Saturday, August 28, 2010

Côte d'Ivoire: Sûreté de l’Etat - L'Armée dénonce des attaques

Hier vendredi 27 août 2010, les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire ont dénoncé des actions en vue, visant à troubler l’ordre public et à perpétrer des assassinats et des crimes.

L’information a été donnée sur les ondes de la première chaîne de la Télévision ivoirienne par l’état major des armées, à travers la voix du Colonel major Gohourou Babri Hilaire, porte-parole de l’état major. ‘’Certaines personnes animées de mauvaises intentions, seraient en contact avec des ex-militaires radiés des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire, aux fins de commettre des assassinats et autres crimes dont les desseins restent inavoués’’, a-t-il révélé. Mesurant les conséquences d’une telle démarche, Gohourou Babri Hilaire a fait remarquer que ‘’la mise en exécution d’un tel projet funeste par ces individus, troublera l’ordre public, compromettra les résultats importants déjà obtenus dans le processus de sortie de crise devant conduire le pays aux prochaines élections, dans la paix et la quiétude’’. Rassurant les populations ivoiriennes sur l’engagement de l’armée à faire échec à l’opération en cours, le porte-parole de l’état major des Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire (Fds-Ci), a fait la déclaration suivante: ‘’Le général de corps d’armée, Philippe Mangou, chef d’état major des armées, et l’ensemble des commandements des Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire, mettent sévèrement en garde ces ex-militaires identifiés; qu’ils sont suivis dans leurs basses manœuvres. Tous leurs agissements nuisibles et ceux de leurs commanditaires, trouveront une réponse adéquate de la part des Forces de défense et de sécurité’’.

Par BAMBA Idrissa

Source: Soir Info (28/08/2010)

Côte d'Ivoire: Les opérations d'encasernement des ex-rebelles ont repris en Côte d'Ivoire

La deuxième phase de l'encasernement des combattants de l'ex-rébellion ivoirienne a démarré vendredi 20 août 2010 à Séguéla dans le Nord du pays. Cette opération doit permettre à 5000 combattants des Forces nouvelles d'être préparés avant de rejoindre la future armée ivoirienne. Cet encasernement est une étape importante avant la présidentielle du 31 octobre prochain.

Ils étaient plusieurs centaines de combattants, le 20 août, au camp Heilander à Séguéla à recevoir leur numéro de matricule et, pour certains, à déposer des armes en signe de ralliement à la future armée régulière.

Le soldat Coulibaly était présent : « Je suis intégré. J’ai mon numéro de matricule, je vais intégrer l’armée ivoirienne. On aimerait qu'on accélère le processus pour qu’enfin nous soyons des fonctionnaires de l’Etat ivoirien ».

Cette opération d'encasernement s'inscrit dans le processus de paix qui doit conduire à l'election présidentielle du 31 octobre prochain. Selon le ministre ivoirien de la Défense, il s'agit d'une étape décisive. Michel Amani Nguessan: « Cette opération prescrite par l’accord politique de Ouagadougou constitue la clé qui ouvre la porte à l’élection présidentielle, dont la date a été fixée au 31 octobre 2010 par la Commission électorale indépendante ».

Du côté des Forces nouvelles on se dit inquiet du bon déroulement de cette opération, faute de moyens financiers suffisants. Or, pour le ministre du Tourisme, issu des Forces nouvelles, il n'est pas question de reporter une nouvelle fois la présidentielle.

Sidiki Konaté: « Le 31 octobre 2010 est une date butoir. Ce n’est pas une date « pour se blaguer». C’est une date qui est une exigence. Une exigence fondamentale pour les acteurs politiques en Côte d’Ivoire, pour les Ivoiriens, comme pour la communauté internationale présente en Côte d’Ivoire et qui y met beaucoup d’argent, de moyens humains et de moyens logistiques ».


L'encasernement va se poursuivre dans les prochaines semaines dans les villes de Man et de Bouaké pour s'achever théoriquement à la mi-sptembre.

Source: RFI (21/08/2010)

Côte d'Ivoire: Relance de l'encasernement à Séguéla - Soro désarme Wattao

Lentement mais sûrement, les Forces nouvelles se préparent à l`élection présidentielle du 31 octobre. L`encasernement qui reprend de plus belle aujourd`hui par Séguéla, témoigne de cette volonté de faire sauter le verrou militaire qui pourrait peser sur le scrutin.

Gros coup d`accélérateur aujourd`hui au processus de désarmement des Forces nouvelles. Après plus deux mois de pause (débuté le 15 juin à Korhogo), l`encasernement des Volontaires à l`armée nouvelle(Van) reprend aujourd`hui à Séguéla, 2ème Groupement d`instruction des Forces armées des Forces nouvelles (FaFn). Le passage de témoin entre la zone 5 et le Gi2 a eu lieu hier, au cours de la cérémonie de prise de commandement du patron de ce regroupement, le commandant Issiaka Ouattara dit Wattao. Avant, une campagne de sensibilisation avait été menée mercredi, auprès des hommes pour préparer l`évènement.

Cette fois, le processus devrait être mené sur des chapeaux de roues. Car, dès le week-end prochain, la sensibilisation s`étendra à Touba et à Man. Suivie de la prise de commandement du patron du Gi1 à Man, le lundi 23 août. L`opération de regroupement, d`encasernement et de démobilisation interviendra le lendemain.

Ensuite, pour la dernière étape de ce marathon de la paix, l`état-major des FaFn mettra le cap sur Bouaké, commandé par Chérif Ousmane, pour une cérémonie similaire, très symbolique. Avant l`installation officielle du commandant du Gi3, le 27 août, celui-ci recevra le drapeau national la veille, signe de sa prise de commandement, après la sensibilisation des éléments mercredi.

Loin d`être une opération précipitée, l`encasernement mis en route par les FaFn obéit à un chronogramme bien précis. Ainsi, avant le début de l`entrée en caserne des 1000 Van de Séguéla, la réhabilitation et l`équipement des sites d`accueil ont commencé le 16 août et s`achèveront le 22 août. Pour les 1000 Van de Man, les casernes seront équipées et réhabilitées du 24 au 26 août. Quant aux 1200 Van de Bouaké, leurs casernes commenceront à être préparées dès le 27 août.

Il faut rappeler que le Gi4 de Korhogo, commandé par Martin Fofié Kouakou, a déjà reçu ses 1200 Van lors de la phase-pilote.


Au plan financier, le coût global de l`opération est estimé à 4,45 milliards Fcfa. Sur ce montant, 1,4 milliard Fcfa a servi à la réhabilitation des casernes.

Sans accroc de dernière minute, le regroupement, l`encasernement et la démobilisation prendront fin le 31 août. Cette échéance devrait aussi marquer la fin de la trop forte présence des éléments des FaFn sur les routes de la partie nord du pays. Les seuls barrages qui existeront, seront ceux imposés par le plan de sécurisation global du pays et donc du processus électoral. En principe donc, dès la fin de ce mois, le Centre de commandement intégré (Cci), noyau de la future armée comprenant des éléments des deux ex-belligérants, devrait trouver la plénitude de ses pouvoirs sur la partie nord du pays. Selon certains de ses proches, le Premier ministre et secrétaire général des FN, Guillaume Soro, est même favorable à un déploiement plus important des forces impartiales, une fois cette étape franchie.

Un tournant dans la crise. Presque huit ans, jour pour jour, après avoir tenté de renverser le chef de l`Etat, Laurent Gbagbo et de s`être repliées sur la moitié nord du pays (60% du territoire), les FN vont donc définitivement ranger les armes. Pour laisser le soin aux Ivoiriens de se donner un président à la dimension de leurs attentes de paix.

Leur prise de responsabilité met davantage la pression sur les civils qui n`ont plus aucun argument pour ne pas organiser le scrutin à la date constitutionnelle. Reste que les miliciens du sud soient effectivement démobilisés comme promis. Et que les différents acteurs jouent leur partition pour l`apaisement du scrutin.

Par Kesy B. Jacob


Source: Nord-Sud (20/08/2010)

Thursday, August 19, 2010

Côte d'Ivoire: Général Mathias Doué -: "Les Grades ne sont pas des décorations"

Depuis son exil, l’ancien Chef d’Etat major des Forces de défense et de sécurité (FDS), le général Mathias Doué se prononce sur les récentes nominations dans l’armée.

Chers amis, il y a quelques jours, vous nous demandiez quelles impressions pourraient nous laisser les promotions d’Officiers Généraux et l’annonce de la tenue des élections présidentielles pour octobre 2010 décidés par le Président de la République, à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.


Nous avons vu. Comme vous, comme un certain nombre d’observateurs de la vie politique ivoirienne, nous avons cru lire dans ces deux actes un certain retour au respect de la norme. Le respect de la norme pourrait dans l’annonce de la date des élections, se traduire par une volonté politique de se soumettre désormais aux exigences:


- De la démocratie (non seulement pour l’éthique mais aussi économique et sociale)

- De l’Etat de droit
- Des droits de la personne
- De l’éthique, de la vérité et de la sagesse

En ce qui concerne la promotion des Officiers Généraux, le respect de la norme est mise en évidence à travers le lien vertueux que le Grade (de par sa définition légale) établi entre la valeur intrinsèque des promus et leur aptitude à exercer certaines fonctions au sein de la hiérarchie militaire et dans l’organisation et le fonctionnement des armées. Ce qui signifierait que les Grades auxquels ces Officiers Généraux ont été promus ne peuvent être assimilés aux insignes d’ordre honorifiques créés en vue de récompenser des mérites individuels. En d’autres termes, ces Grades ne sont pas des décorations.


Or voilà que le 7 août 2010 sur l’esplanade du Palais, le Président de la République lance une interpellation à l’endroit des Officiers Généraux, en ces termes: «si je tombe, vous tombez avec moi». Il y a quelques temps de cela, il avait tenu des propos similaires à son entourage en disant: «j’ai contribué à votre prospérité, si je tombe vous perdez tous vos biens. Quelques jours après cette promotion, un de ces collaborateurs créera la confusion dans les esprits en révélant, dans sa tentative de justifier les décisions du Président de la République que les Grades auraient été donnés aux promus pour services rendus à la Nation.


Du coup, la déclaration de ce Conseiller détruit toute la valeur de ces Grades en les réduisant à de simples récompenses qui créent une relation d’assujettissement entre les bénéficiaires de ces récompenses et la personne de l’Autorité qui les octroient.


Alors chers amis, faut-il pour mieux comprendre les deux bouts de phrases du Président de la République, se référer, dans la Sainte Bible, au livre des Juges 16; 26-30. Si la lecture de ces écritures peuvent vous éclairer sur les préoccupations du Président de la République quant aux conjonctures à venir, analysez entre vous celles-ci et essayez de voir ce qui pourrait être à craindre ou à espérer dans les semaines à venir pour notre pays dans le dénouement de la crise militaro politique qui dure déjà depuis 8 ans.


N.B: Le titre, le surtitre et le chapeau sont de la Rédaction

Source: Le Patriote (19/08/2010)

Côte d'Ivoire: Après le fameux "si je tombe, vous tombez aussi" - Où va l'Armée ivoirienne?

L’heure est au champagne. Les cérémonies d’’arrosages des nouveaux galons se poursuivent mais, ne se ressemblent pas. Même les maisons de Dieu ont ouvert grandement leurs portes. Après une messe (pour savourer les nouvelles promotions) dans une paroisse de l’Eglise méthodiste, le chef suprême «himself» - entendez Gbagbo – a arrosé les quatre étoiles du désormais Général de corps d’Armée, Philippe Mangou. Mais au-delà de la jouissance, posons-nous cette question: «Où va l’Armée Ivoirienne?».Une problématique qui triture les esprits des spécialistes des questions militaires, surtout ceux qui s’intéressent aux Armées africaines. Le joli cadeau du cinquantenaire de Laurent Gbagbo, chef suprême des Armées à des Généraux et officiers supérieurs, a relancé le débat sur les avancements et les promotions dans l’Armée ivoirienne. Comment et pourquoi un militaire est-il avancé? Le 7août 2010, les nouvellement promus avaient fière allure. Comment pouvait-il en être autrement ? Leur loyauté et leur dévouement pour la personne de Laurent Gbagbo venaient d’être reconnus. Les généraux de division Philippe Mangou et Edouard Kassaraté Tiapé, respectivement chef d’Etat-major des Armées, et commandant supérieur de la Gendarmerie nationale sont élevés au grade de généraux de corps d’Armée. Quand les Généraux de brigade Vagba Faussignaux (Commandant de la Marine nationale), Aka Kadjo Marc (Commandant des Forces aériennes) et Guiai Bi Poin Georges (Commandant Cecos), deviennent des Généraux de division. Sans surprise, les colonels majors Détoh Letho Firmin (commandant Forces terrestres), Dogbo Blé Bruno (Commandant Garde Républicaine et Commandant Militaire du Palais), Alla Kassi (Etat-major des Armées), Touré Sékou (commandant EFA de Zambakro) et Kouakou Kouadio Nicolas (commandant CCI) montent Généraux de brigade. 10 autres colonels ont été promus colonel major.

«Des bienheureux du coup du 19 septembre 2002. A l’extérieur, les gens rient de nous», a réagi un Général à la retraite, dépité par ce qui ressemble à du copinage, à tout sauf à ce qui devrait être l’épine dorsale d’une Armée républicaine. Laurent Gbagbo lui-même a fait le constat d’échec de son Armée face à une «rébellion de caporaux et de sergents». «Nous n’avons pas gagné la guerre», n’a-t-il cessé de clamer. Pourquoi des officiers qui ont perdu la bataille, croulent-ils sous le poids des promotions?

La République des généraux


Bien malin qui pourra être en mesure de donner une réponse prompte et exacte au nombre de généraux que compte ce pays. La liste que nous dressons en annexe laisse transparaître 24 généraux (Fanci, Gendarmerie et Police nationale) et certainement environ une vingtaine
de colonels majors. Pour une population estimée aujourd’hui à 16 millions d’habitants, cela étonne. Si les généraux contraints à la retraite devraient s’y ajouter, la liste donnerait des migraines. Car les étoiles ont fleuri comme des champignons. Sur le blog www.fanci.canalblog.com, dédié aux Forces de défense et de sécurité, des chiffres pas loin de la réalité donnent une idée des effectifs en 2004: 17 000 hommes (armée de terre, air et mer) dont 7600 gendarmes. Six ans après, les chiffres ont connu un pic. Les informations recoupées çà et là donnent à peu près ceci: Armée (Terre, Mer et Air): 17 500 hommes; Gendarmerie: 15 000 hommes et la Police nationale 17 000 hommes. C’est dire qu’aujourd’hui les animateurs de l’outil de défense nationale n’excèdent pas 50.000 hommes. Selon le standard international, un Général de corps d’Armée commande 2 à 3 divisions (soit 15000 x 2 ou X 3); un Général de brigade, une division (15000 hommes), un général de brigade, 2 à 3 brigades (soit 6000 x2 ou X3), un colonel, un régiment c’est-à-dire 2 à 4 bataillons ( 1 bataillon = 500 à 600 hommes), etc.

Les généraux de corps d’Armée, Philippe Mangou et Kassaraté Tiapé Edouard devraient avoir chacun sous sa coupe 30 à 45 000 hommes. Le critère de hauts faits d’arme et des statistiques ne tenant donc pas la route, il ne reste que le critère politique. Bien à propos, des collaborateurs de ces Généraux soutiennent que le grade de Général est éminemment politique. Voici la porte ouverte à tous les abus. Denrée rare sous Félix Houphouët-Boigny, les refondateurs ont réussi la prouesse de tuer au sein des populations civiles le mythe du Général. Les étoiles et autres barrettes distribuées à tour de bras confèrent à la Côte d’Ivoire le statut aux relents péjoratifs de pays doté d’une Armée Mexicaine (au sens second du terme), avec une cohorte de chefs et surtout une poignée d’exécutants.

«A la Police nationale, des Commissaires iront à la retraite sans avoir commandé. Bientôt, ce sont les officiers qui iront sur les routes pour le contrôle de routine», nous confiait un Contrôleur général maintenant loin du cercle de décision.

Le ministre Bertin Kadet, Conseiller spécial du chef de l’Etat en charge de la Défense et des équipements militaires a été tenté de se convaincre à travers une déclaration remise à la presse sur les décrets pris le 03 août 2010 par Laurent Gbagbo. Ce qui se présentait comme une mise au point est apparue telle une colère mal dissimilée. Son texte transpire le manque de sérénité. N’a-t-on pas coutume de dire: qui s’excuse s’accuse? Alors que personne ne s’était encore prononcé sur la distribution des grades que «monsieur le ministre de la Défense de Gbagbo» rue dans les brancards. Il n’avait pas eu tort car le mal est profond.

Par Coulibaly Brahima


Source: Le Patriote (19 août 2010)

Wednesday, August 18, 2010

RDC: Assassinat de Chebeya - le chef de la Police nationale entendu par sa hiérarchie

En République démocratique du Congo, nouvelle étape dans l'enquête sur l'assassinat du Floribert Chebeya, le général John Numbi, inspecteur général de la Police nationale congolaise a été entendu le 17 août 2010 par l'auditeur général de l'armée. Le président de l'organisation de défense des droits de l'homme La Voix des Sans Voix a été retrouvé mort dans sa voiture, le 2 juin. Il avait disparu alors qu'il devait se rendre la veille à une convocation de l'inspection générale de la Police nationale.

L’auditorat militaire a été placé sous haute protection mardi 17 août. Tout autour des militaires en armes et dans les environs patrouillaient d’autres militaires à bord de véhicules. Le dispositif de sécurité a été renforcé à cause de la présence dans le bâtiment du général John Numbi Banza Tambo.

Le numéro 1 de la Police nationale congolaise a été invité pour être entendu par l’auditeur général des forces armées dans l’affaire de l’assassinat de Floribert Chebeya, l’activiste des droits de l’homme tué le 1er juin 2010 dans les locaux de l’inspection générale de la police nationale.

C’est la première audition du général dans ce dossier. L’interrogatoire a duré toute la matinée et le général est reparti en début d’après-midi à son domicile en compagnie de ses avocats.

Selon des sources proches de la justice militaire, d’autres interrogatoires devront suivre. On parle également d’une confrontation prochaine avec d’autres suspects dont le colonel Daniel Moukalay et d’autres présumés meurtriers du président de La Voix des Sans Voix Floribert Chebeya qui se trouvent déjà aux arrêts.

Source: RFI (18/08/2010)

Tuesday, August 17, 2010

Côte d'Ivoire: Conclave spécial des Forces nouvelles - Les ex-combattants invités à faire le choix de la République

Le «conclave spécial» de trois jours, qui s’est tenu du 11 au 14 août dernier, simultanément à Korhogo et à Bouaké, selon une source proche de l’ex-rébellion, a invité les Forces nouvelles, dans toutes leurs composantes, à faire clairement le choix de la République.

Ce que le communiqué final qui a sanctionné ces deux rencontres n’a pas dit, c’est qu’à Korhogo où l’ordre du jour de la réunion a porté sur l’encasernement des éléments des Forces armées des Forces nouvelles (Fafn), il a été surtout question de préparer les esprits à un retour définitif dans la République. Les mêmes arguments ont également été développés à Bouaké où il a été clairement expliqué aux différents chefs de guerre de faire le choix de la République de Côte d’Ivoire. «Il fallait préparer, à Korhogo, les esprits des éléments afin qu’ils s’inscrivent dans le processus de retour de la paix en Côte d’Ivoire en acceptant de retourner dans les casernes avant le premier tour de l’élection présidentielle prévu pour le 31 octobre prochain.

A Bouaké, il a été signifié aux chefs de guerre et aux éléments des Forces nouvelles qui refuseraient de déposer les armes qu’ils seront mis devant trois alternatives. Soit ils acceptent de rentrer dans la République. Ils seront alors affectés en fonction de leur niveau d’instruction et de leurs grades. Soit ils prennent le chemin de l’exil et on n’entendra plus parler d’eux ou bien ils choisissent la voie de la rébellion et ils seront traités comme des rebelles. La récréation est terminée», a indiqué notre source.

L`essentiel des résolutions consignées dans le communiqué final était, officiellement, une interpellation à l`endroit du gouvernement. Les Forces nouvelles lui demandaient d`être davantage concret en ce qui concerne l`effectivité des distinctions militaires. Mais aussi de respecter l`engagement pris de faire de la réunification du pays une réalité par la création d`une armée nouvelle et par l`intégration de leurs éléments susceptibles de l`animer. Des dispositions seraient donc actuellement en train d’être prises pour vérifier les diplômes qui ont été déposés au secrétariat général des Forces nouvelles par les éléments de l’ex-rébellion qui veulent postuler pour des fonctions administratives. «Au niveau du concours de la douane par exemple, quelque 1.500 diplômes ont été déposés. Après vérification, seulement 250 éléments des Forces nouvelles peuvent passer le concours. Il y a deux semaines, un officier supérieur des douanes est venu d’Abidjan pour leur donner des cours embryonnaires sur la douane. Nous avons choisi de rentrer dans la République et nous ne voulons pas le faire par la fraude. Ne serait-ce que sur des diplômes. C’est le ministre Dosso Moussa qui s’en est personnellement chargé. Mais notez surtout que nous ne calculons pas les humeurs des gens. Celui qui ne veut pas la République, il peut aller en exil ou continuer la rébellion. Mais il sera traité comme tel», a averti la source.

Par Robert Krassault

Source: Notre Voie (17/08/2010)

Monday, August 16, 2010

Côte d'Ivoire: Amani N'guessan, ministre de la Défense, sur Radio Côte d'Ivoire, hier - "Il y a des velléités de coup d'Etat" EXTRAIT

Le ministre de la Défense, Michel Amani N`guessan, était hier dimanche sur les antennes de Radio Côte d`Ivoire. Invité de l`émission "Questions des temps nouveaux", il s`est exprimé sur les tâches principales qui doivent impérativement être exécutées pour que l`armée puisse sécuriser le scrutin du 31 octobre prochain. Ci-contre, de larges extraits des propos qu`il a tenus à cette émission radio.

Quel est aujourd`hui le moral des troupes ?


Le moral des troupes est au beau fixe, car en tant que digne citoyen, chargé de la défense du pays, du chemin a été parcouru. Et aujourd`hui, je pense à mon humble niveau, qu`on peut s’adresser une autosatisfaction et avoir le moral très haut. C`est pourquoi, je suis heureux de vous recevoir. Bien entendu, le ministère de la Défense reste le ministère de la Défense, avec les secrets. Je vais souvent à Fraternité Matin, à la radio, mais c`est la première fois que j`accepte de faire une émission ici (ndlr : au ministère de la Défense). Et pour cause, les Ivoiriens ont besoin d`être rassurés. Par rapport au 31 octobre. Je me prête donc volontiers à vos questions pour dire ce qui peut être dit, en gardant, bien sûr, le secret défense.

La question militaire a été gérée par l`accord politique de Ouagadougou. Au plan textuel, qu`est-ce qui a été décidé pour résoudre cette épineuse question ?


Au niveau des textes, il faut dire que de façon fondamentale, c`est le dernier texte adopté qui est le texte de base de l`action que nous menons ici à la Défense. Il s`agit du 4e accord supplémentaire de l`accord de Ouagadougou du 4 mars 2007. (...) Mais, ce que je voudrais dire aux Ivoiriens et aux Ivoiriennes, c`est qu`il ne faut pas se leurrer. Les fins de guerre ont toujours été marquées par l`adoption de textes. Mais jamais, les textes n`ont réglé définitivement la situation de fin de guerre. Et, on compte essentiellement sur l`intelligence des hommes et sur leur volonté à faire la paix. Aujourd`hui, je peux vous dire que l`accord politique de Ouagadougou comporte beaucoup d`incongruités. Beaucoup de déclarations difficiles à l`application. Mais, nous comptons sur l`intelligence et la volonté des Ivoiriens à vivre ensemble. Et, c`est cette volonté qui nous aide dans ce travail. Je voudrais aussi vous dire, de façon très claire dans ces propos liminaires, que l`accord de Ouagadougou précise très bien que sa mise en œuvre relève de la primature. Et Nulle part, le ministère de la Défense n`est cité comme acteur principal dans la mise en œuvre de cet accord. Cependant, nous sommes le ministère technique de la défense, et par conséquent, dans les faits, on ne saurait ignorer royalement la Défense. C`est pourquoi, je vous dirais ce que je sais par rapport à ma contribution. Nous avons travaillé d`abord pour le retour de la confiance entre les acteurs. Il y a deux armées confirmées dans l`accord. Les Forces armées des Forces nouvelles(Fafn) et les Forces Armées de Côte d`Ivoire(Fanci). Il s`agit pour nous de faire en sorte que la confiance revienne entre ces deux armées. C`est le travail essentiel. Sinon des textes existent mais dans l`application, souvent, il y a bien des difficultés. Nous allons d`ailleurs parcourir certainement ces textes.

Le fondamental pour nous, c`est l`intégrité et la moralité républicaine. Aujourd`hui, pensez-vous que malgré ces incongruités dont vous parlez, on avance vers ces vertus ?


Je voudrais dire qu`il faut, dans toute action que l`on mène, avoir une vision très claire. Vous avez parlé de moralité, mais par rapport à l`action gouvernementale à nous confiée, il s`agit de réunifier deux armées. Quant à la refondation, et la restructuration de l`armée, c`est une autre action qui viendra après, mais pas maintenant. Pour l`heure, il faut réunifier les deux armées. Par rapport à cette œuvre de réunification, on peut se demander ce qui a été fait. Peut-être qu`il faut camper la situation de départ. Depuis que la guerre a éclaté, vous avez vu que la Côte d`Ivoire a été divisée pratiquement en trois. On parle de deux parties, mais je voudrais voir au plan territorial, trois parties. Il y a la zone dite Cno (centre nord ouest), il y a la zone gouvernementale. Et puis, entre les deux, il y a eu cette fameuse zone de confiance. C`est une zone extrêmement dangereuse où beaucoup de choses sont développées. Et avec l`accord politique de Ouaga, c`est là que commencent les effets de Ouaga. Il y a eu la suppression de cette zone. Quelle était la signification de la zone de confiance ? Il ne fallait pas que les deux armées aient des contacts physiques directs. Entre les deux armées donc, on a mis une zone tampon supervisée par les forces impartiales. Pour éviter les clashs. Donc la suppression de la zone de confiance est une véritable évolution de la situation. Puisque c`était une indication que désormais les deux armées peuvent cohabiter sans heurts. C`était important de le savoir. Mais, à travers la zone de confiance, il y a eu beaucoup de situations d`exception. Qui ont été créées à la suite de l`éclatement de la guerre. Dans la zone de confiance, on a créé des brigades d`exception qui étaient des brigades mixtes. On a créé des commissariats d`exception. Aujourd`hui, nous sommes en train de démanteler, petit-à-petit, toutes ces structures militaires d`exception pour retomber à la normale. Donc les brigades mixtes d`exception ont été supprimées et désormais, il s`agit, dans, la zone Cno, de remettre en place les structures militaires normales. A savoir, les brigades de gendarmerie, les commissariats et la garde des frontières par l`armée régulière. Mais par rapport à notre volonté d`aller à la paix, tout cela se passe en mixité. C`est ainsi qu`aujourd`hui, de façon très nette, les tâches qui nous incombent se déclinent en trois tâches fondamentales. Premièrement, il faut redéployer 8.000 gendarmes et policiers sur le terrain pour la sécurisation des biens et des personnes, d`une part, mais aussi pour sécuriser les élections. Deuxièmement, il faut encaserner les 5.000 ex-combattants volontaires pour l`armée nouvelle, conformément à l`accord de Ouagadougou. Et enfin, il faut démobiliser tous ceux qui ne sont pas éligibles à l`encasernement. Et à l`appartenance aux unités mixtes. Voilà le travail que nous sommes chargé de faire pour le moment. Et je voudrais vous dire que tout se passe bien. (...)

Est-ce qu`au nom de la paix, il faut donner dans la précipitation et ne pas faire un travail correct ? Parce que, quand vous dites qu`on a trouvé 10 milliards ici et 15 milliards là, ça fait un peu du désordre ?


Effectivement, nous sommes en train de renoncer à ce désordre. Nous avons joint le Premier ministre qui nous a donné les pleins pouvoirs pour sortir une facture unique. Nous venons de travailler et nous sommes à 4,5 milliards.

Les quatre milliards prennent quoi en compte ?


Les quatre milliards prennent en compte quatre chapitres essentiels. Il y a le fonctionnement des camps, c`est-à-dire l`alimentation, l`équipement, l`habillement, les questions de santé. Au niveau de la mobilité, il faut des véhicules. Au niveau des prix, je l`ai expliqué à la commission qui a fait le travail, il ne s`agit pas de créer une situation pérenne. Il s`agit d`une situation qui ne dure pas longtemps. On aura les élections le 31 octobre. Et un mois après les élections, le président élu va prêter serment et tous ceux qui auront été encasernés doivent intégrer l`armée nationale. Donc, c`est une situation qui va durer trois à quatre mois. Or, les études qui ont été faites pour certains, c`est dans la durée. Ils ont pris un an, voire au-delà. Je dis non. Il s`agit de faire une étude pour trois à quatre mois. Et créer une situation précaire pour la survie des soldats que nous allons y mettre. Tout juste pour sortir de cette situation transitoire.

Est-ce qu`ils sont préparés à cet esprit de précarité ?


Au niveau de la hiérarchie militaire des Fafn, je crois que nous nous sommes suffisamment compris sur cet aspect des choses. Maintenant, il faut y aller pour la sensibilisation. Je suis allé déjà pour voir les brigades mixtes de gendarmerie et les commissariats mixtes, mais les Ivoiriens qui y sont là, que ce soit les militaires du Sud ou les militaires des Fafn, je me suis rendu compte que tout le monde a accepté les sacrifices à faire. J`ai trouvé partout sur le terrain, des matelas à même le sol, souvent même sans matelas, j`ai trouvé des gens. Je voudrais vous dire simplement que les Ivoiriens ont accepté le sacrifice nécessaire pour une sortie de crise réussie, surtout que nous voulons respecter la souveraineté et l`indépendance. On ne peut pas vouloir être libre et créer des besoins qui aliènent votre liberté.

Monsieur le ministre, à vous écoutrer, on se pose des questions, en l`occurrence celle de savoir si l`accord de Ouaga, en fin de compte, a été mal négocié et mal écrit. Les difficultés qui surgissent dans son application font penser que l`Etat ou les belligérants ont sous estimé les conséquences financières.


Je vous ai dit tout à l`heure qu`aucun texte de fin de guerre ne permet de sortir de la guerre. Parce qu`en théorie et dans les faits, il y a un grand fossé. Au moment où les rédacteurs de ces textes les écrivaient, ils n`ont pas pensé à un certain nombre d`aspects. Ce ne sont pas seulement les textes qui marquent la fin de la crise. La première guerre Mondiale, on pourrait même dire que c`est le traité de Versailles qui a entraîné la deuxième guerre Mondiale. Dans ces textes, il y a véritablement des imperfections à tous points de vue. Des sous estimations au niveau des coûts par exemple. Mais je vous ai aussi tantôt dit qu`il faut compter sur l`intelligence et la volonté des Ivoiriens d`aller à la paix. C`est seulement sur cette volonté que nous comptons. Aujourd`hui, nous avons fait beaucoup de choses qui n`étaient pas du tout inscrites dans l`accord de Ouaga. Il y a des choses dans l`accord de Ouaga aussi que nous ne pouvons pas appliquer. Je m`en vais même ce lundi négocier que les 500 000F ne soient pas payés avant le 31 octobre. Et que les démobilisés acceptent des programmes de réinsertion qui vont aller jusqu`au-delà du 31 octobre. Je m`en vais négocier cela dès lundi. Ce n`est écrit nulle part dans l`accord. Quand nous avons dit qu`il fallait la réunification par la formation et que le groupe des "Zinzin et Baéffouê" est allé à Daoukro pour se former, ce n`est écrit nulle part. Lorsque nous envoyons des Fafn en stage, ce n`est écrit nulle part. Mais c`est l`intelligence et la volonté d`aller à la paix qui permettent de créer des situations pour effectivement aller à la paix. Donc, je demande aux Ivoiriens de lire certes l`accord de Ouagadougou. Mais, de ne pas s`accrocher à la lettre et à l`esprit de Ouaga, sinon nous faisons fausse route. Il nous faut être souple dans l`application des textes.

La souplesse tient-elle compte du consensuel ?


Absolument. Vous avez vu que pour régler le problème des grades, j`ai créé une commission mixte. On ne fait rien en dehors de la mixité. Nous sommes toujours à la recherche du consensus. La commission mixte a réglé le problème des grades dans l`intérêt des deux camps, Fafn et Fanci et ça a marché. Pour recruter les volontaires pour l`armée nouvelle, nous avons créé une commission mixte qui a rédigé les critères consensuels à partir desquels nous venons de finir de recruter les 7.000 volontaires pour l`armée nouvelle. Bientôt, dans ce mois même, nous allons poursuivre l`encasernement des volontaires pour l`armée nouvelle et terminer cette opération. Concomitamment, nous allons démobiliser tous ceux qui ne sont pas éligibles à l`encasernement. Et alors à la fin de ces deux opérations, on pourra déclarer la fin du désarmement.

C`est que dans l`attente, il y en a qui sont las d`attendre et qui désertent les camps.


Les questions financières n`ont pas été véritablement prises en compte, si bien que par rapport au programme que nous sommes en train d`exécuter, il n`y a pas un financement conséquent qui a été adopté et dégagé. Nous naviguions pratiquement à vue. Aller mettre des gens à Korhogo dans une caserne et retourner, ça ne veut rien dire. Il faut en même temps régler tous les problèmes liés à la vie en caserne. A savoir, assurer au moins le repas le matin, à midi et le soir. Lorsque vous n`avez pas donné le budget nécessaire pour cette activité d`alimentation, vous ne devez pas être surpris que les gens vous suivent dès que vous partez. Parce qu`ils sortent tout au moins pour aller manger. S`ils trouvent un cadre idéal quelque part, ils restent là pour manger régulièrement. Aujourd`hui, nous sommes conscients que par rapport à l`encasernement, il nous faut dégager le financement, mais alors en étant respectueux des problèmes du pays, en étant réalistes.

On a l`impression que le gouvernement ne prend pas véritablement à bras-le-corps les questions urgentes pour tenir la date du 31 octobre.


Il y a des structures de réinsertion qui ont été créés, le Service civique et le Pnrc qui sont encore logés à la primature. La volonté de créer des projets pour réinsérer les ex-combattants est nette. Mais la capacité est faible. L`Onuci a décidé d`accorder à la Côte d`Ivoire 1000 projets. Ils sont en train d`être mis en place. Mais ça ne règle pas du tout le problème parce qu`il s`agit de dizaine de milliers de gens à réinsérer. Mais là n`est pas le problème. Il ne faudrait peut-être pas croire que c`est une course de vitesse la sortie de crise et les problèmes militaires que nous sommes en train de régler. Il s`agit de vie de la nation. Si nous avons pris 50 ans pour construire ce que nous avons, nous-mêmes, détruit, ça veut dire que nous ne pouvons pas remettre les choses en place en un, deux, trois ans. Il faut se convaincre que dans ce pays, nous sortirons de la crise progressivement et à long terme. Les programmes de réinsertion iront au-delà du 31 octobre. Je m`en vais dès lundi dire à nos frères des Fafn que si c`est une crise de confiance entre le gouvernement et les ex-combattants pour démobiliser, je suis prêt à signer un accord au nom du gouvernement avec les ex-combattants pour dire que la priorité reviendra aux ex-combattants dans tout programme de réinsertion. Donc, ils peuvent recevoir des certificats de démobilisés et attendre patiemment que la Côte d`Ivoire puisse mettre en place des projets de réinsertion. Aujourd`hui, les comportements dans la zone Cno, les conclaves pour étudier un certain nombre de sujets, c`est bien l`expression de ce manque de confiance. Si nous allons aux élections et que nos problèmes de réinsertion ne sont pas réglés, alors on va nous ignorer. C`est pourquoi, je voudrais qu`on signe une convention qui sera claire. Au nom de la continuité de l`Etat, je peux ne pas être ministre de la Défense, M. Soro Guillaume peut ne pas être Premier ministre, mais les textes qui sont écrits doivent être respectés. Aujourd`hui, ministre de la Défense dans le cadre de nos activités, nous appliquons les textes dont on ignore même très souvent les auteurs. Donc, je m`en vais pour rassurer les ex-combattants à travers un texte qui va lier la Côte d`Ivoire à ces ex-combattants à démobiliser. A partir de ces textes, ils pourront venir à tout moment et progressivement se faire réinsérer.

On s`imagine que ce ne sera pas facile. Mais est-ce que ces gens qui sont dans ces camps ne sont pas dangereux pour la paix ? Est-ce que le Cci a fait son travail ?


La montée en puissance du Cci dépendra des moyens mis à sa disposition. Plus on mettra des moyens adéquats à la disposition du Cci, plus le Cci montera en puissance. J`ose croire qu`avec la fixation de la date des élections, nous sommes tenus de créer les conditions de paix pour aller à ces élections. Nous venons de faire des études de 4,5 milliards qui sont réalistes, par conséquent, le Cci pourra effectivement encaserner et démobiliser les ex combattants comme il se doit. Et créer toutes les conditions. Il faut des unités d`appui aux forces de première et deuxième catégories. Il faut la force de troisième catégorie, c`est-à-dire les militaires qu`il faut pré positionner pour appuyer les brigades mixtes et les commissariats mixtes en cas de débordement.

Qu`est-ce qui sera véritablement fait avant d`aller aux élections ?


D`abord, nous venons de terminer le recrutement des 7.000 volontaires pour l`armée nouvelle. Ils seront encasernés effectivement avant le 31 octobre. Ensuite, tous ceux qui ne sont pas éligibles à l`encasernement auront un certificat de démobilisés à la suite des discussions. Ils ne seront donc plus en armes. Nous allons sur tous les corridors faire en sorte que ce soit le Cci qui gère les corridors dans les zones Cno. Nous allons donc démanteler les corridors aux mains exclusives des Fafn. Il nous faut absolument prendre position sur toutes les frontières du pays. Aujourd`hui, nous sommes très avancés par rapport à cela. Mais toutes ces tâches se feront en mixité. Il nous faut sur l`ensemble du territoire installer partout les unités mixtes de gendarmeries et les commissariats mixtes. Une structure d`exception que nous avons créée, c`est les Cmse, les compagnies mixtes de sécurisation des élections. Je voudrais dire qu`en temps normal, quand nous avons les élections, il est redéployé un jour avant le dimanche des élections, des gendarmes et des policiers sur l`ensemble du territoire pour sécuriser le scrutin. Mais cette année, nous sommes en situation exceptionnelle, en situation de crise. Si bien que certainement une semaine avant le dimanche des élections, nous allons redéployer sur l`ensemble du territoire et en mixité, des compagnies mixtes de sécurisation des élections. Ce qui va faire les 8.000. Si nous redéployons trop tôt ces gendarmes et ces policiers, le coût sera élevé. Si nous avons ralenti au niveau des brigades de gendarmerie et de commissariat, c`est par rapport aux contraintes financières. Mais au fur et à mesure que nous allons approcher la date du 31 octobre, vous verrez que l`espace sera occupé. Nous nous donnons un temps bref d`engagement financier. Il y aura partout des brigades de gendarmerie et des commissariats mixtes de police et puis les compagnies mixtes de sécurisation des élections au sud comme au Nord. Par contre, les brigades et les commissariats, c`est seulement dans la zone Cno. C`est dans la mixité de la gendarmerie et de la police au moment de sécuriser les élections que les Ivoiriens trouveront des assurances pour aller librement voter. Si nous envoyons seulement des gendarmes du Sud au Nord, certainement qu`il aura une peur pour aller voter. Si nous envoyons des gendarmes du Nord ici au Sud pour sécuriser les bureaux de vote, certainement que les gens auront peur d`aller voter. Nous donnons la garantie qu`à l`approche des ces élections, soit une semaine avant, nous allons redéployer sur l`ensemble du pays, les Cmse pour sécuriser tous les Ivoiriens.

Combien d`éléments seront-ils mis à contribution au sein des ces Cmse ?


Nous avons pris un arrêté pour formaliser l`existence de ces Cmse en collaboration avec tous les généraux commandants des Forces sur l`ensemble du territoire national.

Ce ne sont donc pas de nouvelles forces, elles font partie du Cci ?


C`est les forces Cci qui disparaîtront après les élections.

Le budget de 4.5 milliards élaborés pour le désarmement prend-il en compte les groupes d`auto défense de l`Ouest et du Sud, la question des milices ?


Ne parlons pas de milices. On parle de groupes d`auto défense. Vous savez, ici on ne parle pas beaucoup, il y a des termes qui fâchent. Il faut prendre en compte les groupes d`auto défense. Il est dit dans l`accord que tout ce que nous faisons pour les ex combattants, il faut en faire autant pour les groupes d`auto défense. C`est-à-dire que si nous payons les 500 000 f, il faut aussi payer pour les groupes d`auto défense. Si nous réinsérons, il faut aussi réinsérer les groupes d`auto défense. C`est une œuvre de longue haleine. A défaut de 500 000f, nous allons négocier pour la suppression pure et simple de cette exigence textuelle et puis aller pour la réinsertion progressive.

C`est un véritable défi, M. le ministre: négocier à moins de deux mois des élections quelque chose qui a été déjà décidé.

Vous savez, la volonté des Ivoiriens d`aller à la paix est au-dessus de toute considération. Nous avons réussi à négocier un certain nombre de choses dont vous auriez dit que c`était impossible. Mais aujourd`hui, tout est possible pour aller à la paix. Les Ivoiriens ont compris que leur pays va à vau-l`eau et qu`il faut absolument revenir à la normale pour relever le pays. Et je suis heureux que la société civile s`en mêle pour dire que par rapport à cette volonté affichée, tout homme qui s`inscrira en faux contre les avancées, sera étiqueté et montré à la nation. C`est pourquoi, je parle de cette négociation. Je vais aller négocier et nous en parlerons. Ce n`est pas secret défense.

Ces temps-ci, vous avez eu des sons qui ne sont pas apaisants. Par exemple, cette grogne au niveau des Forces nouvelles qui pensent qu`ils ne sont pas pris en compte dans les dernières promotions au niveau de l`armée. Alors qu`on a parlé d`harmonisation des grades.


C`est une question d`intérêt, mais il faut plutôt mettre en avant les principes. Nous venons de loin. Il n`était même pas imaginable que le président de la République accepte les grades dits " grades Soro ".

Source: Le Nouveau Reveil (16/08/2010)

Sunday, August 15, 2010

Côte d'Ivoire: l'encasernement des ex-rebelles au point mort faute de moyens financiers

En Côte d'ivoire, comme tous les autres volets du désarmement de l'ex-rébellion et du démantèlement des milices, l'encasernement des combattants des Forces nouvelles est au point mort. Actuellement, seulement 200 des 5 000 membres de l'ex-rébellion appelés à devenir des soldats de la future armée ivoirienne sont en caserne à Korhogo. Cela dit, cette opération bloquée faute de fonds pourrait être relancée. Vendredi à Abidjan, la primature, les ministères de la Défense et de l'Economie, les forces nouvelles et les structures impliquées dans le désarmement ont tenu une réunion.

Ce n'est encore qu'un accord de principe mais selon nos informations toutes les parties concernées par le financement de l'encasernement ont trouvé un terrain d'entente. Initialement, les forces armées des forces nouvelles réclamaient un budget de 40 milliards de francs CFA pour la réalisation de cette opération.

Finalement, si l'accord est validé par le Premier ministre, le budget débloqué par le ministère de l'Economie et des Finances devrait être dix fois inférieur, entre 4 et 5 milliards de francs CFA. Une source diplomatique ne s'étonne pas de cette spectaculaire chute, expliquant que pour tous les financements la première demande est toujours astronomique avant que les acteurs concernés ne reviennent à des sommes plus raisonnables.

Par ailleurs, selon l'accord obtenu vendredi, l'encasernement des 5 000 combattants des forces nouvelles appelés à intégrer la future armée ivoirienne ne devrait plus se faire par étape, Korhogo, Man, Séguéla puis Bouaké, mais simultanément dans les quatre villes.

Si pour tenir les délais de l'élection désormais fixée à la fin octobre, un proche du Premier ministre estime que tout sera fait pour que la machine soit relancée d'ici la fin du mois, le calendrier d'application dépend désormais de l'état-major des forces nouvelles. Ce dernier devrait se prononcer lundi 16 août sur cette question.

Source: RFI (14/08/2010)

Côte d'Ivoire: Nouveaux grades d'officiers, démobilisation - Les Forces nouvelles veulent du concret

Nomination d'accord, mais intégration aussi. C'est la revendication que font les Forces nouvelles (FN) auprès du chef suprême des Armées. Elles souhaitent que leurs officiers nouvellement promus au grade supérieur soient pris en compte dans le cadre de la démobilisation.

Fin hier à Bouaké du «conclave spécial» de trois jours, qui a débuté le mercredi 11 août dernier. Les Forces nouvelles, retirées dans leur fief, avaient annoncé des réflexions sur le volet militaire du processus de paix. C'est fait, elles en ont débattu en interne, avec les principaux chefs militaires. Au menu des échanges, la question récurrente de la démobilisation, la réinsertion. Les dernières nominations d'officiers, ont aussi été un point à l'ordre du jour.

L'essentiel des résolutions consignées dans un communiqué final est une interpellation à l'endroit du gouvernement. Les FN lui demandent, en effet, d'être davantage concret, en ce qui concerne l'effectivité des distinctions militaires. Mais aussi, elles le ramènent aux accords complémentaires à l'accord politique de Ouagadougou (Apo), qu'ont signés les ex-belligérants. Lesquels ont pris l'engagement de faire de la réunification du pays une réalité, par la création d'une armée nouvelle. La viabilité de celle-ci nécessitant l'intégration des éléments FN susceptibles de l'animer, l'ex-rébellion a souhaité que ses officiers dernièrement promus soient pris en compte par la démobilisation. Le colonel-major Bamba Sinima avait énoncé cette préoccupation, qu'a entérinée au finish le conclave. « Le conclave, ont écrit les militaires, appelle le gouvernement à respecter les engagements pris lors des différents accords pour ce qui concerne la question de la démobilisation, de la réinsertion et des officiers nommés à titre opérationnel ».

Autre fait remarquable, c'est la décision des hommes de Guillaume Soro à s'impliquer pleinement dans la réalisation des chapitres démobilisation et réinsertion. Ils ont même consigné cette détermination: « au titre de la démobilisation, le conclave invite les Forces nouvelles à prendre des dispositions idoines pour accélérer le processus ; au titre de la réinsertion, le conclave retient que les Forces nouvelles devront s'impliquer davantage dans la réinsertion de leurs ex-combattants. »

Par ailleurs, selon le responsable du bureau régional des démobilisés de Korhogo, Soro Mamadou Kanigui, qui a lu une motion de soutien, l'ensemble des FN reste solidaire et attaché à son chef. La réunion « renouvelle son soutien à Son Excellence, Soro Kigbafori Guillaume, secrétaire général des Forces nouvelles, Premier ministre de Côte d'Ivoire dans toutes ses actions de consolidation de l'unité nationale, l'encourage à poursuivre l'œuvre de réunification et d'apaisement de la Côte d'Ivoire avec la vigilance et la rigueur qui l'ont toujours caractérisé ».

Par Bidi Ignace

Source: Nord-Sud (14/08/2010)

Friday, August 13, 2010

Côte d'Ivoire: Interview / Bamba Sinima (Coordonnateur du conclave des FN) - “Que le problème de la démobilisation et de la réinsertion soit réglée”

Le Directeur de cabinet du Secrétaire général des Forces nouvelles, le Colonel-Major Bamba Sinima, par ailleurs Coordonnateur général du conclave technique des FN à Bouaké était l’invité de la rédaction de Onuci FM, hier.

Les FN organisent encore un autre conclave, quelles sont les attentes de celui-ci?


Cette fois-ci, c’est un conclave spécial que nous avons dénommé conclave technique. Ce conclave va concerner le volet de la démobilisation et de la réinsertion de nos ex- combattants et ensuite, parlera de la situation des officiers nommés à titre opérationnel dont la situation n’est pas jusqu’à présent clarifiée. Egalement des dispositions que les Forces Nouvelles pourraient prendre elles-mêmes pour aider à la réinsertion des ex-combattants.

Cela, à deux mois des élections annoncées? Est-ce- que c’est ce qui motive cette rencontre?

C’est plutôt l’avancée du processus et le non-respect de l’Etat vis-à-vis de ses engagements envers les ex-combattants. Il a été dit depuis 2008 à Ouagadougou, que les ex-combattants démobilisés devaient percevoir 500 000 FCFA comme solde de tout compte. Jusqu’à présent, cette disposition n’est pas mise en application. Cette situation nous crée un certain nombre de problèmes et pour nous, il faudrait que des solutions soient trouvées avant les échéances électorales.

Au-delà de la démobilisation, il y a la question de l’encasernement. À ce niveau, quel point pouvez-vous faire quand on sait qu’il y a eu la première tentative au niveau de Korhogo et après cela, on attend toujours?


Le Conclave actuel n’a pas pour vocation de travailler sur l’encasernement et le désarmement. Ce conclave est convoqué pour se pencher véritablement sur la démobilisation et la réinsertion de nos combattants. Evidemment, il va de soi que les officiers nommés à titre opérationnel font partie aussi de cette catégorie de gens qui vont être démobilisés.

Cela semble paradoxal quand vous parlez d’officiers nommés à titre opérationnel alors qu’on sait qu’en son temps, le Président de la République avait pris un décret pour régler la situation de ces personnes-là. Pourquoi dites-vous que cela n’a pas été officiellement pris en compte par l’Etat?


Je n’ai pas encore souvenance ni connaissance du décret pris par le Président de la République. Il a été dit dans les précédents rapports que les officiers nommés à titre opérationnel verront leurs grades reconnus mais seront à la retraite dès que la réunification de l’armée se fera et que les modalités pratiques seront définies par ordonnance présidentielle. Mais concernant cela, nous n’avons pas encore pris connaissance d’une quelconque mesure.

Est-ce que les grades sont effectifs… ?

Concernant les grades, nous n’avons jamais eu de problème. Des décrets ont été pris par le Chef de l’Etat pour reconnaître ces grades-là.

Un décret pris lors du discours du président de la République fait polémique autour d’une prétendue nomination au grade supérieur du Général Soumaïla Bakayoko, qu’en est-il exactement?


Pour ma part, j’ai vu le Général Soumaïla Bakayoko en tenue de Général de Brigade. S’il avait été nommé Général de Division, je pense qu’il s’empresserait de porter ses 3 étoiles. Pour moi, jusqu’à preuve du contraire, il est Général de Brigade. Néanmoins il y a deux officiers qui ont été nommés au grade supérieur. C’est une goutte d’eau. Deux officiers nommés au grade supérieur parmi combien d’officiers des Forces nouvelles? C’est cela aussi qu’il faut voir.

Deux mois avant l’élection présidentielle, les priorités c’est quoi pour vous les Forces nouvelles?


Pour les Forces nouvelles, tout est prioritaire. Nous ne pouvons pas aller à des élections si des aspects qui concernent la démobilisation et la réinsertion ne sont pas clairs. Pour nous, c’est un ensemble, et cet ensemble, il faut le mener de façon concomitante de sorte à retrouver au bout de l’entonnoir des élections qui se passent de façon très paisibles. Nous avons l’impression que tout le monde est polarisé sur la date des élections présidentielles en oubliant tout ce qui doit accompagner les élections. Que les moyens soient dégagés comme il faut pour permettre l’encasernement des soldats. Que le problème de la démobilisation et de la réinsertion soit réglé

Vous parlez des démobilisés. Quel est leur effectif?


Il faut compter en gros entre 20 et 25 000 démobilisés.

D’aucuns estiment que pour que cette démobilisation puisse se faire avec les moyens, il faut aussi de l’autre coté l’unicité des Caisses de l’Etat.

Ça, je ne l’ai pas lu dans les accords politiques de Ouagadougou. Moi je me réfère aux accords de Ouagadougou. Dans les accords de Ouagadougou, on parlait de 500 000 F à donner comme solde de tout compte. Et cela n’a pas été conditionné. Aujourd’hui, je suis un peu surpris que certains disent que le payement des 500 000 est lié à l’unicité des caisses de l’Etat.

Donc si ces questions ne sont pas réglées, cela pourrait mettre en cause la tenue des élections?


Mais bien sûr! Avant la tenue des élections, il y a des questions périphériques qui ont été créées qu’il faut résoudre. Donc si nous voulons aller à des élections sereines, il faut bien que les problèmes majeurs soient réglés ou connaissent un début de règlement de manière à pérenniser l’ensemble de l’environnement pour qu’on aille aux élections.

Souce: fninfo.ci (13/08/2010)

Côte d'Ivoire: Nouveaux grades, encasernement - Les Forces nouvelles veulent tout clarifier

Le conclave des Forces nouvelles (FN) annoncé, en début de semaine, a effectivement commencé, hier à Bouaké. Il a pour cadre le Secrétariat général de l'ex-rébellion et prend fin demain. A l'ouverture des travaux, le directeur de cabinet, le colonel-major Bamba Sinima, a évoqué les « préoccupations » des FN sur la démobilisation, la réinsertion des ex-combattants et les dernières nominations aux grades supérieurs.

L'importance de l'ordre du jour (la démobilisation, la réinsertion et les grades) de leur conclave motive, en ce moment même, la présence des chefs militaires des Forces nouvelles dans leur fief de Bouaké. A l'exception de Morou Ouattara, commandant de la zone de Bouna, tous ont répondu à l'appel de la hiérarchie à des réflexions. Ainsi, nos sources confirment la présence des généraux Soumaïla Bakayoko, chef d'état-major et du Michel Gueu. Selon ce dernier, le chef d'état-major et lui arborent toujours les deux étoiles qui continuent de faire d'eux des généraux de brigade. Le démenti est donc formel à ses propos que le chef de l'Etat les a promus au grade de général de division. « Si le général Bakayoko porte encore deux étoiles, cela veut dire qu'il n'a pas été promu au grade de général de division. Pour l'instant, nous sommes des généraux de brigades », a-t-il clarifié. Par ailleurs, l'ordonnance qu'espéraient les FN n'a pas été prise pour préciser les modalités de la mise à la retraite de certains officiers, s'est désolé Bamba Sinima, directeur de cabinet du Sg des Forces nouvelles.

« Ce conclave a été convoqué pour que nous, forces nouvelles, réfléchissions sur notre propre sortie de crise. En ce qui concerne la démobilisation; en ce qui concerne la réinsertion; en ce qui concerne les officiers nommés à titre opérationnel et même des officiers des FDS qui, à un moment donné, ont travaillé sans statut précis », avait-t-il annoncé l'objet de la réunion. « Tout doit être clarifié », a-t-il renchéri. Parce que pour lui, ce n'est pas pendant que le processus de paix tire à sa fin, que les FN vont connaître des perturbations. Ceci dit, il les a appelées à l'union: « Il faut que les Forces nouvelles aillent en rangs serrés, main dans la main, vers cette sortie de crise ».

Toujours dans le cadre de la réunification du pays, les chefs militaires planchent sur la réalisabilité de l'armée nouvelle. Le volet démobilisation et réinsertion suscite chez eux quelques interrogations. C'est que les ex-combattants, selon eux, n'ont pas encore une claire lisibilité de leur avenir. Bamba Sinima confessant cette préoccupation a expliqué que les jeunes s'inquiètent à mesure qu'avance le processus de sortie de crise. « Pour preuve, pour l'instant, rien n'a été encore fait véritablement pour obtenir une réinsertion parfaite, correcte pour l'ensemble de ceux qui ont déjà été démobilisés. Encore moins pour ceux qui n'ont pas été démobilisés».


Par Bidi Ignace


Source: Nord-Sud (12/08/2010)

Côte d'Ivoire: Les hommes de Soro se révoltent

C’est dans une véritable aventure ambigüe que le processus électoral s’est engagé. A peine la date de la présidentielle choisie, que les velléités de blocage se signalent. Les ex-rebelles qu’on croyait avoir encasernés dans le cadre de l’exécution de la feuille de route dressée par l’Apo, ont déserté les sites pour dit-on, primes impayés. Ce mouvement d’humeur en dit long sur la fragilité de l’opération de désarmement. Une opération dont l’accord complémentaire de l’Apo a prévu l’achèvement deux mois avant la date fixée pour la présidentielle. Cette révolte des hommes de Soro qui, selon Rfi, a occasionné le départ d’environ 300 ex-combattants des casernes, ne manquera pas de gripper le processus. Pis, les armes qui n’ont pas encore été totalement stockées ne rassurent pas les ivoiriens sur la tenue des élections dans une atmosphère apaisée. Plusieurs observateurs s’accordent à dire que de réelles menaces planent sur la présidentielle. Des rumeurs courent déjà sur d’éventuelles caches d’armes des rebelles en zones CNO. Vrai ou faux ? En tout état de cause, des soldats des Forces Nouvelles ne sont pas contents du manque de moyens financiers qui ralentit l’encasernement. Aux dires de certains de leurs responsables, les FN ne prendront pas part en toute naïveté à cette opération au risque de se laisser surprendre par l’adversaire. C’est dire que les hommes de Soro n’ont pas confiance dans les hommes du camp présidentiel. C’est ce qui expliquerait les incessantes tergiversations des ex- rebelles. Les élections sont fixées au 31 octobre. Arrivera-t-on à respecter le triptyque encasernement- stockage- désarmement avant la présidentielle. La problématique reste posée. Les ex-rebelles quant à eux, ne se relâchent pas. Ils veillent au grain pour parer à toutes éventualités. Les soldats du général Soumaila Bakayoko sont très remontés contre la manière dont le regroupement des combattants est effectué. Ces derniers bruits de bottes entendus à Bouaké ces jours-ci peuvent, si on n’y prend garde, faire sauter le verrou de paix institué par l’Accord politique de Ouaga (Apo) en mars 2007. C’est donc une véritable alerte qui est donnée par cette révolte des éléments de Soro.

Par JN


Source: Le Mandat (12/08/2010)

Côte d'Ivoire: A 2 mois de l`élection présidentielle - Pourquoi Gbagbo confie son destin aux généraux

Que peut réellement Laurent Gbagbo dans la compétition électorale qui s`annonce si l`actuel chef d`Etat ne s`adosse pas sur l`armée de Côte d`Ivoire ? La galaxie patriotique s`est déstructurée et est minée par des problèmes de leadership, le Fpi est devenu une sorte d`armée mexicaine et l`autorité du président Affi N`guessan contestée; le Cnrd ne décolle pas, Issa Malick Coulibaly, le Dnc de Gbagbo a fini par mettre tout le monde d`accord sur son incompétence et son inefficacité sur le terrain; les multiples tentatives pour le tripatouillage de la liste électorale ou le contrôle de la Cei ont échoué, de même que toutes les manœuvres pour se tailler une tunique de vainqueur avant les élections avec la publication des fameux sondages de Tns sofres. Dès lors, que reste-t-il comme alternative à ce candidat qui ne s`imagine, au soir du 31 octobre 2010 en train de regarder les Ivoiriens dans les yeux pour leur dire qu`il a perdu les élections ? C`est un truisme de dire que la "galaxie patriotique" n`est plus ce qu`elle était. Ce collectif de jeunes leaders du camp présidentiel qui s`était donné pour mission de rassembler toute la jeunesse ivoirienne pour défendre le fauteuil de Gbagbo et les institutions de la République face aux agresseurs du 19 septembre 2002 s`est brisé. Simplement parce que les leaders des différents mouvements affiliés à ce collectif n`étaient pas logés à la même enseigne. Il y avait d`un coté les privilégiés comme Blé Goudé, Dakoury Richard et leurs amis et de l`autre Eugène Djué (qui a été chicoté dans la cour même de Gbagbo), Touré Zéguen, Watchard Kédjébo etc… Cette division au sommet a eu des effets sur la base. Car les jeunes qui suivaient aveuglément le mouvement ont compris qu`en réalité, ils étaient utilisés pour mener des combats dont l`objectif était d`enrichir un club d`amis et d`affermir les bases d`un régime qui n`a jamais fait de leur avenir une préoccupation.

Résultat, Blé Goudé a perdu de sa superbe. certes, il n`a rien perdu de ses talents de "crieur public" mais ses cris n`émeuvent plus personne.

Le Fpi cassé, le Cnrd inexistant


Le Fpi, le parti qui a porté Gbagbo au pouvoir en 2000 est aussi déstructuré. L`autorité du président Affi est ravagée par la floraison de clans internes au sein desquels sont regroupés des barons influents du régime.


Le Fpi a aussi produit ses propres déchets, une coquetterie de riches, de super riches, une masse importante de pauvres et de très pauvres. Ce drame, c`est le manque de solidarité et d`entraide entre ces deux classes. Les nouveaux riches et leurs anciens camarades ne se fréquentent plus. Au point où le chef de l`Etat a été obligé de leur demander de tendre la main aux autres et de les inviter à leurs tables de temps à autre. Logique. Certains, comme Mamadou Koulibaly, estiment que d`autres ont dévoyé les nobles objectifs de la Refondation et ont transformé le Fpi en un régime de vautours et de voleurs des deniers publics.

Conscient donc du fait que le Fpi ne pouvait plus faire l`affaire surtout après le création du Rhdp, Gbagbo a suscité le Cnrd, un gros “machin” politique qui devrait fédérer tous les partis et associations de la société civile qui souhaitaient la réélection de Gbagbo. Mais force est de reconnaître aujourd`hui que cette mayonnaise n`a pas pris. Même la désignation de Dr Issa Coulibaly Malick comme directeur national de campagne de Gbagbo ne fera pas sortir le Cnrd de son coma.

La Cei et les sondages


Gbagbo a toujours vécu comme un drame son impossibilité de contrôler la Cei. Comment peut-on espérer remporter les élections lorsqu`on n`est pas sûr de sa majorité et que de surcroît on ne contrôle pas la structure chargée de les organiser ? C`est cet handicap que Gbagbo avait essayé de corriger lorsqu`il a dissout la Cei le 12 février et avait clairement recommandé au Premier ministre Guillaume Soro de lui proposer une nouvelle Cei avec "un nouveau format". Echec et mat. Les vœux de Gbagbo ont échoué devant l`autel de l`application stricte des accords de Ouaga défendue par le Premier ministre et le facilitateur Blaise Compaoré


Le camp présidentiel a, en outre, tenté le tout et pour le tout pour dénaturer à son profit la liste électorale. Opération inondation, inscription, radiations massives en complicité avec certains membres du corps judicaire, détournement des opérations de réclamations sur la liste électorale au profit du corps préfectoral, toutes ces tentatives ont échoué.

Il en va de même des sondages Tns Sofres dont le seul objectif était de positionner Gbagbo comme le potentiel vainqueur des élections avant la compétition proprement dite.

L`armée, l`ultima ratio regum


L`armée apparaît dès lors comme le seul et unique recours pour Gbagbo pour se maintenir au pouvoir. Il faut unir son destin à celui de l`armée ou confier simplement son salut aux hommes en tenue. C`est là que se trouve le sens de la désormais célèbre phrase "Si je tombe, vous aussi vous tombez !" C`est là aussi qu`il faut rechercher l`origine de la grosse pluie de grades qui s`est abattue sur les épaules des officiers supérieurs et généraux. Sinon pourquoi se montrer si généreux à l`égard d`une armée qui "n`a pas gagné la guerre ?".


Il semble que les bénéficiaires de ces jolis cadeaux du cinquantenaire aient bien perçu le message du chef.

Le général Mangou, qui vient d`être élevé au rang de général de corps d`armée ne disait-il pas que, dans sa compréhension, un chef d`état major ne devrait servir qu`un seul président ? On en vient alors à se demander si le rôle d`un soldat est de servir la nation ou le chef de l`Etat. Même si la nuance n`est pas toujours facile à établir dans les règles de commandement, elle existe quand même. La nation et les intérêts de la nation sont au-delà de toute autre considération. Il est aussi faux de croire que lorsqu`un chef d`Etat accède au pouvoir par les urnes, son objectif premier est de couper la tête de tous les généraux et du Cema. L`armée est une institution éternelle chargée de la défense de la nation et du territoire de la République. Son destin n`est pas lié à celui d`un individu fut-il président de la République.

Par Akwaba Saint Clair


Source: Le Nouveau reveil (12/08/2010)

Thursday, August 12, 2010

Côte d'Ivoire: Bouaké/Sortie de crise - Les Com zones dessinent leur destin

72h chrono. C’est le temps imparti aux premiers responsables des dix zones militaires forces nouvelles pour réfléchir et faire des propositions relatives à leur destin dans cette Côte d’Ivoire post crise.

La quasi-totalité des chefs de guerre n’a pas voulu se faire conter la rencontre. A l’exception des commandants Fofié Kouakou de Korhogo, Morou Ouattara de Bouna et Fofana Losseni de Man, représentés par leurs commandants en second, tous les chefs militaires de Guillaume Soro ont répondu en personne à l’appel. Entre autres, Ouattara Zoumana de Mankono, Issiaka Ouattara dit Wattao de Séguéla, Ben Laden d’Odienné, Traoré Dramane de Touba, Cherif Ousmane de Bouaké, Touré Hervé dit Vetcho de Katiola…Réunis en conclave au siège de l’aile politique depuis hier, en début de matinée, sous la supervision du chef d’état-major, le général Soumaila Bakayoko, l’inspecteur général des armées Fn et des responsables des bureaux régionaux des démobilisés, le commandant Chérif Ousmane et ses pairs, à en croire le directeur de cabinet du secrétariat général, plancheront également sur les voies et moyens à trouver pour booster le processus de démobilisation et de réinsertion de leurs ex-combattants. Avant de donner le top départ des travaux en commission, dans une ambiance empreinte de sérénité, le colonel major Bamba Sinima a indiqué qu’il s’agira, dans ce volet, de faire des propositions idoines à leur patron, pour apaiser les inquiétudes des ex-combattants concernant l’après crise. « La démobilisation ne concerne pas uniquement les ex-combattants, nous sommes tous des ex-combattants potentiels car nous avons des préoccupations liées à nos officiers nommés à titre opérationnel. La mise à la retraite avait été envisagée par les différents accords surtout les accords complémentaires 4.


L`horizon sombre pour les Com zones


Et définissaient des modalités qui devraient être complétées par une ordonnance présidentielle qui malheureusement n’a pas encore été prise. Donc aujourd’hui, une certaine incertitude se situe à ce niveau et il est bon que les Forces nouvelles, qui sont les premières concernées par la question réfléchissent et fassent des propositions. Le conclave a été institué pour que nous-mêmes Fn, venions réfléchir sur notre propre sortie de crise. En ce qui concerne la démobilisation, la réinsertion, les officiers nommés à titre opérationnel et même les officiers des Fds qui à un moment donné ont travaillé sans statuts précis et tout cela doit être clarifié », précise le directeur de cabinet des Fn. Et de poursuivre : « La date des élections vient d’être fixée par le gouvernement en rapport avec la Cei. C’est le 31 octobre de cette année et nous sommes en août. Aujourd’hui, nous avons des préoccupations liées à l’aspect de la démobilisation de nos combattants et de la réinsertion de ceux qui ont été déjà démobilisés. Au fur et à mesure que nous avançons vers la date des élections, l’inquiétude grandit au niveau de ces jeunes. Car, pour l’instant, rien n’a encore été fait pour obtenir une réinsertion parfaite et correcte de l’ensemble de ceux qui ont déjà été démobilisés. Encore moins de ceux qui sont en train d’être démobilisés. Vu l’impérieuse nécessité d’obtenir une sortie de crise paisible, il est apparu nécessaire pour les Fn de se retrouver et analyser profondément cette question ».


La forte pression exercée par les ex-combattants…


Pour Bamba Sinima, la dernière résolution inhérente aux accords complémentaire, arrêtée depuis 2008 coince toujours. Des réflexions s’imposent pour une Côte d’Ivoire post crise paisible. « Vous savez depuis le début de la crise, notre pays a connu trois schémas de démobilisation et de réinsertion. Le premier est intervenu après les Accords de Marcoussis. Il prévoyait un filet de sécurité d’environ 500 000 Fcfa pour tous les combattants démobilisés. Cela devrait être payé en trois tranches. Ensuite le deuxième schéma adopté optait pour une traduction du filet de sécurité en projet de réinsertion. C’est ainsi que furent créés le Pnrrc et le Service civique. Pour la formation et la réinsertion des ex-combattants. Malheureusement, ces deux structures n’ont pu jouer leur rôle de façon fondamentale et complète. Si bien qu’au 4e Accord complémentaire de Ouaga, il a été envisagé un autre schéma. Ce dernier consiste à payer 500 000 Fcfa à chaque combattant. Cela a été défini depuis 2008. Et jusqu`à ce jour, la mise en œuvre pose problème. Cela n’a pas connu un début d’exécution effectif. Vu la pression du terrain, car les jeunes s’inquiètent de leur propre situation, au fur et à mesure qu’on avance dans la sortie de crise. Ils se demandent ce qu’ils deviendraient », a-t-il indiqué. Avant de lever un coin du voile sur les attentes de son patron vis-à-vis de ce conclave. « Soro attend beaucoup de cette rencontre car les Fn ont en charge la conduite du processus de sortie de crise. Des difficultés majeures ont été franchies. Nous sommes fixés sur la date des élections. Donc, on peut dire que le bout du tunnel n’est plus loin. On peut dire que très prochainement, les Ivoiriens vont connaître cette fin tant attendue. Ce n’est pas en ce moment que les FN vont connaître quelques perturbations. Il faut que les Fn aillent vers cette sortie de crise en rangs serrés, les mains dans les mains, en chantant. Nos préoccupations ne sont pas forcément celles du Sud. Nos préoccupations sont les nôtres. De ces discussions sortiront des propositions dont la mise en œuvre serait facile et pourrait nous conduire à une sortie de crise paisible pour notre mouvement », a-t-il noté. Auparavant, André Ouattara, directeur de cabinet adjoint, avait révélé le programme des travaux. « Aujourd’hui, ont lieu les travaux en ateliers, demain (aujourd’hui, Ndlr) une première plénière à 11h30. A 17h 30, on se retrouvera pour des travaux en ateliers. 18h à 19h 30 nous nous retrouverons pour une deuxième plénière. Vendredi 10 h à 12h, nous procéderons à la cérémonie de clôture qui sera composée de trois éléments : la lecture des rapports de commission, la lecture des motions et le mot de clôture », a informé le dircab adjoint.


Par Marcel Konan


Source: L'Expression (12/08/2010)

Wednesday, August 11, 2010

Côte d'Ivoire: Nomination du Gal Bakayoko - L'armée nouvelle prend forme

La construction de la nouvelle armée ivoirienne est certainement sur la bonne voie. En témoignent, les récentes promotions opérées par le chef de l`Etat qui donne le signe visible de cette évolution. En effet, dans ses largesses, Laurent Gbagbo n`a oublié personne. Outre les Forces de défense et de sécurité (Fds, c`est-à-dire l`armée sous son contrôle), le Centre de commandement intégré (Cci), embryon de la nouvelle armée, le chef suprême des armées ivoiriennes a également promu le chef d`état-major des Forces armées des Forces nouvelles (FaFn). De général de brigade, Soumaïla Bakayoko est donc passé général de division. Un bond en avant qui devrait rassurer les plus sceptiques sur les avancées du processus de sortie de crise. D`autant plus que cette promotion vient consacrer le grade de général décerné par le secrétaire général des Forces nouvelles, Guillaume Soro, au patron de l`aile militaire de son mouvement. Avec lui, d`autres éléments des FaFn ont bénéficié d`avancement grâce au chef de l`Etat, comme le confirme Kadet Bertin, conseiller spécial de Laurent Gbagbo. « (…) le président de la République n`a pas promu que les officiers Fds, il a décidé d`élever également aux grades supérieurs, certains officiers issus des Forces nouvelles. En cela, le président a pris en compte les propositions aux grades présentées par le général Soumaïla Bakayoko », a-t-il expliqué dans plusieurs journaux, hier.

Par Marc Dossa


Source: Nord-Sud (10/08/2010)

Monday, August 9, 2010

Côte d'Ivoire: Destabilisation de la Côte d`Ivoire - Gbagbo aux militaires: "Si je tombe, vous tombez aussi…"

Le chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, a exprimé sa fierté et sa reconnaissance à son Armée qui est restée « républicaine » pendant toute la crise, lors de la célébration du cinquantenaire de la Côte d’Ivoire, le samedi 7 août 2010 sur l’esplanade de la présidence de la République au Plateau. Toutefois, il a rappelé aux militaires que s’il tombe, au cas où il y aurait une autre tentative de déstabilisation de son régime ils tomberont aussi. Laurent Gbagbo s’est adressé au général des corps d’armée, Philippe Mangou, et à ses hommes, en ces termes: « Mon Général, transmettez mes salutations à tous les militaires. J’ai dit aux officiers avec qui j’étais, il y a quelques jours à Yamoussoukro, qu’une des caractéristiques de cette crise, c’est que l’Armée est restée en place. Il y a beaucoup de gens qui circulaient dans les casernes, la nuit, en disant: « faites ceci ou cela ». Les officiers sont là: si moi, je tombe, ils tombent aussi ». Et le chef de l’Etat de renchérir: « Il y en a qui croient qu’un coup d’Etat est facile! C’est comme un édifice qui a plusieurs poteaux. Si tu le fais tomber, tes poteaux tomberont aussi. Je voudrais féliciter l’Armée qui est restée républicaine ». En face d’un public sélect, le président ivoirien a fait quelques commentaires sur la date des élections maintes fois reportées, et dont le premier tour est fixé au 31 octobre 2010. Il a affirmé être content du travail effectué par le Premier ministre Guillaume Soro et le président de la Commission électorale indépendante (CEI) dans le cadre justement de l’organisation de ces élections tant attendues en Côte d’Ivoire. « Je suis fier du travail qu’ils ont accompli. Je me rends compte, après cette date qui vient d’être fixée, qu’on nous avait trompés sur bien de choses. Le travail qu’il restait à faire était tellement important que j’estime qu’on nous avait trompés sur la marchandise », a-t-il indiqué, avant de crier sa colère de voir que les choses pouvaient être réglées facilement. « Je suis en colère sur ce point là. Je ne suis pas content. On ne peut pas venir dire, on fera les élections tel jour, on prend un décret, et quand le jour approche, on ne vient même pas dire qu’on n’est pas prêt. C’est nous qui constatons qu’on n’est pas prêt. Je ne suis pas content de cela », a signifié M. Gbagbo, ajoutant que le travail qui reste à faire, notamment l’élaboration de la liste électorale définitive, la fabrication et la distribution des cartes d’identité et d’électeur prendront un peu de temps. Laurent Gbagbo s’est réjoui de toutes ces avancées dans le processus de sortie de crise. « Je peux dire que maintenant, on peut aller aux élections. Je voudrais dire à beaucoup de nos amis que sur cette question des élections, personne ne peut être plus soucieux que les Ivoiriens eux-mêmes. Il y en a qui font comme si les élections de Côte d’Ivoire, les intéressent plus que nous. Qu’ils nous laissent régler nos problèmes. Et nous sommes capables de les régler », a martelé le chef de l’Etat. Et cela passe, à l’écouter, par l’union des deux armées ivoiriennes car cela concourrait à la tenue de bonnes élections dans le pays. « Un des problèmes que nous réglons par exemple, c’est le problème d’intégration des deux armées », a-t-il rappelé. Avant de souligner que des officiers et des sous-officiers des Forces Armées nationales de Côte d’Ivoire (FANCI, loyalistes) et des officiers des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN, ex-rebelles) ont été promus pour favoriser un climat électoral et postélectoral apaisé. « Les gens ne savent pas ça, mais nous le faisons. Il y a beaucoup de choses que nous sommes en train de faire et qui vont nous garantir une vraie élection », a expliqué Laurent Gbagbo. Qui a envoyé un message à la communauté internationale et aux détracteurs de la Côte d’Ivoire. Selon lui, les Ivoiriens organiseront leurs élections et « il n’y aura rien du tout ». Le n°1 ivoirien a voulu cette célébration du cinquantenaire sobre parce que le pays n’a pas encore organisé les élections. Mais il a promis qu’après ces échéances, le monde entier verra les Ivoiriens « danser » et leurs militaires faire la démonstration de leur puissance. Notons que les chercheurs ivoiriens étaient à l’honneur à l’occasion de cette célébration des 50 ans de la Côte d’Ivoire. Certains parmi eux ont été décorés dans l’ordre national.

Par Hervé Kpodion

Source: L'Inter (09/08/2010)

Friday, August 6, 2010

Guinée-Bissau: CEDEAO admet des réformes dans les organes de défense et de sécurité en Guinée-Bissau

Le président de la Commission Exécutive de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), James Gbeho, a déclaré jeudi, à Luanda, que la réforme du secteur de la défense et la sécurité en Guinée-Bissau était l'un des facteurs nécessaires au rétablissement de la paix dans ce pays.

Ce responsable a fait savoir que ce sujet a été l'un des thèmes de discussion au cours de la rencontre avec le Chef de l'Etat, José Eduardo dos Santos, en présence du secrétaire exécutif de la Communauté des Pays de Langue Portugaise (CPLP), Simões Pereira.

Selon James Gbeho, le Président angolais s'est manifesté «très satisfaits» du travail déjà accompli dans ce sens, par les autorités politiques et militaires de la Guinée-Bissau, avec le soutien du représentant de la Communauté internationale.

Dos Santos a été également ravi de certaines orientations sur le "comment réaliser de nouveaux progrès", en faisant de sorte que cette initiative atteigne d'autres Présidents de pays africains, pour que la situation en Guinée-Bissau soit abordée dans un bref délai.

Selon Simões Pereira, l'implication de José Eduardo dos Santos dans la question de la Guinée-Bissau ouvre un nouveau chapitre dans la situation que prévaut dans ce pays.

Dans le même sens, le secrétaire d'Etat angolais aux Relations Extérieures, George Chicoty, qui a également assisté à la rencontre, a déclaré que José Eduardo dos Santos, en qualité de président en exercice de la CPLP a déjà mis en œuvre son plan d'action afin de faire revenir la paix en Guinée-Bissau.

Source: Angola Press (06/08/2010)

Côte d'Ivoire: Pour maintenir son régime au pouvoir le 31 octobre 2010 - Gbagbo a fait nommer plusieurs généraux

Le chef de l`Etat, Laurent Gbagbo, selon des informations qui nous sont parvenues hier, vient de procéder à d`importantes nominations au sein de l`armée. Ce sont surtout des officiers généraux qui ont glané d`autres étoiles, et ce, à seulement quelques mois du premier tour de la présidentielle.

Ainsi, le chef de l`état-major des Forces armées de Côte d`Ivoire, le général de division Mangou Philippe passe général de corps d`armée depuis le 1er août; le commandant supérieur de la gendarmerie , le général de division Tiapé Kassaraté Edouard, passe général de corps d`armée; le commandant de la Marine, Vagba Faussignaux, qui avait l`équivalent du grade de général de brigade, a l`équivalent de général de division, tous les deux depuis le 1er juillet; le commandant du centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos), le général de brigade Guiai Bi Poin passe général de division depuis le 1er août. Au niveau des forces aériennes, le général Aka Kadjo Marc passe général de division depuis le 1er août; le commandant du Centre de commandement intégré (Cci), le colonel major Nicolas Kouakou, passe général de brigade depuis le 1er août. Au niveau des forces terrestres, les colonels-majors Détoh Létoh, Dogbo Blé Bruno et Touré Sékou passent tous généraux de brigade depuis le 1er août. A la Marine, Allah Kassy, qui avait l`équivalent du grade de colonel-major passe aussi à l`équivalent du grade de général de brigade depuis le 1er août.

Toutes ces nominations telles qu`à nous rapportées par nos sources, interviennent à seulement trois à quatre mois de la tenue des élections présidentielle. On remarque aussi que le chef d`état-major des Fanci est passé de lieutenant-colonel à l`éclatement de la guerre, au grade général de corps d`armée au moment où les élections censées mettre fin à la crise se préparent. On sait aussi que l`armée n`a pas gagné la guerre. En procédant donc à ces importantes nominations, le Chef de l`Etat exprime sa satisfaction à cette armée qui devrait en principe le lui reconnaître le moment venu. Sinon, est-ce possible que tous ces généraux promus supportent que celui qui leur a permis de gravir aussi rapidement les échelons perde le pouvoir ? Ces généraux qui ont dû faire échec chaque fois à toute manifestation de l`opposition peuvent-ils laisser que des gens contestent l`élection de Laurent Gbagbo ? " Tous les fauteurs de trouble trouveront en face d`eux, l`armée déterminée à protéger les Institutions de la République ", avait sévèrement averti le général de division Mangou, qui vient de monter encore en grade.

Par Eddy Pehe

Source: Le Nouveau Reveil (06/08/2010)

Wednesday, August 4, 2010

La Guinée-Bissau d’accord pour une mission étrangère de stabilisation

Le gouvernement de Guinée-Bissau a accepté la présence d'une mission étrangère pour stabiliser ce pays frappé par une instabilité politique et militaire chronique. Cette mission sera composée d'éléments de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) et de l'Union africaine.

Le principe est acquis en tout cas pour l'exécutif bissau-guinéen: le président Malam Bacaï Sanha et le Premier ministre Carlos Gomes Junior, acceptent la présence d'une mission étrangère pour stabiliser le pays. Une décision prise en concertation avec le Conseil national de défense.

Mais ce Conseil national de la Défense n'est qu'un organe consultatif. Rattaché au cabinet du président de la République, il n'a aucune influence sur les officiers supérieurs de l'armée notamment le tout nouveau chef d'état-major, le général Antonio Injaï qui avait mené en avril dernier une mutinerie et détenu brièvement le Premier ministre.

A la différence d'une force de maintien de la paix, il s'agit d'une mission de stabilisation. De combien d'hommes sera-t-elle composée ? Y aura t-il des militaires et des policiers dans ses rangs? Quel sera son statut et surtout, quels sont les pays qui vont y contribuer ? Pour l'heure, aucune précision.

Avant que cette mission ne soit installée, le sujet devra être soumis au Parlement. Ensuite il faudra convaincre l'armée. Une armée dont la plupart des officiers supérieurs sont accusés d'être des barons de la drogue.

L'Union européenne, de son côté, annonce qu'elle mettra un terme, fin septembre, à sa mission visant à soutenir la réforme du secteur de la sécurité (police, justice, armée) en Guinée-Bissau. Lancée en juin 2008, la mission de l'UE avait été prolongée de 6 mois et il n'était pas exclu qu'elle le soit encore. Le 6 juillet, la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, avait appelé les pays de l'UE à réexaminer l'ensemble de leur coopération avec la Guinée-Bissau en raison de son apparente « violation des engagements » pris par elle « en termes de respect des droits de l'Homme, de démocratie et d'Etat de droit ». L'UE avait programmé une aide totale de 102,8 millions d'euros à la Guinée-Bissau pour la période 2008-2013.

Par RFI

Source: RFI (03/08/2010)

Côte d’Ivoire - Les ex-rebelles bientôt dans les casernes?

Le Commandant de la Force de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et le Commandant de la Force Licorne ont rencontré lundi matin à Abidjan les représentants des Forces de défense et de sécurité du pays (FDS-CI) et des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN). A l’ordre du jour: le financement de l’encasernement des ex-rebelles du FAFN. Près de cinq cents hommes seraient prêts à rejoindre les unités de l’armée régulière. Ce qui donnerait un nouveau souffle au processus électoral.

Autour de la table lundi matin à Abidjan, à huit clos, les deux commandants des forces impartiales, le général Abdul Hafiz, de la Force de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), le général Jean-Pierre Palasset, de la Force française Licorne, ainsi que leurs homologues ivoiriens, le général Philippe Mangou, des Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire (FDS-CI) et le général Soumaila Bakayoko, des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN). « Nous avons discuté des points devant être retenus à l’ordre du jour lors de la prochaine réunion entre autres, la présentation par les Forces nouvelles du budget nécessaire à l’encasernement », a déclaré le général Mangou.

Cette réunion, celle du Centre de commandement intégré (CCI) qui est chargé d’unifier les deux armées (forces loyalistes et ex-rébellion) doit se tenir vendredi à Yamoussoukro. Les deux groupes qui sont représentés au sein du CCI, seront cette fois-ci en tête à tête pour régler les difficultés rencontrées par la réintégration des ex-rebelles dans l’armée régulière. D’où la rencontre préparatoire initiée par les responsables des forces internationales. « Si nous nous sommes réunis tous les quatre à huit clos, c’est pour parler franchement de tous les problèmes que nous avons ensemble. Cela dans le but d’être pragmatiques et concrets, c’est-à-dire de nous fixer des actions à mener pas à pas et de les réaliser » a déclaré le général Palasset, Commandant de la Licorne.

Entamé le 15 juin l’encasernement de ex-rebelles des FN a tardé à se mettre en place faute de moyens financiers suffisants. Toutefois, le patron des FAFN se veut optimiste « C’est en bonne voie, les modalités pratiques sont en train d’être envisagées pour que nous ayons ce budget » a indiqué le général Soumaila Bakayoko. « Les effectifs prêts à être encasernés sont d’environ 497 éléments pris sur les trois ex-zones de Bouna, Korhogo et Boundiali » a-t-il ajouté, précisant que les ex-rebelles continuaient de suivre « la deuxième série de visites médicales ».

Ce retour dans les casernes des troupes des FN pourrait influer positivement sur l’organisation de l’élection présidentielle sans cesse reportée depuis cinq ans. Pour l’ex-rébellion (FN), l’accord de réunification du pays signé à Ouagadougou en mars 2007 par le chef d’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo et par Guillaume Soro, le leader de l’ex-rébellion, ne faisait pas du désarmement de celle-ci une condition à la tenue de l’élection présidentielle. Il l’envisageait seulement dans les trente jours suivants le scrutin. Cependant, le président Laurent Gbagbo a récemment fait du désarmement et de la démobilisation des anciens rebelles une condition sine qua non de la ténue de l’élection présidentielle. Ce qu’ont réfuté les représentants des Forces nouvelles.

En se penchant donc sur le problème, les forces internationales de paix en Côte d’Ivoire pourraient donner un coup d’accélérateur au processus électoral actuellement à l’arrêt.

Par Leila Kaddour-Boudadi

Source: Afrik.com (29/07/2010)

Angola: Cooperation Tops Visit of Defence Minister to China

Issues related to strengthening of bilateral cooperation in defence sector between Angola and China were analysed during the visit paid by Angolan Defence minister, Cândido Pereira dos Santos Van-Dúnem, to the Asian country on July 18-27.

The main point of this visit was the official talks both Angolan and Chinese delegations had, led by minister Cândido Pereira Van-Dúnem, for Angola, and his Chinese counterpart, Liang Guanglie.

Speaking in the beginning of the conversations, Angolan government official stressed the importance of friendship and cooperation between both countries, mentioning that these relations are traditional and date back from the independence struggle against Portuguese colonialism.

In the military sector, the official said that the cooperation is characterized fundamentally by exchange of delegations between defence and armed forces of both countries and the sending to Angola o Chinese companies specialised in manufacturing and trading of armament and military equipment.

The same cooperation, said the minister, is also focused on supplying, for free, military materials to Angolan Armed Forces (FAA) and training Angolan soldiers in diverse Chinese military training centres.

Angolan Defence minister, Cândido Van-Dúnem spoke also about political-military, economic and social situation prevailing in Angola.

During his stay there, the minister paid a visit to some Chinese Armed Forces institutions, as well as many companies under the Chinese Defence Ministry, among them, will be selected to participate in the rebuilding process and construction of military infrastructures of the Angolan Armed Forces.

Source: Angola Press (30/07/2010)