Selon des sources, l’intrusion forcée de la dizaine d’éléments de la Gp dans les locaux de la Dgsn, pour libérer leur camarade, ne restera pas impunie. La commission d’enquête pourrait susciter des mesures disciplinaires et administratives contre les soldats de cette unité de protection du chef de l’Etat.
Officiellement, un compromis aurait été trouvé entre les deux de corps de sécurité pour gérer le différend dans le sens de l’apaisement entre la Dgsn et la Gp.
Selon certaines sources introduites, cette éventualité écarterait d’office la constitution d’un collège mixte d’enquêteurs. Toutefois, d’après des informations de La Nouvelle Expression, le rapport d’enquête de la commission mixte mise sur pieds au lendemain de l’incident du jeudi 02 avril 2009, au cours duquel une dizaine d’éléments de la garde présidentielle (Gp), sous les ordres d’un lieutenant, équipés des armes d’assaut de type Galim et Uzi, qui avaient investis le siège de la délégation générale à la Sûreté nationale (Dgsn), pourrait rendre ses conclusions dans les prochains jours.
Selon nos informations, les conclusions du rapport de la commission mixte Mindef-Dgsn pourraient aboutir à des mesures fortes sur les plans disciplinaire et administratif, avec possibilité de poursuites pénales à l’encontre des assaillants de la garde présidentielle. Des indiscrétions qui filtrent de ce collège d’experts tentent de dévoiler la nature des sanctions qu’encourent les soldats de la mission punitive à la Dgsn. “ Pour le cas d’espèce, les éléments de la Gp inscrits au tableau d’avancement pourront êtres retardés de 03 ans par rapport à la procédure de leur avancement en grade. Dans le règlement militaire, c’est déjà un précédent sur le plan disciplinaire ”.
Après cet incident, le commandement de la garde présidentielle, à Obili, à Yaoundé, garde le mutisme sur cette affaire. Nos efforts pour entrer en contact avec le capitaine de vaisseau Jean Mendoua, commandant de la Gp, sont restés vains.
Dans les milieux de la grande muette, cette expédition des soldats de la garde présidentielle est diversement appréciée. Dès lors, on peut comprendre la gêne à peine dissimulée du chef de la division de la sécurité militaire (Sémil), le lieutenant-colonel Gédéon Youssa, “ Vous devez d’abord savoir que la garde présidentielle relève directement de la présidentielle de la République. Toutefois, tout militaire est astreint au règlement des armées. Il est prévu pour le cas d’espèce, trois types de sanctions, à savoir administratives, disciplinaires et pénales. Le rapport de la commission mixte à l’issue de l’enquête devra déterminer le type de sanctions à infliger aux éléments de la garde présidentielle qui ont pris d’assaut le siège de la police. Et si les conclusions de la commission mixte confirment qu’il y a eu des infractions en l’occurrence la violation des consignes. Il est évident que des sanctions tomberont !”, indique l’officier supérieur de gendarmerie.
Message porté
Sauf que, selon nos sources, les membres de la commission mixte, qui serait constituée de hauts responsables de la police et de l’armée, notamment le secrétaire général de la Dgsn, l’inspecteur général N° 4, le directeur de la sécurité publique, le chef de service de la protection- côté armée par la division de la sécurité militaire, du secrétariat militaire et de la garde présidentielle, vont proposer les conclusions de leurs travaux au commandement de la garde présidentielle qui devra décider du sort de ces éléments…
Une situation qui serait tout de même embarrassante ; dans la mesure où un message porté du Mindef aurait demandé au commandant de la garde présidentielle de placer en garde à vue la dizaine d’éléments de cette unité de protection du chef de l’Etat ayant forcé l’entrée de la Dgsn, pour libérer l’adjudant Marie Christophe Bamou Nana, en service au centre d’instruction de la garde présidentielle de Minkama, près d’Obala. La Nouvelle Expression a joint au téléphone Rémy Zé Méka qui n’a pas souhaité s'étendre sur la question. “ C’est une affaire militaire ! Je ne peux pas vous en dire plus ”.
Ce n’est pas la première fois que des affrontements entre policiers et militaires surviennent à Yaoundé. L’on se souvient qu’il y a quelques années, des militaires en service à l’état-major de l’armée de terre (Emat) avaient fait irruption au commissariat du 14ème arrondissement d’Ekounou, à Yaoundé, pour libérer un camarade détenu par des flics. Les militaires en avaient profité pour mettre à sac l’unité de police, sans être sanctionnés par la hiérarchie de l’armée.
Source: La Nouvelle Expression
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