Alors que l’on approche allègrement de la date retenue pour l’organisation de l’élection présidentielle, les Ivoiriens constatent, avec beaucoup d’amertume, le non fonctionnement du Centre de commandement intégré (CCI) et la présence massive des groupes d’auto-défense. Toute chose qui constitue une sérieuse menace sur la sécurisation de ce scrutin tant attendu par les compatriotes et même la communauté internationale.
Prévu pour être fonctionnel un mois après l’accord politique de Ouagadougou, le Centre de commandement intégré (CCI) n’a pourtant pu être opérationnel depuis plus de deux années. Or, selon l’APO, c’est cette structure qui a en charge la sécurisation des élections générales en Côte d’Ivoire. Mais, en dépit du rôle quasi-primordial qu’il doit jouer dans le processus de sortie de crise, le CCI continue d’être ignoré, marginalisé par l’exécutif de la transition. Au point même où les 8000 éléments que devraient fournir les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (FANCI) et les FAFN n’ont, jusque-là, pu être redéployés comme souhaité. Ni les FANCI, ni les FAFN n’ont en effet pu fournir les 4000 hommes exigés à chacune des deux forces selon l’accord de Ouagadougou. D’ailleurs, la première difficulté a résulté du fait de la contestation des grades des hommes du général Soumaïla Bakayoko CEMA des FAFN par ceux de son collègue Philippe Mangou. Cette crise entre les deux forces est donc restée pendante devant les autorités qui, du reste, ont éprouvé d’énormes difficultés à apporter la potion magique. Tant et si bien qu’aujourd’hui, en tout et pour tout, ce sont quelques 500 éléments qui tentent de faire fonctionner le CCI, sur les 8000 exigés par l’APO. Naturellement, cette situation ne peut que constituer de sérieuses menaces sur la sécurisation du futur scrutin présidentiel. Or, à quelques semaines seulement de la tenue de cette élection, le constat est que rien de fondamental n’est fait pour remédier à cette situation. Pour quelle raison ? Nul ne le sait ! Toujours est-il que le non fonctionnement du CCI ne peut être un gage certain pour la sécurité de ce scrutin que d’aucuns qualifient déjà comme étant la véritable clé de sortie de crise en Côte d’Ivoire.
Une autre menace avec la présence des miliciens
Aujourd’hui, nombreux sont les compatriotes qui ne cessent de s’interroger sur la situation du CCI. Est-ce pour des raisons financières qu’une structure aussi importante qu’incontournable dans la tenue des élections connaît un tel sort ? Ou alors, cette situation serait-elle en définitive tributaire d’un manque de volonté politique ? Dans un cas comme dans l’autre, la réalité est qu’une élection apaisée, équitable et transparente ne peut se tenir sans l’implication de la structure censée en assurer la sécurité. L’autre menace qui plane encore sur la tenue de cette élection est assurément la présence des milices tribales qui œcument les rues d’Abidjan et celles de l’intérieur du pays. Apparues au lendemain de la crise armée du 19 septembre 2009, les groupes d’auto-défense que sont le GPP, le FSCO, le FLGO, le MILOCI, l’AP-WE, … n’ont jusque-là pu être véritablement démantelés en dépit du décret du chef de l’Etat signé courant 2005. A la suite de cela, le Groupement pour la paix (GPP) a été délogé de l’institut Marie-thérèse Houphouët-Boigny qu’il occupait, naguère. Mais curieusement, des mois après, des éléments de cette milice se sont retrouvés aussi bien à Yopougon, Abobo qu’à Port-Bouët, Vridi et même à Agboville. Il en est d’ailleurs de même pour le Front de sécurité du Centre-Ouest (FSCO) du « commandant » Gnatoa Marc-Bertrand, du Front de libération du Grand-Ouest de Mao Glofiehi, du MILOCI, de l’AP-WE… Jusqu’aujourd’hui, tous les chefs de ces milices réclament leur somme de reprofilage qui s’élève, selon l’accord de Ouagadougou à 500.000 FCFA par individu avant leur désarmement effectif. De plus, langage a désormais varié et les chefs miliciens menacent surtout d’empêcher la tenue du scrutin présidentiel au cas où leurs hommes ne rentraient pas incessamment en possession de leurs dûs. Naturellement, cette position des groupes d’auto-défense ne peut que mettre gravement en péril l’organisation et la sécurisation de cette élection. D’autant plus que ces différents groupes détiennent parfois un armement hors de portée des forces régulières. Face donc à cette situation on se demande bien si les 8000 éléments composés de gendarmes et de policiers annoncés pour être redéployés sur toute l’étendue du territoire national pour sécuriser l’élection pourront convenablement réussir la mission à eux assignés. Quoiqu’il en soit, la menace des miliciens de perturber le scrutin présidentiel et le fonctionnement approximatif du CCI continuent de créer la psychose dans les esprits de nos compatriotes, à quelques semaines seulement de la tenue de cette élection.
Par Michel Ziki
Source: Nuit & Jour (11/11/2009)
Prévu pour être fonctionnel un mois après l’accord politique de Ouagadougou, le Centre de commandement intégré (CCI) n’a pourtant pu être opérationnel depuis plus de deux années. Or, selon l’APO, c’est cette structure qui a en charge la sécurisation des élections générales en Côte d’Ivoire. Mais, en dépit du rôle quasi-primordial qu’il doit jouer dans le processus de sortie de crise, le CCI continue d’être ignoré, marginalisé par l’exécutif de la transition. Au point même où les 8000 éléments que devraient fournir les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (FANCI) et les FAFN n’ont, jusque-là, pu être redéployés comme souhaité. Ni les FANCI, ni les FAFN n’ont en effet pu fournir les 4000 hommes exigés à chacune des deux forces selon l’accord de Ouagadougou. D’ailleurs, la première difficulté a résulté du fait de la contestation des grades des hommes du général Soumaïla Bakayoko CEMA des FAFN par ceux de son collègue Philippe Mangou. Cette crise entre les deux forces est donc restée pendante devant les autorités qui, du reste, ont éprouvé d’énormes difficultés à apporter la potion magique. Tant et si bien qu’aujourd’hui, en tout et pour tout, ce sont quelques 500 éléments qui tentent de faire fonctionner le CCI, sur les 8000 exigés par l’APO. Naturellement, cette situation ne peut que constituer de sérieuses menaces sur la sécurisation du futur scrutin présidentiel. Or, à quelques semaines seulement de la tenue de cette élection, le constat est que rien de fondamental n’est fait pour remédier à cette situation. Pour quelle raison ? Nul ne le sait ! Toujours est-il que le non fonctionnement du CCI ne peut être un gage certain pour la sécurité de ce scrutin que d’aucuns qualifient déjà comme étant la véritable clé de sortie de crise en Côte d’Ivoire.
Une autre menace avec la présence des miliciens
Aujourd’hui, nombreux sont les compatriotes qui ne cessent de s’interroger sur la situation du CCI. Est-ce pour des raisons financières qu’une structure aussi importante qu’incontournable dans la tenue des élections connaît un tel sort ? Ou alors, cette situation serait-elle en définitive tributaire d’un manque de volonté politique ? Dans un cas comme dans l’autre, la réalité est qu’une élection apaisée, équitable et transparente ne peut se tenir sans l’implication de la structure censée en assurer la sécurité. L’autre menace qui plane encore sur la tenue de cette élection est assurément la présence des milices tribales qui œcument les rues d’Abidjan et celles de l’intérieur du pays. Apparues au lendemain de la crise armée du 19 septembre 2009, les groupes d’auto-défense que sont le GPP, le FSCO, le FLGO, le MILOCI, l’AP-WE, … n’ont jusque-là pu être véritablement démantelés en dépit du décret du chef de l’Etat signé courant 2005. A la suite de cela, le Groupement pour la paix (GPP) a été délogé de l’institut Marie-thérèse Houphouët-Boigny qu’il occupait, naguère. Mais curieusement, des mois après, des éléments de cette milice se sont retrouvés aussi bien à Yopougon, Abobo qu’à Port-Bouët, Vridi et même à Agboville. Il en est d’ailleurs de même pour le Front de sécurité du Centre-Ouest (FSCO) du « commandant » Gnatoa Marc-Bertrand, du Front de libération du Grand-Ouest de Mao Glofiehi, du MILOCI, de l’AP-WE… Jusqu’aujourd’hui, tous les chefs de ces milices réclament leur somme de reprofilage qui s’élève, selon l’accord de Ouagadougou à 500.000 FCFA par individu avant leur désarmement effectif. De plus, langage a désormais varié et les chefs miliciens menacent surtout d’empêcher la tenue du scrutin présidentiel au cas où leurs hommes ne rentraient pas incessamment en possession de leurs dûs. Naturellement, cette position des groupes d’auto-défense ne peut que mettre gravement en péril l’organisation et la sécurisation de cette élection. D’autant plus que ces différents groupes détiennent parfois un armement hors de portée des forces régulières. Face donc à cette situation on se demande bien si les 8000 éléments composés de gendarmes et de policiers annoncés pour être redéployés sur toute l’étendue du territoire national pour sécuriser l’élection pourront convenablement réussir la mission à eux assignés. Quoiqu’il en soit, la menace des miliciens de perturber le scrutin présidentiel et le fonctionnement approximatif du CCI continuent de créer la psychose dans les esprits de nos compatriotes, à quelques semaines seulement de la tenue de cette élection.
Par Michel Ziki
Source: Nuit & Jour (11/11/2009)
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