Premier constat des experts : l'opération militaire conjointe entre le Congo et le Rwanda n'a pas réussi à briser la structure de commandement des FDLR (les Forces démocratiques de libération du Rwanda) , les rebelles hutus rwandais. « L'opération, écrivent-ils, a souffert de sa brièveté, de problèmes logistiques et du détournement frauduleux des fonds opérationnels ».
Les FDLR réoccupent aujourd'hui beaucoup de leurs positions, notamment les zones d'extraction minières qu'ils contrôlaient précédemment. De nombreux commerçants, selon le rapport, continuent d'acheter de la cassitérite, de l'or dans les zones tenues par les FDLR.
Population terrorisée
Sur la question de l'intégration des groupes armés dans les forces congolaises, les experts onusiens estiment qu'elle a été mal planifiée et réalisée trop rapidement. Ils affirment par exemple, que beaucoup d'armes n'ont pas été rendues par les ex-rebelles du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) ou par les diverses milices Maï-Maï. Il existerait donc des caches qui incluraient même des stocks d'armement lourd dont certains serait sous le contrôle d'anciens officiers du CNDP.
Au chapitre des violations des droits de l’homme, les experts n'épargnent personne. Militaires, anciens rebelles intégrés dans le commandement des FARDC (Forces armées de la RDC) commettent des crimes. Le viol des femmes, le recrutement d'enfants-soldats n'ont pas cessé au Nord et Sud-Kivu. Extorsions, pillages systématiques, incendies des maisons ont rendu la population exsangue et terrorisée. Les civils congolais subissent la vengeance des FDLR pourchassés sans pouvoir compter sur la protection de leurs propres forces armées qui les maltraitent aussi.
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