Sunday, June 28, 2009

RDC: La sécurité congolaise revisitée par des experts à la faveur de la Conférence sur la réforme de ce secteur en Afrique

Le réseau africain pour le secteur de sécurité (Rass) a offert une judicieuse opportunité en organisant une conférence sur « L’expérience de la réforme du secteur de la sécurité en Afrique» à l’intention des institutions congolaises, politiques et membres de la société civile.

Parlementaires, officiers de la police nationale congolaise, membres de la société civile, experts… tous ont répondu présent à l’ouverture des travaux de la conférence sur « L’expérience de la réforme du secteur de la sécurité en Afrique ». Organisés par le réseau africain pour le secteur de sécurité (Rass), ces travaux se sont déroulés le lundi 22 juin 2009 au centre culturel Boboto de Kinshasa.

Ce programme vise à renforcer la participation des institutions démocratiques clés telles que le parlement et la société civile dans la réforme du secteur de la sécurité et de la justice. Il est aussi question de travailler avec les institutions de ce secteur en vue de les appuyer dans l’amélioration des services rendus au public. Le souci des participants étant celui d’aider la police à fournir un service de qualité à la population civile.

Au cours de cette conférence, plusieurs sujets ont été abordés par les intervenants. Le problème du rôle du pouvoir parlementaire dans la réforme du secteur de la sécurité ; la responsabilité externe et processus de budgétisation dans le secteur de la sécurité ; l’expérience de réforme du secteur de la sécurité dans les états post-conflit ; la réforme des systèmes de sécurité dans l’espace francophone : leçons apprises, ont fait objet des débats.

Pour les organisateurs, le pouvoir législatif a un rôle important à jouer dans cette réforme du secteur sécuritaire. Dans ce sens, a précisé le coordinateur pour la francophonie du Rass, professeur Boubacar N’Diaye, « la réforme du secteur de la sécurité en Rdc ne pourra aboutir sans que le volet du contrôle parlementaire en soit une pièce maîtresse. En d’autres termes, sans un pouvoir parlementaire qui joue pleinement son rôle législatif et de contrôle des actions de l’exécutif, il n’y a pas de démocratie véritable, et sans contrôle parlementaire effectif et compétence de la politique de sécurité et des activités de l’appareil sécuritaire, pas de réforme véritable du secteur de la sécurité. C’est donc sur la base peu disputable de cette constatation que peut commencer la réflexion sur les voies et moyens de mener à bien les réformes nécessaires du secteur de la sécurité dans une Afrique post autoritaire (qu’il y ait eu conflit armé ou pas), y compris en RDC ».

L’on ne peut assurer la sécurité à un peuple ou un Etat sans argent. Dans cette perspective, Mme Nicole Ball du Center for international policy a souligné l’importance de la responsabilité externe pour le processus de budgétisation du secteur de la sécurité. Pour cet expert, « lorsqu’une société choisit de fournir les services de sécurité et de justice par le biais de mécanismes gouvernementaux, elle choisit aussi de financer ces services sur le budget de l’Etat ».

Ainsi, pour garantir que la société reçoive les services qu’elle veut, tous les acteurs concernés doivent être pleinement engagés dans le processus de budgétisation. Cependant, la bonne procédure consiste à ce que la législature débatte de ce budget et l’approuve, et qu’un mécanisme de responsabilité externe, par le biais de l’auditeur général ou de la législature, contrôle l’ensemble du processus. Les budgets doivent donc êtres préparés en fonction d’une liste de stratégies et des plans prioritaires. Si non, la sécurité restera une utopie.

Par Marthe Bosuandole/La Républiqu
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Source: La République

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