Fafn, on nous avait même annoncé que ces questions avaient trouvé solutions. Mais rien. Bien au contraire, le même ministre de la Défense est venu nous dire que l`évolution de ce sujet marquait le pas faute de moyens financiers.
Aujourd`hui, avec l`affichage de la liste électorale provisoire qui est imminente, c`est normalement au Cci que la Cei devrait se référer pour assurer la sécurité de l`opération, afin que des individus ne puissent pas les déchirer pour une raison ou une autre.
Mais faute de Cci, la Cei est obligée d`en appeler au civisme des Ivoiriens "La Cei rappelle à l`ensemble des Ivoiriens la nécessité pour tous de privilégier leur sens de la discipline, du civisme et du patriotisme quant à la sécurisation de ces listes dans leurs différentes localités dès que celles-ci seront affichées....
Par Akwaba Saint Clair
Source: Le Nouveau Reveil (16/11/2009)
Cette question mérite d`être posée car au-delà des préoccupations liées au processus électoral lui-même, lequel cristallise tous les débats de l`heure, se pose le problème crucial de la sécurisation du processus électoral. Et à ce niveau, les acteurs se prêtent bien au jeu de l'autruche.
Cela fait presqu`un an aujourd`hui, le Chef de l`Etat Gbagbo Laurent et son premier ministre Soro Guillaume ont pris des engagements écrits devant le facilitateur Blaise Compaoré à Ouagadougou. En des termes très clairs, ils s`étaient accordés sur deux choses essentiellement. Comment régler les problèmes militaires jusqu`à la formation de la nouvelle armée d`une part et comment sécuriser le processus électoral d`autre part.
Sur ce dernier point, ils s`étaient engagés à rendre le Centre commandement intégré (Cci) opérationnel c`est-à-dire doté d`hommes et de moyens appropriés pour sécuriser toutes les opérations du processus électoral. C`est depuis le 22 décembre 2008 que cet accord complémentaire a été signé. Et pourtant, dans sa mise en œuvre, le bilan est désespérant, choquant, frustrant même. Rien ou presque n`a été fait. Le Cci n`existe que sur papier, il est invisible sur le terrain. On nous avait parlé de 8000 hommes désignés par les états majors des Fanci et des Fafn pour constituer l`ossature de base du Cci, 4000 hommes de part et d`autre. On a aussi assisté au convoyage de certains ces éléments vers Bouaké et vers Abidjan. Et puis plus rien. L`opération a été étranglée par les problèmes financiers, les éléments des Fds affectés à Bouaké dans le cadre du Cci sont livrés à eux-mêmes, ils manquent de tout. Faisant entorse aux principes militaires, ces derniers ont débrayé, crié mais personne ne les a entendus, miraculeusement.
Le ministre de la Défense Michel Amani avait, dans ce cadre, organisé plusieurs rencontres avec les états majors des deux armées pour régler ces problèmes et ceux liés aux grades des Fafn, on nous avait même annoncé que ces questions avaient trouvé solutions. Mais rien. Bien au contraire, le même ministre de la Défense est venu nous dire que l`évolution de ce sujet marquait le pas faute de moyens financiers.
Aujourd`hui, avec l`affichage de la liste électorale provisoire qui est imminente, c`est normalement au Cci que la Cei devrait se référer pour assurer la sécurité de l`opération, afin que des individus ne puissent pas les déchirer pour une raison ou une autre.
Mais faute de Cci, la Cei est obligée d`en appeler au civisme des Ivoiriens "La Cei rappelle à l`ensemble des Ivoiriens la nécessité pour tous de privilégier leur sens de la discipline, du civisme et du patriotisme quant à la sécurisation de ces listes dans leurs différentes localités dès que celles-ci seront affichées....
Par Akwaba Saint Clair
Source: Le Nouveau Reveil (16/11/2009)
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