« Les Forces armées sont prêtes ». Ce gros titre barre la première page de l’Express de Madagascar de ce jour. Pour le quotidien, la mise en place d’un gouvernement incluant des militaires ne déplait pas aux Forces armées. Elles s’y préparent depuis quelque temps.
Ainsi, les hauts gradés des Forces armées ne sont pas contre la proposition de confier la direction du gouvernement à un homme en treillis. L’idée d'attribuer le poste de Premier ministre à la Grande muette fait son chemin. «Si l’objectif est de faire tourner la machine administrative, nous disposons de spécialistes pour cela», a répondu le général Noël Rakotondrasana, ministre des Forces armées. C’était hier à Ampahibe, en marge de la présentation de l’esquisse du Conseil militaire pour la sécurité et le développement. «Si c’est pour améliorer les choses, nous avons les ressources humaines et les compétences pour cela», a-t-il ajouté aux côtés du général Claude Ravelomanana, secrétaire d’État à la Gendarmerie, en réponse à l’éventualité de désigner un chef de gouvernement militaire.
Selon l’Express de Madagascar, les déclarations des hauts gradés au sein des Forces armées s’apparentent à un clin d’œil à leur chef suprême qui, la veille, n’a pas démenti l’éventualité. Interrogés sur le sujet, le général André Ndriarijaona et le général Bruno Razafindrakoto, respectivement chef de l’état-major général de l'armée (CEMGA) et commandant de la Gendarmerie nationale, s’alignent sur la position du ministre des Forces armées. «Tôt ou tard, nous serions impliqués dans la gestion de la crise politique actuelle», a seulement nuancé le commandant de la Gendarmerie.
De son côté, Midi Madagasikara publie ce matin un entretien avec le vice-amiral d'escadre Hyppolite Ramaroson à qui l’ancien président Marc Ravalomanana avait remis le pouvoir avant de quitter le Palais présidentiel d’Iavoloha. Comme son nom circule actuellement pour être le futur nouveau Premier ministre, celui-ci a déclaré: « Un militaire est toujours prêt quelles que soient les circonstances. Ma devise personnelle est « tsy maintsy tafita ianao ry Nosindrazako ». J'ai toujours œuvré dans ce sens en mon âme, conscience, intelligence et force. Comme pour tout marin qui navigue, il faut conduire le bateau à destination. Que ce soit par mer démontée ou mer d'huile ou calme plat. Qu'il y ait des tangages ou des roulis. Que ce soit en temps de paix ou en temps de crise. Dans tous les cas de figure, je suis prêt, mais si d'autres le sont plus que moi, ce n'est pas un problème ».
Le vice-amiral a l’avantage d’avoir la confiance et de Marc Ravalomana et d’Andry Rajoelina. A ce sujet, la presse locale met en exergue le fait qu’il s’est rendu récemment à Sainte-Marie avec le président de la Transition.
Il faut dire que la mouvance Albert Zafy a proposé au mois de septembre l’instauration d’un directoire militaire pour régler la crise politique qui prévaut à Madagascar. Cette proposition a alors reçu un refus catégorique des responsables militaires au nom de la neutralité des Forces armées.
C’est ainsi que, ce matin, dans les colonnes d’un journal malgache, un observateur averti de la vie militaire s’étonne de l’attitude des hauts gradés. «Ce n’est pas normal. Cela pourrait réveiller les velléités de cassure au sein des Forces armées. Il ne faut pas oublier que, malgré tout, il existe encore une partie silencieuse qui souhaite la vraie neutralité au sein de l'armée. Qu'on le veuille ou non, il existe également une partie qui penche du côté des trois mouvances», a-t-il remarqué.
En tout cas, la nomination d’un nouveau chef du gouvernement constituerait la fin du processus consensuel et inclusif pour la Transition et le retour à l’unilatéralisme. Alors qu’Eugène Mangalaza, Premier ministre du gouvernement d’union, reste la seule autorité à avoir obtenu le consensus des quatre mouvances politiques.
Par Joël Sylvain Rasamoely
Source: Mada Pro (11/12/2009)
Ainsi, les hauts gradés des Forces armées ne sont pas contre la proposition de confier la direction du gouvernement à un homme en treillis. L’idée d'attribuer le poste de Premier ministre à la Grande muette fait son chemin. «Si l’objectif est de faire tourner la machine administrative, nous disposons de spécialistes pour cela», a répondu le général Noël Rakotondrasana, ministre des Forces armées. C’était hier à Ampahibe, en marge de la présentation de l’esquisse du Conseil militaire pour la sécurité et le développement. «Si c’est pour améliorer les choses, nous avons les ressources humaines et les compétences pour cela», a-t-il ajouté aux côtés du général Claude Ravelomanana, secrétaire d’État à la Gendarmerie, en réponse à l’éventualité de désigner un chef de gouvernement militaire.
Selon l’Express de Madagascar, les déclarations des hauts gradés au sein des Forces armées s’apparentent à un clin d’œil à leur chef suprême qui, la veille, n’a pas démenti l’éventualité. Interrogés sur le sujet, le général André Ndriarijaona et le général Bruno Razafindrakoto, respectivement chef de l’état-major général de l'armée (CEMGA) et commandant de la Gendarmerie nationale, s’alignent sur la position du ministre des Forces armées. «Tôt ou tard, nous serions impliqués dans la gestion de la crise politique actuelle», a seulement nuancé le commandant de la Gendarmerie.
De son côté, Midi Madagasikara publie ce matin un entretien avec le vice-amiral d'escadre Hyppolite Ramaroson à qui l’ancien président Marc Ravalomanana avait remis le pouvoir avant de quitter le Palais présidentiel d’Iavoloha. Comme son nom circule actuellement pour être le futur nouveau Premier ministre, celui-ci a déclaré: « Un militaire est toujours prêt quelles que soient les circonstances. Ma devise personnelle est « tsy maintsy tafita ianao ry Nosindrazako ». J'ai toujours œuvré dans ce sens en mon âme, conscience, intelligence et force. Comme pour tout marin qui navigue, il faut conduire le bateau à destination. Que ce soit par mer démontée ou mer d'huile ou calme plat. Qu'il y ait des tangages ou des roulis. Que ce soit en temps de paix ou en temps de crise. Dans tous les cas de figure, je suis prêt, mais si d'autres le sont plus que moi, ce n'est pas un problème ».
Le vice-amiral a l’avantage d’avoir la confiance et de Marc Ravalomana et d’Andry Rajoelina. A ce sujet, la presse locale met en exergue le fait qu’il s’est rendu récemment à Sainte-Marie avec le président de la Transition.
Il faut dire que la mouvance Albert Zafy a proposé au mois de septembre l’instauration d’un directoire militaire pour régler la crise politique qui prévaut à Madagascar. Cette proposition a alors reçu un refus catégorique des responsables militaires au nom de la neutralité des Forces armées.
C’est ainsi que, ce matin, dans les colonnes d’un journal malgache, un observateur averti de la vie militaire s’étonne de l’attitude des hauts gradés. «Ce n’est pas normal. Cela pourrait réveiller les velléités de cassure au sein des Forces armées. Il ne faut pas oublier que, malgré tout, il existe encore une partie silencieuse qui souhaite la vraie neutralité au sein de l'armée. Qu'on le veuille ou non, il existe également une partie qui penche du côté des trois mouvances», a-t-il remarqué.
En tout cas, la nomination d’un nouveau chef du gouvernement constituerait la fin du processus consensuel et inclusif pour la Transition et le retour à l’unilatéralisme. Alors qu’Eugène Mangalaza, Premier ministre du gouvernement d’union, reste la seule autorité à avoir obtenu le consensus des quatre mouvances politiques.
Par Joël Sylvain Rasamoely
Source: Mada Pro (11/12/2009)
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