"Le Sénat vient d'approuver par 34 voix sur 47 la nomination par le président Pierre Nkurunziza du général Godefroid Niyombare au poste de chef d'état-major général de l'armée", a annoncé à l'AFP le sénateur William Munyembabazi.
Cette nomination, confirmée par plusieurs autres sénateurs, a été approuvée à l'issue d'un vote secret et à huis clos jeudi.
Le général Niyombare, 40 ans, jusqu'ici chef d'état-major général adjoint de l'armée burundaise, est issu des rangs de l'ex-rébellion des Forces de défense de la démocratie (FDD), aujourd'hui au pouvoir dans ce pays.
"Le signe que la société a évoluée"
"C'est la première fois qu'un Hutu devient chef d'état-major général de l'armée du Burundi et c'est le signe que la société a évoluée", s'est réjouit le sénateur Munyembabazi, issu également de l'ex-rébellion.
Le général Niyombare va remplacer à ce poste un Tutsi (14% de la population), le général Samuel Gahiro, nommé à un poste d'attaché militaire, selon les services de communication de l'armée.
"Ce changement était attendu depuis un bon moment car il avait été convenu en 2004 qu'au bout de quelques temps, le chef d'état-major issu de l'ancienne armée allait céder sa place à un militaire de l'ancienne rébellion", a expliqué un diplomate, sous couvert d'anonymat.
Le Burundi peine à sortir de 13 ans de guerre civile qui ont opposé l'armée, alors dominée par la minorité tutsie, à des mouvements rebelles hutus. Aujourd'hui, l'armée et la police sont composées de 50% de Hutus et de 50% de Tutsis, conformément à une constitution issue de l'accord de paix d'Arusha.
Au Burundi, le Sénat, paritaire entre les deux principales ethnies, doit notamment approuver les nominations de hauts responsables du pays en veillant à ce que l'équilibre ethnique soit respecté.
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