Avec l’avènement des barrages mixtes composés d’éléments des FDS et FAFN, la sécurité est progressivement de retour dans l’ouest montagneux. Cependant, une question reste pendante aux yeux de tous les observateurs: Quelle politique de réinsertion pour ces jeunes habitués au maniement des armes ? Pendant ce temps, ils deviennent l’objet de toutes les convoitises à l’approche des échéances électorales; ‘’équation est alors à plusieurs inconnues.
« Que le tout puissant bénisse ceux qui ont eu la divine idée de créer les forces mixtes, c`est-à-dire mettre en tandem les éléments des Forces Armées des Forces Nouvelles et les éléments des Forces de Défense et de Sécurité pour le retour de la sécurité dans notre zone qui comprend : Duékoué, Fengolo, Bangolo et Man. Car c’est l’ancienne boucle du cacao et au fort de la crise, nos femmes et nous-mêmes avons vécu des cauchemars. Aujourd’hui la sécurité revient progressivement et cela est à mettre au compte des forces mixtes ». C’est en ces termes que s’est expliqué Alexis Tiagba, professeur au collège privé ‘’les hirondelles’’ de Duékoué. Ces propos de l’enseignant traduisent le sentiment des populations de la région. La grande satisfaction des habitants de l’ouest montagneux est le retour de la sécurité dans cette zone qui demeure un important axe pour l’agriculture d’exportation. «Bien que la boucle du cacao se soit déplacée, le Manois en particulier et l’homme de l’ouest montagneux en général considère que leur région demeure utile, avec une forte production cacaoyère et bien sûr le café qui demeure la première culture d’exportation de l’homme de l’ouest », m’a confié mon guide. Une visite guidée sur les barrages mixtes à Fangolo sur l’axe Duékoué, Man, nous a permis d’être en contact avec des autorités militaires. Il s’agit notamment du commandant Yéo de la compagnie ‘’Guépard’’ qui nous a résumé leur tâche en ces termes : Ici notre tâche principale se résume au contrôle des passagers mais aussi à dissuader une éventuelle attaque des miliciens ou des brigands qui depuis l’éclatement de la crise ont vu leur nombre accroître sans cesse ». Des propos qui laissent sous-entendu que les ‘’commandants’’ Yéo, ‘’les frères ennemis’’ restent les miliciens qui, du reste, sévissent encore dans la région. A ce propos, mon guide du jour a reconnu la présence des miliciens mais, avoue que le danger vient plutôt des ‘’brigands venus de tous les coins de la Côte d’Ivoire avec une forte présence de burkinabés qui constituent véritablement les vrais bourreaux de la population de l’ouest, et d’ajouter : « avant l’arrivée des barrages mixtes il ne se passait pas une semaine d’attaque de camions de cacao, de véhicules personnels ou même de nos femmes, c’était une véritable cauchemar pour nous les fonctionnaires ». L’insécurité était d’autant plus préoccupante qu’il était devenu impossible pour les agents de l’Etat en fonction dans cette zone d’effectuer des opérations bancaires de peur d’être agressée par les bandits. « A la fin du mois, nous désignions, un membre parmi nous pour aller seul effectuer l’opération bancaire. Et par rotation, chaque fonctionnaire avait son tour et on priait le Tout Puissant pour qu’il arrive sain et sauf », a expliqué Coulibaly Lamine, enseignant dans la région. Aujourd’hui, les choses bougent dans le bon sens et la sécurité est progressivement de retour. Mais la question de la réinsertion des jeunes qui se sont portés volontaires reste entière. Avec la fin de la crise et la perspective des échéances électorales, quelle sera la politique réinsertion des jeunes ex-combattants ? Cette préoccupation ne semble pas paniqué ‘’les jeunes soldats’’ qui considère leur mission comme un sacerdoce. Toutefois, leur condition est : « qu’on leur trouve un point de chute une fois la normalisation du pays sera totalement effective », a expliqué un président d’ONG à Duékoué. Cependant, certains ne partagent pas l’optimisme de ce leader de la société, car pour eux, de la question de la réinsertion dépendra en grande partie la résolution de la crise, car cette crise militaro-politique fait suite à une grave crise économique ; une crise du chômage des jeunes, de la perte des valeurs républicaines ou encore de l’échec du système éducatif. Les avis sont alors partagés sur la question de la réinsertion des jeunes. Cependant, en tout état de cause, l’on a constaté qu’à chaque barrage mixte, l’entente était cordiale entre éléments des FDS et des FAFN. De retour, il est 13 h 30 mn, ce samedi 24 octobre, à l’entrée de Man, notre voiture est stoppé, par, trois jeunes se présentant à nous comme des ‘’policiers’’. Surpris je me suis posé la question de savoir, s’il existait la police ici ? Mon guide m’a alors répondu: « On les appelle de façon pompeuse policiers ici à Man, mais en réalité, ils sont des éléments des FAFN. Ils ne sont pas particulièrement agressifs ». Après le contrôle d’usage les ‘’trois militaires’’ lancent : « on ne vous exige pas une somme, mais pouvons-nous avoir un peu d’argent, car notre situation financière est très difficile ». Surpris par cette attitude, je ne pus m’empêcher de leur donner, une pièce de 50 Frs CFA. En plein centre de Man, ces ‘’néo-soldats’’ circulent en moto. Ils se distinguent facilement par leur tenue et soucient peu de la problématique de leur réinsertion. Pendant ce temps, avec l’éminence de la présidentielle, ils sont objets de toutes convoitises de la part de quelques hommes politiques. Décidément, la problématique de la réinsertion devient une équation à plusieurs inconnues.
Par Williams Arthur Prescot
Source: Nuit & Jour (29/10/2009)
« Que le tout puissant bénisse ceux qui ont eu la divine idée de créer les forces mixtes, c`est-à-dire mettre en tandem les éléments des Forces Armées des Forces Nouvelles et les éléments des Forces de Défense et de Sécurité pour le retour de la sécurité dans notre zone qui comprend : Duékoué, Fengolo, Bangolo et Man. Car c’est l’ancienne boucle du cacao et au fort de la crise, nos femmes et nous-mêmes avons vécu des cauchemars. Aujourd’hui la sécurité revient progressivement et cela est à mettre au compte des forces mixtes ». C’est en ces termes que s’est expliqué Alexis Tiagba, professeur au collège privé ‘’les hirondelles’’ de Duékoué. Ces propos de l’enseignant traduisent le sentiment des populations de la région. La grande satisfaction des habitants de l’ouest montagneux est le retour de la sécurité dans cette zone qui demeure un important axe pour l’agriculture d’exportation. «Bien que la boucle du cacao se soit déplacée, le Manois en particulier et l’homme de l’ouest montagneux en général considère que leur région demeure utile, avec une forte production cacaoyère et bien sûr le café qui demeure la première culture d’exportation de l’homme de l’ouest », m’a confié mon guide. Une visite guidée sur les barrages mixtes à Fangolo sur l’axe Duékoué, Man, nous a permis d’être en contact avec des autorités militaires. Il s’agit notamment du commandant Yéo de la compagnie ‘’Guépard’’ qui nous a résumé leur tâche en ces termes : Ici notre tâche principale se résume au contrôle des passagers mais aussi à dissuader une éventuelle attaque des miliciens ou des brigands qui depuis l’éclatement de la crise ont vu leur nombre accroître sans cesse ». Des propos qui laissent sous-entendu que les ‘’commandants’’ Yéo, ‘’les frères ennemis’’ restent les miliciens qui, du reste, sévissent encore dans la région. A ce propos, mon guide du jour a reconnu la présence des miliciens mais, avoue que le danger vient plutôt des ‘’brigands venus de tous les coins de la Côte d’Ivoire avec une forte présence de burkinabés qui constituent véritablement les vrais bourreaux de la population de l’ouest, et d’ajouter : « avant l’arrivée des barrages mixtes il ne se passait pas une semaine d’attaque de camions de cacao, de véhicules personnels ou même de nos femmes, c’était une véritable cauchemar pour nous les fonctionnaires ». L’insécurité était d’autant plus préoccupante qu’il était devenu impossible pour les agents de l’Etat en fonction dans cette zone d’effectuer des opérations bancaires de peur d’être agressée par les bandits. « A la fin du mois, nous désignions, un membre parmi nous pour aller seul effectuer l’opération bancaire. Et par rotation, chaque fonctionnaire avait son tour et on priait le Tout Puissant pour qu’il arrive sain et sauf », a expliqué Coulibaly Lamine, enseignant dans la région. Aujourd’hui, les choses bougent dans le bon sens et la sécurité est progressivement de retour. Mais la question de la réinsertion des jeunes qui se sont portés volontaires reste entière. Avec la fin de la crise et la perspective des échéances électorales, quelle sera la politique réinsertion des jeunes ex-combattants ? Cette préoccupation ne semble pas paniqué ‘’les jeunes soldats’’ qui considère leur mission comme un sacerdoce. Toutefois, leur condition est : « qu’on leur trouve un point de chute une fois la normalisation du pays sera totalement effective », a expliqué un président d’ONG à Duékoué. Cependant, certains ne partagent pas l’optimisme de ce leader de la société, car pour eux, de la question de la réinsertion dépendra en grande partie la résolution de la crise, car cette crise militaro-politique fait suite à une grave crise économique ; une crise du chômage des jeunes, de la perte des valeurs républicaines ou encore de l’échec du système éducatif. Les avis sont alors partagés sur la question de la réinsertion des jeunes. Cependant, en tout état de cause, l’on a constaté qu’à chaque barrage mixte, l’entente était cordiale entre éléments des FDS et des FAFN. De retour, il est 13 h 30 mn, ce samedi 24 octobre, à l’entrée de Man, notre voiture est stoppé, par, trois jeunes se présentant à nous comme des ‘’policiers’’. Surpris je me suis posé la question de savoir, s’il existait la police ici ? Mon guide m’a alors répondu: « On les appelle de façon pompeuse policiers ici à Man, mais en réalité, ils sont des éléments des FAFN. Ils ne sont pas particulièrement agressifs ». Après le contrôle d’usage les ‘’trois militaires’’ lancent : « on ne vous exige pas une somme, mais pouvons-nous avoir un peu d’argent, car notre situation financière est très difficile ». Surpris par cette attitude, je ne pus m’empêcher de leur donner, une pièce de 50 Frs CFA. En plein centre de Man, ces ‘’néo-soldats’’ circulent en moto. Ils se distinguent facilement par leur tenue et soucient peu de la problématique de leur réinsertion. Pendant ce temps, avec l’éminence de la présidentielle, ils sont objets de toutes convoitises de la part de quelques hommes politiques. Décidément, la problématique de la réinsertion devient une équation à plusieurs inconnues.
Par Williams Arthur Prescot
Source: Nuit & Jour (29/10/2009)
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