Wednesday, September 2, 2009

Madagascar: L'armée malgache tentée par un coup de force ?

Réunis une seconde fois à Maputo pour tenter de mettre un terme à la crise, les dirigeants politiques malgaches ont buté sur la question de la direction de la transition. Parallèlement, à Antananarivo, l'armée montre des signes inquiétants de nervosité.

Les prolongations des négociations à Maputo n'ont rien donné. Les quatre chefs des différents mouvements ne sont pas arrivés à se mettre d'accord sur la nomination du président de la transition et de celle du Premier ministre", constate L'Express de Madagascar. Réunis en sommet dans la capitale mozambicaine, du 25 au 27 août, sous la médiation de l'ex-président Joaquim Chissano, les anciens présidents malgaches Didier Ratsiraka, Albert Zafy, Marc Ravalomanana et l'actuel président de la Haute Autorité de transition (HAT) Andry Rajoelina devaient désigner les personnes chargées des institutions de transition. Pas moins de 457 postes sont à pourvoir, conformément aux accords de Maputo du 9 août signés par les quatre dirigeants malgaches. "Qui a intérêt à rentrer bredouille de Maputo ?" s'interroge le journal Les Nouvelles

Mais "pendant que les politiques peinent à s'entendre à Maputo, des bruits de bottes de plus en plus inquiétants se font entendre du côté des casernes", s'inquiète Madagascar-Tribune.com.Midi Madagasikara va plus loin et annonce en une que "l'instauration d'un directoire militaire a été évitée in extremis". En effet, une réunion s'est tenue au CAPSAT Soanierana [d'où était partie la mutinerie du 8 mars 2009]. De source concordante, des officiers et des sous-officiers au sein de l'armée malagasy et de la gendarmerie nationale y ont assisté. Quelque 800 inscriptions ont été enregistrées à cette réunion dirigée entre autres par le directeur de la planification au sein du ministère des Forces armées. Cette source ajoute que "les forces armées ont prévu de prendre le pouvoir en constatant la tournure des négociations qui se déroulent actuellement dans la capitale mozambicaine". Plusieurs réunions de ce genre se sont succédé ces derniers temps. Et, selon cette même source, "il a fallu l'intervention de certains hauts dirigeants au sein des forces armées pour empêcher la réalisation de cette décision".

Par
Philippe Randrianarimanana

Source: Courrrier International (28/08/2009)

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