Sunday, April 25, 2010

Guinée-Bissau: Les autorités attendent que les nuages se dissipent

« La situation est en train d’être analysée. Nous attendons que la poussière s’estompe, en analysant tous les problèmes qu’il y a dans les casernes », a déclaré Carlos Gomes Junior au sortir d’une audience de routine avec le Président guinéen, Malam Bacai Sanhá.

« La question a été abordé lors de l’audience hebdomadaire que j’ai eu avec le Président de la République. Je suis là pour que nous puissions faire le point sur la situation du pays », a déclaré le chef du gouvernement, tout en soulignant que la nomination des nouveaux chefs militaires figure dans l’agenda, bien que la question soit en examen en toute sérénité.

« En ce moment, le chef d’Etat-Major Adjoint est en train de faire des visites dans tous les camps militaires en vue de faire une évaluation des besoins afin de sollicitez un soutien de nos partenaires internationaux pour l’amélioration des conditions dans les casernes », a affirmé Gomes Junior, faisant ainsi allusion aux visites que le général António Indjai a rendues aux unités militaires.

Interrogé si le gouvernement prétend rénover les casernes, le Premier ministre a répondu que le projet fait partie du programme de réforme du secteur de la Défense et de la Sécurité en cours.

« Ce prjet fait parti du programme de réforme du secteur de la Défense et de la Sécurité, mais, très souvent, avec nos partenaires, les choses ne se passent pas la transparence souhaitée », a argumenté le chef de l’exécutif de la Guinée Bissau.

« Nous avons tout le temps pour insérer la rénovation des casernes dans la programmation du budget. C’est sur cette base que nous avons une série de rencontres internationaux déjà programmés. Le 9 Juin, nous avons une rencontre à New York pour la fixation du fonds de pensions et en Octobre, nous avons à Bruxelles une rencontre avec tous les partenaires au développement », a souligné Carlos Gomes Junior.

"Le gouvernement attend les résultats des rencontres internationaux,certes mais avance tout de même avec ses propres initiatives dans l’amélioration des conditions de vie des soldats dans les casernes", a affirmé le premier-ministre.

Source: Noticias de Bissao (24/04/2010)

Guinée-Bissau: Carlos Gomes Junior (PM) attend les propositions des militaires

Le Premier ministre de la Guinée-Bissau, Carlos Gomes Junior, attend maintenant des propositions des militaires du futur chef d’Etat major des forces armées, qu’il soumettra après au Président de la République pour sa promulgation.

« Il y a toute une procédure à suivre. Les chefs militaires doivent se réunir, faire une proposition au Gouvernement et le Gouvernement, en conseil des ministres, approuvera la liste qui sera présentée et qui par la suite sera soumise au Président pour promulgation », a affirmé Carlos Gomes Junior.

Ces nouveaux chefs militaires vont être nommés suite à l’intervention militaire du 1er Avril dernier, qui avait conduit à l’arrestation du Premier ministre en question et du chef d’Etat Major Général des Forces Armées (CEMGFA), l’amiral Zamora Induta.

Carlos Gomes Junior a été libéré le même jour, mais Zamora Induta est toujours en détention, à la caserne de Mansoa.

Le Premier ministre guinéen s’est adressé à la presse ce mardi lors d’une visite du chantier du Palais du Gouvernement au quartier de Brá, dans la banlieue de Bissau, financé par la Chine.

Les travaux doivent se terminer très bientôt et l’immeuble composé de trois blocs de bureaux, devra être mis à la disposition du Gouvernement guinéen au mois de Juin.

Faisant un peu d’humour, Carlos Gomes Junior a dit qu’il espère inaugurer l’immeuble s’il n’est pas renversé par le Parti de la Rénovation Sociale (PRS, leader de l’opposition).

« Si notre gouvernement n’est pas renversé par le PRS, nous inaugurerons ce complexe d’édifice et ça sera donc encore une autre victoire du PAIGC », a affirmé Gomes Junior, qui est aussi président du Parti Africain de l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir).

« Sory Djaló (vice-président du PRS) doit se sentir vexé en apprenant qu’une victoire du Gouvernement du PAIGC est imminente », plaisante Carlos Gomes Junior faisant allusion au numéro deux des « rénovateurs », une des voix les plus critiques à sa gouvernance.

Pour Sory Djaló, Carlos Gomes Junior devrait être destitué car il est le noyau de l’instabilité dans le pays.

Le Premier ministre a considéré que la construction du Palais du Gouvernement, qui va abriter une grande partie des ministères et des départements de l’Etat dans un même espace, est le signe des bonnes relations entre Bissau et Pékin, mais aussi de sa confiance à l’endroit du Gouvernement.

« Cela est encore une fois la preuve de la bonne coopération entre le Gouvernement et le peuple de la Guinée-Bissau avec la Chine. Nous devrons dire au peuple guinéen que c’est la preuve de la confiance que (la communauté internationale) manifeste à notre Gouvernement », a défendu le chef du Gouvernement guinéen.

« Nous avons la responsabilité et le devoir de continuer à travailler, mais il faut qu’il y ait la paix et la stabilité pour que notre pays puisse continuer sur le bon chemin et que le monde continue d’avoir confiance à nous », a affirmé Carlos Gomes Junior.

Source: Noticias de Bissao (22/04/2010)

Guinée: Le colonel Nouhou Thiam nommé chef d'Etat major des forces armées

Le colonel Nouhou Thiam jusque là chef d’état-major de l’armée de terre a été nommé mardi soir dans un décret publié par les médias publics, chef d’état-major des forces armées guinéennes, en remplacement du colonel Oumar Sanoh, appelé à d’autres fonctions.

Un autre décret du général Sékouba Konaté, président de la Transition et ministre de la Défense nationale, a promu le commandant du Bataillon autonome des troupes aéroportées (BATA), le lieutenant-colonel Boundouka Condé au poste de chef d’état-major de l’armée de terre en remplacement du colonel Nouhou Thiam.

Cette restructuration au sein de l’armée nationale intervient au lendemain de la fermeture du camp de formation militaire de Kaléyah, dans Forécariah où le colonel Nouhou Thiam a joué un rôle important pour mettre fin à la mutinerie des nouvelles recrues.

La fin de cette mutinerie avait conduit à l’arrestation de plusieurs militaires, proches du capitaine Moussa Dadis Camara, soupçonnés d’être les instigateurs de cette révolte dans un camp de formation.

Après cette révolte du camp de Kaléyah, le colonel Nouhou Thiam a animé une conférence de presse au camp Samory Touré, pour dénoncer les conditions dans lesquelles les jeunes soldats ont été recrutés, avant d’avertir qu’il n’y aura plus de pagaille au sein de l’armée guinéenne.

« A Kaléyah, toutes les personnes qui ont été recrutées n’ont pas été recrutées selon les règles de l’art. Il n’y avait pas toutes les sensibilités sociales du pays. C’est une situation antérieure que nous avons héritée. Le recrutement, comme dans l’administration publique, a été fait sur base ethnique, sur le favoritisme, l’ethnocentrisme et le clientelisme », avait-il avoué.

« Parmi le groupe, il y a de bons soldats qui ont été recrutés pour bénéficier d’un encadrement. Mais les mauvais soldats et les instigateurs répondront de leurs actes. Quiconque sera cité sera entendu. Et il va s’en expliquer. Sur ce, je serai intraitable. Désormais, il n’ y a plus de pagaille, tout militaire doit se comporter conformément aux règlements militaires », avait-il poursuivi.

Source: Guinee News (22/04/2010)

Friday, April 23, 2010

Guinée-Bissau: Malam Bacai Sanhá (Président) en vitrine des hebdomadaires met en évidence la restructuration du secteur de la défense

Les hebdomadaires Bissau guinéens ont mis en évidence la restructuration du secteur de la défense annoncée par Malam Bacai Sanhá.

Le Quotidien de Bissau (Diário de Bissau) a ouvert sur: « Malam Bacai Sanhá promet la restructuration très prochaine de la défense ». « Nous allons bientôt réorganiser l’Etat Major des Forces Armées. Nous devrons le faire pour qu’il soit complet, qu’il fonctionne et nous garantisse la tranquillité dans le pays », ont été les mots du Président de la République cités par l’hebdomadaire, indiquant que Malam Bacai Sanhá a plaidé pour un Etat Major qui garantisse la « continuité du programme de la réforme dans le secteur de la Défense et de la Sécurité, qui est un instrument indispensable pour l’avenir du pays et une condition primordiale pour la stabilité ». Le Chef de l’Etat guinéen a dit ses propos lors de son adresse, cette semaine, à la nation.

On peut encore lire sur les colonnes du Quotidien de Bissau, « Zamora Induta est gravement malade ». Selon des déclarations du président de l’Observatoire des Droits Humains, de la Démocratie et de la Citoyenneté, João Vaz Mané, Zamora Induta se trouve dans des conditions difficiles. « Les locaux (dans lesquels il est détenu) ne sont pas des meilleurs. Il se trouve dans une situation extrêmement mauvaise. Il est gravement malade », a affirmé João Vaz Mané.

L’actualité politico-militaire dans le pays a occupé intégralement la vitrine l’hebdomadaire qui souligne aussi la décision nord-américaine citant deux hauts responsables militaires, en occurrence Ibrahima Papa Camara, Chef d’Etat-Major de la Force Aérienne, et Bubo Na Tchuto comme des présumés ayant des liens dans le trafic de drogue. Ils font allusion au transfert, en Juillet 2008, de 600 kilos de cocaïne, interceptés dans un avion qui venait du Venezuela. « Ces mesures démontrent le rôle néfaste que la corruption liée au trafic de drogue joue en Afrique Occidentale,particulièrement en Guinée-Bissau »,a précisé l’Administration Obama, qui a demandé le retour à l’ordre constitutionnel, souligne le Quotidien de Bissau.

Sur le même sujet, l’hebdomadaire Dernière Heure (Última Hora), a préfèré mettre l’accent sur les réactions de deux officiers. « Des officiers militaires parlent d’inventions du pouvoir politique guinéen », a été le titre de l’hebdomadaire, qui ajoute que « ce fut très rapide la réaction des officiers militaires guinéennes, et qu’un rapport du Secrétariat d’Etat du Trésor nord-américain rendu public indexe des militaires guinéens présumés membres de réseaux de drogue au niveau international ».

Le rapport nord-américain cite les noms de deux officiers dans l’affaire de l’avion qui en Juillet 2008 a transporté de la drogue d’une quantité de 600 kilos. « Dans leurs déclarations à la presse, un jour après, les militaires guinéens, en plus de démentir ces informations, ont pointé un doigt accusateur au pouvoir politique guinéen comme étant le principal instigateur de cette manœuvre fortement soutenu par le Portugal. Bubo Na Tchuto s’est dit surpris que ces informations parviennent maintenant au public, juste après sa sortie du siège des Nations Unies. Il s’interroge même pourquoi on n’a jamais parlé de ce cas lors qu’il était en Gambie ou il s’était réfugié au siège de l’Onu », souligne l’hebdomadaire Dernière Heure.

Évoquant toujours le même cas, No Pintcha écrit « Le narcotrafic. Les Usa confisquent les avoirs des officiers présumés impliqués dans le trafic de drogue », qui occupe toute la vitrine illustrée par la photo de la rencontre de cette semaine entre le Président de la République, le Premier ministre et le vice chef d’Etat Major Général des Forces Armées. Qualifiée de rencontre tripartie, cette réunion visait la réorganisation des Forces Armées.

L’hebdomadaire de l’Etat rappelle pour sa part que la rencontre a été précédée d’un message de Malam Bacai Sanhá à la Nation, dans lequel il a condamné la tentative de bouleversement de l’ordre constitutionnel, en annonçant aussi la réorganisation urgente de l’Armée. Le Chef du Gouvernement, dira lui, que la réunion s’est déroulée de la meilleure façon, car les participants se sont exprimés librement, en vue de trouver des solutions aux problèmes, tout en mettant l’accent sur la nomination d’un nouveau Chef d’Etat Major Général des Forces Armées.

Source: Noticias de Bissao (23/04/2010)

Monday, April 19, 2010

Guinée-Bissau: Le chef de l'armée renversé gérait l’armée comme un bien "privé"

Le chef de l’armée de Guinée-Bissau, José Zamora Induta, a été renversé le 1er avril parce qu’il gérait l’institution comme "une propriété privée" et la menait vers le "chaos", a estimé le nouvel homme fort de l’armée, Antonio Indjai, dans une lettre à la justice parvenue à l’AFP.

Le général Jozé Zamora Induta "gérait l’armée comme une propriété privée accaparant tous les pouvoirs. Et le 1er avril dernier, un groupe de soldats que je dirigeais moi-même s’est vu obligé de prendre des mesures afin de mettre de l’ordre au sein des forces armées et éviter ainsi un chaos", écrit le général Indjai, dans une lettre au procureur général de Guinée-Bissau, Michel Saad."La manière dont le général (José Zamora) Induta gérait l’institution (militaire) allait nous conduire à un conflit imminent. Voilà les raisons qui nous ont poussé à (le) destituer", indique le général Indjai dans cette correspondance datée du 12 avril et authentifiée par l’Afp auprès de plusieurs officiers bissau-guinéens.Des 17 millions Fcfa (près de 26.000 euros) que le gouvernement (bissau-guinéen) débourse chaque quinze jours pour l’alimentation de l’armée, le général (Zamora) Induta (en) soustrait 7 millions de Fcfa (plus de 10.000 euros) pour des fins personnelles. Ce qui signifie qu’il perçoit mensuellement 14 millions Fcfa (plus de 21.000 euros) indûment", accuse le général Indjai.

Pour plusieurs officiers interrogés par l’Afp, il existait avant le coup de force du 1er avril une rivalité entre les deux hommes "pour le contrôle des troupes et des maigres ressources octroyées par le gouvernement" bissau-guinéen.Le 1er avril, le chef d’état-major des armées, le général José Zamora Induta, a été arrêté chez lui par des militaires et reste actuellement détenu dans une caserne à Mansoa (60 km au nord de Bissau).Son adjoint, le général Antonio Indjai, 48 ans, s’est autoproclamé chef d’état-major.

Source: AFP (19/04/2010)

Tuesday, April 13, 2010

Madagascar: Sortie de crise - Ultimatum des Forces armées

La Grande muette somme les autorités et la classe politique afin de trouver une issue à la situation de crise qui s'enlise. La fin du mois d'avril sera la date limite pour voir une feuille de route précise, assortie d'un délai d'exécution d'une transition organisant les élections reconnues par la communauté internationale.

«Nous lançons un appel aux hommes politiques de mettre fin aux mouvements de rue et de contribuer à la construction d'une Nation pour tous, selon un calendrier que nous avons remis au gouvernement afin de réaliser le défi», a souligné le général André Ndriarijaona, chef de l'État-major général de l'armée (CEMGAM), hier après-midi à Soanierana.

Le général André Ndriarijaona a lu un communiqué résumant la position des Forces armées, après la rencontre des hauts gradés avec Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de la transition, quelques heures plus tôt à Iavoloha. Pendant la déclaration, il a été entouré du général Bruno Razafindrakoto, commandant de la Gendarmerie et quelques autres officiers.

Le CEMGAM a évité de préciser le calendrier. Il s'est gardé d'évoquer la décision des Forces armées en cas de non-respect du délai. En tout cas, les militaires et les gendarmes ont demandé 48 heures à Andry Rajoelina pour publier la feuille de route.Mais après discussions, tout le monde s'est mis d'accord pour attendre jusqu'à la fin du mois. Pour ce faire, la Grande muette ne s'impliquera pas d'une manière directe dans la médiation, mais va suivre de près la mise sur les rails du processus, qui devrait être reconnu par la communauté internationale.

Rajoelina prend acte

Le général André Ndriarijaona a dressé le contour des attentes des Forces armées. Il s'agit de la clarification des «voies et moyens pour la sortie de crise». Il en est de même de l'obligation assignée au gouvernement de «rassembler toutes les forces vives (...) condition nécessaire pour une élection libre et transparente, acceptée par la population malgache et la communauté internationale».

Dans le communiqué de la présidence de la HAT, parvenu dans la soirée, Andry Rajoelina affirme avoir «pris acte» de l'interpellation. Il a en même temps «exhorté les militaires d'interpeller également les autres Forces vives de la Nation pour que la volonté de trouver une solution consensuelle n’aille pas à sens unique».

La démarche de la Grande muette intervient au moment où la pression sur elle s'intensifie. Les rumeurs de coups d'État militaire se sont amplifiées, tandis que l'appel à la constitution d'un gouvernement militaro-civil devient de plus en plus insistant. Les mésententes entre certains gradés deviennent plus fréquentes, comme c'est le cas entre le Premier ministre Camille Vital et le général Noël Rakotonandrasana ou encore entre les colonels Charles Andrianasoavina et René Lylison.

L'interpellation arrive au moment où la mise en place d'un gouvernement d'ouverture, annoncé depuis fin février tarde à voir le jour. Des voix discordantes au sein du pouvoir se font entendre, critiquant la feuille de route annoncée lors de l'atelier d'Ivato. Or, après la sanction, plutôt symbolique, de l'Union africaine, l'Union européenne, s'apprête également à se positionner sur le cas de Madagascar d'ici le mois de mai.

Par Iloniaina Alain

Source: L'Express de Madagascar (13/04/2010)

Madagascar: Forces armées et Andry Rajoelina - Réunion de demandes d'explications et ultimatum

La Grande muette a fini par faire parler Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de transition (HAT) et chef suprême des Armées. Annoncée pour avoir lieu à Ambohitsirohitra, la rencontre a finalement eut lieu à Iavoloha. Donnée pour être une réunion à propos des valeurs républicaines, de solidarité et de raffermissement du pouvoir, celle de ce lundi 12 avril 2010 fut, pour le simple gens qui a suivi de loin les informations véhiculées par les médias, davantage une réunion de demande d’explication de part et d’autre. La question des différends entre le général Noël Rakotonandrasana et l’ex-colonel Camille Vital a été passée sous silence.

D’un côté, le chef suprême des Armées a intimé, apprend-on dans les informations télévisées de 19 h de TV Plus, les chefs des armées à trouver des solutions au limogeage du général Noël Rakotonandrasana. L’ordre a été donné en présence du nouveau ministre des Forces armées et en même temps Premier ministre, le désormais général de Brigade, Camille Albert Vital. On ne sait si le conseiller spécial Norbert Lala Ratsirahonana a participé à la réunion mais des sources indiquent qu’il était à Iavoloha pendant cette réunion des chefs des armées avec le président de la HAT.

En face, le corps des militaires lui aussi a demandé des explications au président de la HAT. Et plus communicatifs, les chefs des deux grands corps militaires, en l’occurrence le général André Ndriarijaona, Chef d’état-major général et le général Bruno Wilfrid Razafondrakoto, premier responsable de la Gendarmerie, ont aussitôt tenu un point de presse à l’issue de la réunion pour faire part au public des tenants et aboutissants de cette fameuse réunion qui s’est déroulée à l’abri des oreilles et des regards des journalistes. Selon les deux généraux, ils ont interpellé Andry Rajoelina comme l’a fait voici quelques jours la société civile qui a adhéré aux accords de Maputo. En effet, les forces armées ont réclamé du président de la HAT, une feuille de route claire et nette pour sortir de la crise, avec des indicateurs de performance ; elles ont également exigé des réponses tout aussi claires sur les voies et moyens pour atteindre les objectifs du gouvernement (salaires, investissements) et les élections. Ils ont même quelque part, imposé un ultimatum pour que toutes ces questions obtiennent des réponses satisfaisantes [1].

Cette interpellation des forces armées s’apparente à un sévère avertissement dans un certain sens. Elle intervient dans un climat politique malsain et au moment où la notion d’État et de nation se désagrègent. La suite des propos lors de ce point laisse croire que le général André Ndriarijaona et le général Bruno Razafindrakoto voudraient réellement présenter les forces armées comme le dernier rempart ou le dernier recours pour prévenir quoi que ce soit. En tout cas, les deux hommes ont appelé la population au calme et à ne pas verser dans le pessimisme en écoutant et en alimentant les folles rumeurs. Aux hommes politiques ils ont suggéré de cesser immédiatement toute manifestation dans les rues. Ils les ont appelés à unir leurs énergies pour sauver la patrie qui appartient à tous.

Bref, les forces armées se sont positionnées comme des « raiamandreny » et les bras armés contre la dégénérescence de la nation. On croit comprendre d’après certaines stations radios de la capitale que cet appel des forces armées qui s’adresse à Andry Rajoelina lui réclame une conférence nationale inclusive intégrant tous les « hery velona » et les « hetsika rehetra », c’est-à-dire, toutes les forces vives et tous les mouvements ou mouvances.

Est-ce que tout cela est sérieux s’interroge l’iconoclaste qui a écouté un enregistrement d’un reporter, dans lequel les généraux ont éclaté de rire à la question des journalistes ayant demandé davantage de précisions quant au délai de l’ultimatum imposé à Andry Rajoelina et quand une voix a demandé si ce délai était de 48 heures.

Notes

[1] Aucune date n’a été énoncée publiquement par les deux généraux, cependant plusieurs confidences font désormais état de fin avril.

Par Bill

Source: Madagascar Tribune (13/04/2010)

Madagascar: L'avenir du FIS dépend de Andry Rajoelina

Instituée par le président de la Haute autorité de transition (HAT) Andry Rajoelina, la Force d’intervention spéciale (FIS) est co-dirigée par les lieutenant-colonels René Lylison et Charles Andrianasoavina. Mais depuis quelques mois déjà, les deux hommes ne s’entendent plus faute de règles de jeu claires ou d’organigramme bien établi. C’est ce qu’a fait comprendre le co-responsable pour ne pas dire le co-président du FIS, Charles Andrianasoavina à son domicile à Ankadivato ce fin d’après-midi du lundi 12 avril 2010.

Lors de cette conférence de presse d’Ankadivato, Charles Andrianasoavina nie avoir perpétré un coup d’Etat comme le véhiculaient les rumeurs depuis quelques jours et qui ont abouti à des attroupements peu ordinaires à Ambohitsorohitra samedi dernier. De l’avis de Charles Andrianasoavina, ce furent des opérations de renforcement de la sécurité du palais d’Ambohitsorohitra qu’il a conduites à ce moment là. Il admet qu’il a effectivement parlé de prendre le pouvoir mais dans des circonstances qu’il explique : « devant les rumeurs de toutes sortes sur d’imminents coups d’Etat, j’ai émis l’idée que si le pouvoir devait échouer à un autre, pourquoi ne le prendrions-nous pas ? ». Mais aussitôt, il déclare que tant qu’il sera encore là, Andry Rajoelina peut compter sur lui car c’est lui qui l’a porté au pouvoir ; c’est lui qui l’a désigné en quelque sorte.

Soupçonné ou accusé par les rumeurs d’avoir été placé en résidence surveillée et désarmé, le lieutenant-colonel Charles Andrianasoavina met au défi celui qui réussirait à le désarmer. Il demeure armé et est libre de ses mouvements, fit-il savoir.

Quant à la co-direction du FIS, le lieutenant colonel Charles Andrianasoavina avoue que tout dépend de Andry Rajoelina. Travailler avec son compère le lieutenant colonel Lylison lui est indifférent du moment que des règles claires, transparentes et rigoureuses sont définies et établies.

Bref, encore une autre affaire entre militaires. On peut s’attendre après cette conférence de presse du lieutenant colonel Charles, à ce que son compère, le lieutenant colonel Lylison appelle lui aussi la presse. Et tout cela avec la « bénédiction » ou l’autorisation des chefs hiérarchiques comme il a été à plusieurs reprises déclaré par les chefs des armées.

Recueilli par Valis

Source: Madagascar Tribune (13/04/2010)

Guinée-Bissau: l'armée attend de connaître son chef officiel

L'armée de Guinée-Bissau, dont le chef a été renversé le 1er avril par son adjoint, attend de connaître officiellement le nom de son nouveau "patron" qui doit être annoncé par le président Malam Bacaï Sanha.

Ce dernier "putsch" en date au sein de l'armée est intervenu un peu plus d'un an après le double assassinat, en mars 2009, du chef d'état-major général Batista Tagmé Na Wai et du président de la République, Joao Bernardo Vieira.

Le matin du 1er avril, le chef d'état-major des armées, le général José Zamora Induta, a été arrêté chez lui par des militaires et reste actuellement détenu dans une caserne à Mansoa (60 km au nord de Bissau).

Son adjoint, le général Antonio Indjai, 48 ans, s'est autoproclamé chef d'état-major.

Le même jour, les mutins ont brièvement détenu, et même menacé de mort, le Premier ministre, Carlos Gomes Junior, proche du général Induta. Puis tout s'est officiellement calmé. Et, à présent, l'armée reste dans l'attente.

"Pour nous, Indjai n'est pas encore le chef d'état-major", souligne un officier supérieur interrogé par l'AFP, "car selon la Constitution, c'est le gouvernement qui propose un chef d'état-major et c'est le président qui le nomme par décret".

Selon différentes sources contactées à Bissau, les noms d'officiers vétérans de la "guerre de libération" (contre les colons portugais, 1962-1973) ont été suggérés à la présidence. Celui de l'ex-ministre des Ancien combattants, le général Botana Mbatcha, est l'un des plus souvent évoqués.

Par ailleurs, de nouvelles arrestations ont eu lieu dimanche au sein de l'armée. "Trois officiers ont été arrêtés par des militaires", a rapporté le président de la Ligue des droits de l'homme (LDH) à Bissau, Luis Vaz Martins, interrogé par l'AFP.

Pour lui, "il s'agit d'une sorte de chasse aux sorcières, les hommes forts d'aujourd'hui tentant de régler leurs comptes avec leurs détracteurs".

Le 1er avril, l'un des militaires bissau-guinéens les plus controversés et influents est revenu sur le devant de la scène: l'ancien chef de la Marine José Américo Bubo Na Tchuto, dit Bubo, réapparu au côté du général Indjai.

Accusé en 2008 de tentative de coup d'Etat et de trafic de drogue, Bubo s'était réfugié en Gambie. Puis il avait été soupçonné d'avoir été impliqué dans l'assassinat de son ennemi, Tagmé Na Waie.

Fin 2009, Bubo est rentré clandestinement à Bissau, parvenant alors à trouver refuge dans les locaux de l'ONU, à laquelle il demandait "protection". Il n'en est sorti de lui-même que le 1er avril, quand Indjai et les mutins sont venus l'y chercher, ont rapporté des témoins.

A présent, Bubo se déplace librement dans Bissau où on l'a vu "parader" samedi à bord d'un véhicule 4x4, entouré de gardes du corps. Depuis l'indépendance de l'ex-colonie portugaise, en 1974, l'armée ne cesse de dominer et d'agiter la vie du pays, l'un des plus pauvres au monde, devenu une plaque tournante du trafic de cocaïne sud-américaine.

Selon diverses sources militaires et étrangères à Bissau, avant le 1er avril, Indjai avait été fortement poussé à démissionner de l'armée. Il avait alors dû signer un document dans lequel il reconnaissait avoir autorisé l'atterrissage et le décollage, à Cufar (sud) le 3 mars, d'un avion soupçonné d'avoir transporté de la cocaïne.

La semaine dernière, les États-Unis ont annoncé qu'ils gelaient les avoirs de Bubo Na Tchuto et de l'actuel chef d'état-major de l'armée de l'Air de Guinée-Bissau, Ibrahima Papa Camara, mis en cause dans le narcotrafic.

Source: AFP (12/04/2010)

Monday, April 12, 2010

Madagascar: Noël Rakotonandrasana ne veut pas fléchir

Le général Noël Rakotonandrasana, ministre des forces armées qui vient d’être limogé par Andry Rajoelina et le colonel Camille Vital, a adopté une attitude de défi lors d’une conférence de presse tenue dans les locaux du ministère à Ampahibe ce jeudi 8 avril. Il a fait comprendre qu’il n’entendait pas se retirer de son poste sans l’accord de ses pairs militaires. « Pour l’instant, aucune décision n’a été prise. Si tout le monde me dit qu’il faut partir, je pars. Si tout le monde me dit qu’il faut continuer, je continue » a-t-il déclaré.

En s’en remettant à la décision des différentes réunions formelles ou informelles de l’armée qui se tiennent ces temps-ci, Noël Rakotonandrasana ne semble donc plus reconnaître l’autorité des personnalités ayant signé le décret le limogeant, le Président de la HAT Andry Rajoelina et le Premier ministre Camille Vital. À ces derniers, il semble reprocher un manque de loyauté, car selon ses dires, ceux-ci ne l’ont pas réellement consulté ni tenu compte de sa version des faits. Noël Rakotonandrasana n’aurait été informé par Camille Vital de la décision de le limoger que quelques minutes avant l’annonce publique. Et cela alors que le monde politique et médiatique bruissait de la rumeur de ce limogeage depuis 24 heures, et qu’il avait rencontré ces deux personnalités à diverses reprises dans les derniers jours sans que la question d’un possible limogeage ait été évoquée.

Pour Noël Rakotonandrasana, ce sont les pratiques du passé qui sont en train de revenir. « On risque maintenant d’être taxé de fomenter un coup d’État, à chaque fois qu’on tient une réunion. Si je pars aujourd’hui, qui partira demain ? ».

Pour l’instant, Noël Rakotonandrasana ne quittera donc pas Ampahibe. « Si le colonel Camille Vital souhaite procéder à une passation, qu’il vienne ici », déclare-t-il, provoquant des rires parmi les militaires l’entourant durant cette conférence de presse. Il ne coupe cependant pas les ponts, déclarant avoir reçu il y a peu un nouvel appel téléphonique d’Andry Rajoelina auquel il semblait vouloir donner suite.

Recueilli par Yann

Source: Madagascar Tribune (09/04/2010)

Côte d'Ivoire: Général de division Philippe Mangou - La leçon du dialogue et de la fermeté militaire

Le général de division, Philippe Mangou, est un soldat, chef d’Etat major des Forces de défense et de sécurité de la Côte d’Ivoire. L’homme ne ressemble à aucun autre chef d’Etat-major des armées ivoiriennes, que la Côte d’Ivoire ait connu des généraux Ouattara Thomas d’Acquin, Ibrahim Coulibaly, Zézé Baroan, Ory Félix en passant par Robert Guéi, Soumaïla Diabaté ou Doué Mathias. Le général Philippe Mangou s’affirme comme le plus acharné défenseur des valeurs républicaines de la Côte d’Ivoire. Il se conforte avec éclat, en adoptant le dialogue, l’arme des forts, dans sa doctrine de dissuasion qui est la fermeté militaire. Autrement dit, le général de division Philippe Mangou ne rompt pas avec son engagement qui est la protection des hommes et des valeurs républicaines. Cependant, Philippe Mangou est prêt à recourir, en premier, à son armée pour une éventuelle et légitime réplique, quand la Côte d’Ivoire est face à une menace conventionnelle. Pour tout dire, le général de division Philippe Mangou est un exemple d’homme en arme… parfois trop tolérant. Dans aucun pays dans le monde en guerre, une armée ne s’aventurait sur le terrain du dialogue, surtout en Côte d’Ivoire, actuellement un pays d’insolence politique et civile. J’ai observé le général de division Philippe Mangou, très critique et féroce. Il n’épargne pas parfois le comportement anti-républicain de certains soldats de son armée, tout à la fois le diagnostic de sa propre profession. Philippe Mangou ne veut pas l’effondrement de la Côte d’Ivoire. Et c’est pour cela que l’armée ivoirienne doit refuser la manipulation ou l’insolence militaire et confirmer son statut de garant de l’indépendance de la Côte d’Ivoire… la base vraie du rôle-pouvoir de l’armée. Pour ce rôle, Philippe Mangou se bat avec sa leçon de dialogue, mais aussi sa fermeté militaire. Le général de division, chef d’Etat-major des Force de défense et de sécurité de la Côte d’Ivoire veut une police, une gendarmerie, une marine, une douane modèle, tant par le respect et la discipline que ceux qui n’aiment pas le général de division Philippe Mangou, le comprennent. L’homme est un soldat qui veut donner à la Côte d’Ivoire, bafouée dans sa fierté nationale, par une guerre absurde, une armée forte. Philippe Mangou est un soldat, de surcroit, chef d’Etat-major, engagé pour la protection des institutions républicaines. C’est dans ce comportement ‘’exemplaire’’ qu’il faut féliciter Philippe Mangou qui, déjà colonel, s’était courageusement battu sur les différents fronts de la guerre militaro-civile, en qualité de commandant des théâtre d’opération. Ce qui permet aujourd’hui à Philippe Mangou, général de division, de parler de « l’ordre militaire », conscient de ce qu’on ne peut faire de la Côte d’Ivoire, un modèle économique sans la discipline. Je suis prêt à rencontrer le général de division Philippe Mangou, pour discuter du rôle des armées africaines, parfois critiquées pour avoir perdu les principes éternels militaires, les plus classiques. En attendant et en toute sincérité, Philippe Mangou a démontré son talent de militaire consciencieux et son courage de chef d’Etat-major, des forces ivoiriennes de défense et de sécurité, où il tente d’éloigner la Côte d’Ivoire de l’effondrement total. De ce fait, soyons honnêtes et reconnaissons que le général de division Philippe Mangou n’est ni le ‘’comptable’’ du désordre politico-militaire actuel de la Côte d’Ivoire, ni le ‘’détenteur’’ du pouvoir militaire à l’Etat-major le 19 septembre 2002. A l’analyse, un soldat reste un soldat et le général de division Philippe Mangou, qui veut respecter cette recommandation, est resté raisonnable, assumant erreurs techniques militaires de son prédécesseur, le général Doué Mathias. Philippe Mangou est-il un militaire intellectuel ? Un général loyaliste ? Oui… mais un soldat tout court, qui est entré totalement dans l’histoire des armées ivoiriennes, sans rien renier, sachant qu’il ne peut pas tout réécrire, ni effacer, y compris les erreurs techniques de son prédécesseur, le général Doué Mathias. Au total, Philippe Mangou fait confiance à son statut de général de division, chef d’Etat-major des forces ivoiriennes de défense et de sécurité, avec un net avantage. Habile orateur, Philippe Mangou veut la renaissance d’une armée disciplinée, forte et acharnée, défenseur des valeurs de la république.

Par Ben Ismaël

Source: L'Intelligent d'Abidjan (12/04/2010)

Saturday, April 10, 2010

Madagascar: Divisée, l'armée malgache face au dilemme de la solution militaire

Le limogeage du ministre des Forces armées malgaches, dont l'appui avait été décisif pour l'accession au pouvoir d'Andry Rajoelina, met en lumière les divisions au sein de l'armée malgache et les tentations de recours à une solution militaire pour dénouer la crise politique.

Le Premier ministre Camille Vital a annoncé mercredi qu'il prenait en charge le ministère des Forces armées, expliquant cette décision par "les problèmes et les bruits qui entourent l'armée, provoquant des craintes sur la conduite de l'Etat". M. Vital a dans la foulée été promu du grade de colonel à celui de général.

"Nous n’avons jamais eu l’intention de faire un coup d’Etat ou d’instaurer un directoire militaire. Si nous l’avions voulu, cela aurait été fait", a réagi le ministre démis, Noël Rakotonandrasana.

Pourtant, des sources concordantes ont confirmé à l’AFP l’existence de projets pour "trouver une solution militaire à la crise" qui secoue le pays depuis fin 2008 et a conduit à l'éviction du président Marc Ravalomanana il y a un an.

"Il y a une quinzaine de jours, le général Rakotonandrasana a proposé de prendre la tête d’un directoire militaire, mais il n’a pas été vraiment suivi", témoigne ainsi un haut gradé sous couvert de l'anonymat.

"Il avait été inspiré par l’exemple du Niger (où la junte a annoncé qu’elle organiserait une transition rapide, obtenant l’aval de la communauté internationale), encouragé en cela par des puissances étrangères", assure-t-il.

Le président de la Haute autorité de transition Andry Rajoelina a décidé en décembre de tourner le dos à la recherche d'un compromis avec l'opposition en vue d'une transition politique, annonçant l’organisation prochaine d’élections législatives.

Cette option est contestée par l’opposition et a conduit l’Union Africaine à sanctionner les membres du régime, plongeant le pays un peu plus dans l'impasse.

"On ne veut pas du pouvoir. On n’aurait pas eu les moyens de faire fonctionner l’Etat maintenant que les caisses sont vides", explique de son côté un autre officier.

"Et puis un directoire militaire ne tenait pas la route, étant donné les conflits de leadership qui minent l’institution actuellement", ajoute-t-il.

L’armée malgache est en effet actuellement divisée, même si "elle n’a surtout pas envie de s’entretuer".

"C’est aussi pour cela que (le Premier ministre) Vital a pris lui-même la responsabilité des Forces armées: il ne veut pas donner l’impression de favoriser telle ou telle tendance", explique le même officier.

Le départ du général Rakotonandrasana demeure un signe fort puisqu’il a été un acteur majeur du départ de Marc Ravalomanana, qu'il avait pourtant soutenu depuis 2002.

Début mars 2009, il avait pris la tête d'une mutinerie de sous-officiers, faisant chavirer le pouvoir alors en place quelques jours plus tard.

Selon plusieurs sources proche du dossier, qui qualifient le général Rakotonandrasana d'"opportuniste", ce dernier ne faisait pas l'unanimité au sein de l'armée par ailleurs peu encline à la mise en place d'un directoire militaire.

En septembre 2009, l'armée avait ainsi refusé cette solution proposée par les chefs de file de l'opposition à M. Rajoelina.

Reste que selon ces mêmes sources, l'armée pourrait contraindre les politiques à s'entendre et aller de l'avant au sein d'un gouvernement d'union nationale.

"On va faire un grand rapport, donner une feuille de route avec des directives précises, en partageant les différents postes, que l’on imposera aux politiciens", assure l'officier interrogé par l'AFP.

Source: AFP (09/04/2010)

Thursday, April 8, 2010

Zambia: President Retires Top Military Leaders and Deputies

Zambian President Rupiah Banda Wednesday retired and replaced the country’s top military commanders and their deputies, including army commander General Isaac Chisuzi, Air Force commander Lieutenant General Samuel Mapala and the National Service commandant Major General Raphael Chisheta.

Information Minister Lieutenant General Ronnie Shikapwasha said the changes are routine and had nothing to do with any fear from within.

“He (President Banda) did give his reasons in his statement, and he specifically cited a number of areas of complaints from the rank and file of the military. And he also did allude to the fact that the senior officers, the commanders and deputy commanders that were being retired they had done their duties in serving the country and it’s time for them to be utilized in other areas where they will continue to contribute. But it was necessary to create a situation where others can move up in promotion,” he said.

Shikapwasha said the changes in the rank and file of the military had nothing to do with whether or not there was any perceived threat from within.

“The entire situation remains calm and peaceful. The need for the president to create upward movement in the rank and file of the military as deemed necessary, and it was necessary for those that have been trained and are ready to take the positions in the military for them to move in,’” Shikapwasha said.

With Zambia’s presidential election slated for 2011, Shikapwasha denied the changes, especially those made in the police were intended to intimidate President Banda’s political opposition.

“I think Zambia has seen probably the most vocal criticisms. The President has been insulted by his opponents. The Post newspaper for the last 18 months or so criticizing and has run articles nearly every day criticizing and insulting him (the president). Whereas he has the authority to close the newspaper, he has never used that power. So he will not be able to use the police neither has he used them in the past,” Shikapwasha said.

By James Butty

Source: VOA (08/04/2010)

Madagascar: Gal Noël Rakotonandrasana, limogé de son poste pour perte de confiance

« Il y a eu des réunions organisées par le ministre des forces armées, je n’ai pas été au courant de ces réunions. Nous avons fait des rapprochements puis pris la présente décision ». C’est ce qu’a répondu le premier ministre, le colonel Albert Camille Vital, interrogé à la suite de l’annonce du limogeage du général Noël Rakotonandrasana de son poste de ministre des forces armées.

Par un décret portant le numéro 2010 -187, en date de ce mercredi 7 avril 2010, la primature a décidé de limoger le général Noël Rakotonandrasana de son poste. Ce décret affecte par la même occasion la responsabilité du poste de ministre de la défense au premier ministre, chef du gouvernement, le colonel Albert Camille Vital. Ce dernier n’occupe que provisoirement ce poste, et ce jusqu’à la formation du gouvernement, qui est censé représenter l’unité nationale.

D’autre cas

Le sort du Chef d’Etat Major Général de l’Armée Malagasy (CEMGAM), le général Ndrianarijaona André et du commandant de la gendarmerie nationale, le général Bruno Wilfrid Razafindrako reste aussi incertain. Le premier ministre a répondu ce mercredi 7 avril 2010 à Mahazoarivo que la formation du gouvernement d’union nationale décidera du sort de ces hauts responsables des forces armées Malagasy.

Le primature a aussi instauré un comité spécial de suivi des résolutions prises lors de l’assise nationale militaire, tenue au Centre de Conférences Internationales (CCI) Ivato, le 27 et 28 mai 2009. Cette décision fait suite au constat de manque de suivi de l’application desdites résolutions. Une autre accusation qui a justifié le limogeage du général Noël Rakotonandrasana.

Une question se pose sur la réaction du général Noël Rakotonandrasana par rapport à ce décret 2010-187. Ce dernier affirme ne pas avoir fait l’objet de signification de cette décision de la primature. Il n’aurait pas été consulté et on ne lui a pas donné l’opportunité d’expliquer, a-t-il déclaré. Le Premier ministre Camille Vital a indiqué qu’il s’agit de la gestion des affaires nationales et que tous les ministres ne font que passer à leur poste.

Par Rakotoarilala Ninaivo

Source: Madagascar-tribune.com (08/04/2010)

Madagascar: Le général Noël Rakotonandrasana écarté Drôle de limogeage ou la "purge"

Surprenante décision que ce limogeage du ministre des Forces armées ! La décision est présentée par le Premier ministre qui se réfère à des articles de presse et des rumeurs; il ajoute sans trop de conviction que des rapprochements ont ensuite été effectués pour justifier la décision d’écarter d’autant que le ministre des Forces armées ne lui a pas demandé l’autorisation de conduire ou de participer à des réunions « suspectes ». Saisissant l’occasion offerte par une question des journalistes, le Premier ministre a épinglé son ministre des Forces armées sur les résolutions des assises militaires du mois de mai 2009. Le colonel Camille Vital accuse le général Noël Rakotonandrasana d’avoir été incapable de mettre en œuvre les résolutions de ces assises et c’est pourquoi, lui, Camille Vital, va-t-il incessamment mettre en place un comité de suivi à cet effet.

Le général ministre des Forces armées, Noël Rakotonandrasana n’est pas le premier parmi les membres du gouvernement ou de la Haute autorité de transition (HAT), le seul ni le premier à participer à des réunions et il ne sera sans doute pas le dernier.

Les premiers qui auraient dû être limogé sont Gilbert Raharizatovo et le Premier ministre lui-même si on devait rendre compte des résultats ou des comportements. Le premier a déjà exprimé publiquement des divergences de vue sur la voie pour sortir le pays de la crise. Roland Ratsiraka aussi n’a cessé de critiquer la vice-primature en charge de l’Intérieur. En matière de résultats, on ne peut cacher l’échec des négociations de la vice-primature et de la présidence de la HAT devant le problème des paramédicaux.

Quant au Premier ministre, il n’a pas réussi jusqu’à maintenant à composer le gouvernement d’union nationale tant clamé par le président de la Haute autorité de transition (HAT). Selon de nombreux politiciens, Camille Vital a échoué dans ses tentatives de rassembler les parties pour composer ce gouvernement d’union nationale et donc il ne mérite pas sa place. De plus, on ne sait d’où il vient et on se demande où était-il lors des luttes populaires; en quelque sorte, on l’accuse d’opportunisme et de parvenu. Des leaders politiques qui se réclament d’un certain « nationalisme » se permettent de l’étiqueter comme étant à la solde d’intérêts étrangers.

Cela dit, il faut reconnaître que le gouvernement commence à s’engager dans une voie de plus en plus claire: la purge par rapport aux premiers acteurs de l’avènement de Andry Rajoelina au pouvoir. Après Monja Roindefo, ce fut Masimana Manantsoa, aujourd’hui Noël Rakotonandrasana, puis Damy (chef de Région de l’Anosy). Viendront sans aucun doute les autres qui n’affichent pas la couleur des tenants des vrais pouvoirs de décisions.

Revivra-t-on les mêmes pratiques de Marc Ravalomanana pour pouvoir conduire le « changement » à terme ?

Par Valis

Source: Madagascar-tribune.com (08/04/2010)

Madagascar: Forces armées malgache - A la quête de, ou en train de consolider la cohésion

Ce mardi 6 avril 2010, sous la conduite de leur commandant en chef, les gendarmes se sont réunis au Toby Ratsimandrava. Parallèlement, le Chef d’état-major général des forces armées a lui aussi réuni les chefs de corps à Andohalo.

Chez les gendarmes, ce fut, selon les propos du général commandant en chef, Bruno Razafindrakoto, les 22 chefs de groupement et les 6 chefs de Circonscription qui ont été appelés à discuter avec l’État-major de l’organisation interne à la gendarmerie face aux rumeurs de dissensions dans l’armée. Les résolutions issues de cette réunion seront déposées auprès du ministre des Forces armées, déclare-t-il.

Il est vraisemblable que la situation apparemment confuse au sein de la gendarmerie par rapport à l’affaire FIGN et aux 500 millions d’ariary n’a pu être ignorée lors de cette réunion ; tout comme les rumeurs de « coup d’État » qui ont circulé dans la capitale la veille des Pâques. En tout cas, des observateurs n’ont pas manqué de faire le lien entre les deux réunions d’Andrefan’Ambohijanahary et d’Andohalo.

Officiellement, la réunion des militaires autour du chef d’État-major était une réunion ordinaire comme celle que les chefs de corps tiennent mensuellement.

Mais quand des réunions des hommes en armes se succèdent et se bousculent avant et après des rumeurs ou des manœuvres médiatiques de « coup d’État » ou de « coup d’éclat », il faut reconnaître que cela ne peut laisser indifférent. Surtout que rien n’a filtré des réunions, autant du Comité militaire pour la Défense nationale (CMDN) de Mahazoarivo du week-end que d’Ampahibe quelques heures auparavant. En tout cas, les forces armées ont été sollicités à plusieurs reprises par des forces politiques et une partie de l’opinion à prendre ses responsabilités.

Par Valis

Source: Madagascar-tribune.com (07/04/2010)

Madagascar: Limogeage du ministre des Forces armées de Madagascar

Le ministre malgache des Forces armées, Noël Rakotonandrasana, a été démis de ses fonctions qu'il occupait depuis l’avènement d’Andry Rajoelina après des rumeurs de possible coup d'Etat. L’annonce de son limogeage a été faite le 7 avril par le Premier ministre Camille Vital, qui est lui-même colonel de l’armée malgache, et qui assumera désormais les fonctions de ministre de Forces armées.

Mars 2009, le colonel Noël Rakotonandrasana prend la tête de la mutinerie du CAPSAT (Corps d'Administration des Personnels et Services de l'Armée de Terre), un tournant décisif dans la bataille opposant Marc Ravalomanana à Andry Rajoelina.

Neuf jours plus tard, l’ancien président prend la fuite et le jeune opposant s’empare du pouvoir. Noël Rakotonandrasana sera, lui, nommé ministre des Forces armées puis promu général. Un an plus tard, a-t-il cherché à faire basculer une fois de plus l’histoire de Madagascar ? C’est en tout cas l’analyse du Premier ministre Camille Vital, lui-même colonel : « Effectivement, il y a eu des réunions qui ont été organisées par l’ancien ministre des Forces armées. Mais, en tant que Premier ministre responsable de la sécurité intérieure, je n’ai pas été au courant. Par rapport à cela, nous avons fait un rapprochement de toutes ces données et nous avons pris la décision de l’enlever de son poste. »

Ces derniers jours, les rumeurs de coup d’Etat circulent en effet dans la capitale. Vendredi 2 avril au soir, les forces de l’ordre ont même spectaculairement renforcé la sécurité autour du palais présidentiel. Il est établi que certains militaires auraient envisagé de prendre les choses en main pour sortir le pays de l’impasse politique. Mais, en ont-ils réellement les moyens, et si oui, leur mouvement a-t-il été réellement décapité ?

Quoi qu’il en soit, Madagascar semble toujours naviguer à vue. La date des élections n’a toujours pas été annoncée, et les divisions au sein même des partisans du régime se font de plus en plus criantes.

Source: RFI (08/04/2010)

Burundi: Mise en garde du ministre de la Défense contre le climat malsain au sein de l'armée

A deux mois du début d'un marathon électoral au Burundi, dont une présidentielle et des législatives, le ministre de la Défense, le général Niyoyankana, célèbre pour son franc-parler, a tiré la sonnette d'alarme sur les risques qui pèsent encore sur son pays, qui sort de 13 ans de guerre civile. Lors d’une conférence de presse à Bujumbura, le 23 mars 2010, il a fait remarquer les risques de dérapage avec une crise qui perdure au sein de l’armée.

Le général Germain Niyoyankana,a été fidèle à sa réputation. Interrogé sur le malaise persistant au sein de l’armée burundaise, l’officier qui vient de passer trente-quatre années au sein de ce corps, n' y est pas allé par quatre chemins. « De toute la carrière que j’ai passé dans cette armée, nous n’avons jamais connu une crise qui semble durer comme celle-ci ». Des tracts appelant les soldats à la révolte, une tentative de mutinerie générale, des soldats et sous-officiers renvoyés de l’armée et d’autres emprisonnés, le climat est très malsain au sein de l’armée burundaise. Le ministre de la Défense a donc mis en garde contre les risques de dérapage.

Autre sujet de préoccupation pour l’officier burundais, les affrontements qui opposent de plus en plus les groupes de jeunes, affiliés au parti au pouvoir, à ceux de l’opposition, à l’approche des élections : « Personnellement, je trouve que cette situation devrait cesser. Ces affrontements ne font que ternir d’abord l’image des partis, et ensuite être une source probable d’insécurité qui peut avoir des prolongements que personne ne peut contrôler ».

Le général Germain Niyoyankana en appelle à la responsabilité des politiciens burundais, alors que ce pays approche à grand pas d’échéances électorales qu’il qualifie de capitale pour la paix.

Source: RFI (24/03/2010)

Tuesday, April 6, 2010

Guinée-Bissau: une mission internationale insiste sur une réforme de l'armée

Une mission internationale a insisté dimanche à Bissau sur la nécessité de réformer l'armée de la Guinée-Bissau au lendemain d'un coup de force qui en a changé le commandement, a indiqué lundi un responsable de l'Union Africaine (UA).

Une délégation de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao), de l'UA et de l'Onu a été reçue dimanche par les responsables de Guinée Bissau, où le général Antonio Indjaia a pris la tête de l'armée.

Cette mission a évoqué "la restauration de l'ordre et de la réforme du secteur de la défense et de la sécurité en Guinée-Bissau", a déclaré à l'AFP le commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra.

Selon lui, la délégation "a été très bien accueillie par les parties bissau-guinéennes".

Il a ajouté que l'UA apportera son aide "pour la tenue avant la fin du 2ème trimestre d'une table ronde sur le soutien à la réforme du secteur de la défense et de la sécurité en Guinée Bissau".

La Guinée Bissau est un état très pauvre de l'Afrique de l'Ouest, et une plaque tournante du trafic de cocaïne d'Amérique Latine vers l'Europe. Les forces armées jouent un rôle majeur dans cette nation dont la vie politique est marquée par la violence et l'instabilité.

Le 1er avril, des militaires ont écarté le chef d'Etat-major, le général José Zamora Induta, et son adjoint a pris sa place. Le Premier ministre Carlos Gomes Junior a été détenu pendant plusieurs heures par les mutins, qui l'ont menacé de mort, avant de le libérer.

La mission internationale était formée du président de la commission de la Cédéao, James Victor Gbeho, du président de la commission de l'UA Jean Ping, du représentant spécial de l'Onu en Afrique de l'ouest, Said Djinnit, selon une source de l'Onu. Le secrétaire exécutif de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), Domingos Simoes Pereira s'est joint à ce groupe, a ajouté cette source.

Elle a rencontré le président bissau-guinéen, Malam Bacai Sanha, le Premier ministre, le ministre de la Défense Aristide Ocante et les autorités militaires dont le nouvel homme fort, le général Indjai.

Selon la source de l'Onu, la mission "a exprimé un message de fermeté pour dire la consternation de la communauté internationale à la suite des évènements du (jeudi) 1er avril" à Bissau.

Source: AFP (05/04/2010)

Monday, April 5, 2010

Guinea-Bissau: Leaders held in apparent coup

Army officers in Guinea-Bissau have detained their army chief and briefly arrested Prime Minister Carlos Gomes Junior, in an apparent coup attempt.

Hundreds of people poured out on to the streets to demand Mr Gomes Junior be freed. Witnesses say he was released and is now under house arrest.

Rebellion leader Gen Antonio Indjai threatened to kill the prime minister if the protests did not end.

But he later said the day's events had been a military problem, not a coup.

Portugal and France have condemned what they termed a coup, with Lisbon calling for a return to constitutional order in its former colony.

Since gaining independence from Portugal in 1974, Guinea-Bissau has suffered several coups - and last year, army officers assassinated President Joao Bernardo Vieira.

Soldiers' problem?

Gen Indjai was keen to play down the rebellion.

"Events which occurred this Thursday morning are a purely military problem and do not concern the civil government," he said in a statement on national radio, according to the AFP news agency.

"Military institutions remain, and will remain, submissive to political power."

President Malam Bacai Sanha, who heads the country, also played down the incident, saying the situation was now under control.

He said it had been a "problem between soldiers" that had spilled over into the civilian government.

"I will use my influence to find a friendly solution to this problem," he said.

Threat to kill

Army sources said Chief of Staff Gen Jose Zamora Induta and 40 other officers were still being held in the capital, Bissau.

And despite his later statement, Gen Indjai earlier said he wanted to try Mr Gomes Junior - known as "Cadogo" - as a "criminal".

"Cadogo is a criminal and he must be tried as one," he said.

"If the people continue to go out into the streets to show their support for Carlos Gomes Junior, then I will kill Carlos Gomes Junior, or I will send someone to kill him."

Witnesses said the crowds dispersed following the general's threat.

Gen Indjai was accompanied by former navy chief and suspected leader of a 2008 coup, Rear Admiral Jose Americo Bubo Na Tchuto, who the soldiers were said to have freed earlier.

He was reported to have left a UN building in Bissau, where he had taken refuge since December last year.

He had returned to the country after spending a year in exile in Gambia following a coup attempt he was accused of leading in 2008.

Earlier, national radio interrupted its programmes to play military music, which is considered code for a coup.

Source: BBC (01/04/2010)

Friday, April 2, 2010

Guinée-Bissau: Redistribution des cartes au sein de l'armée

En Guinée-Bissau, les militaires ont arrêté jeudi 1er avril 2010 le Premier ministre Carlos Gomez Junior, le chef d'état-major José Zamora Induta et une quarantaine d'officiers. Le pouvoir change de main au sein de l'armée. Le chef d'état-major adjoint, Antonio Indjai, aurait été désigné par les militaires pour gérer la situation. Et un autre homme refait surface dans cette affaire, le contre-amiral Bubo Na Tchute.

L’arrestation par l’armée du Premier ministre Carlos Gomes Junior, puis son placement en résidence surveillée pour des motifs toujours inconnus, ne doivent pas cacher la véritable nature de ce qui s’est passé ce jeudi 1er avril 2010.

Plus qu’à un « coup d’Etat », on a assisté à un basculement du pouvoir au sein de l’armée. Un chef d’état-major a été mis sur la touche: José Zamora Induta. Un autre officier émerge déjà: son second, Antonio Indjai.

C’est lui qui signe désormais les communiqués de l’état-major, Antonio Indjai, le nouveau chef des forces armées. Dans un texte lu jeudi soir 1er avril à la radio, il explique que les événements survenus ce jeudi sont purement militaires. Il réaffirme aussi l’attachement et la soumission de l’armée au pouvoir politique.

Une nouvelle fois, les militaires bissau-guinéens ont pourtant décidé de régler leurs comptes eux-mêmes. D’abord en évinçant leur chef d’état-major, José Zamorra Indutta, pour le remplacer par son second, Antonio Indjai. Ensuite en mettant en résidence surveillée le Premier ministre, Carlos Gomes Junior, contre lequel ils ont manifestement des griefs. « Il a commis beaucoup d'erreurs et il devra en répondre devant la justice. » ont déclaré les nouveaux maîtres de l’armée lors d’une conférence de presse dans l’après-midi.

La population qui s’était rassemblée pour demander sa libération s’est finalement dispersée sous le coup des menaces. Antonio Indjai avait en effet dit qu’il était prêt à tuer le chef du gouvernement si les attroupements de sympathisants se poursuivaient.

Et le retour en force de Bubo Na Tchute sur le devant la scène.

Ce jeudi 1er avril au matin, des militaires se sont rendus au bureau des Nations unies à Bissau, afin de chercher l'ancien chef de la marine nationale. Le contre-amiral est accusé d'avoir fomenté le coup d'Etat déjoué du 6 août 2008. Il s'était enfui en Gambie avant de revenir en décembre dans son pays. Un retour très discret, puisqu'il était revenu en pirogue, avant de se réfugier dans les bureaux des Nations unies.

Bubo Na Tchute est sorti du bâtiment en signant un papier attestant qu'il quittait l'ONU de son plein gré. Et vers 14 heures ce jeudi, il est apparu en première ligne lors d'une conférence de presse en compagnie du général Antonio Indjai. Il a même eu des propos très fermes:

« Je veux lancer un appel au peuple. Quiconque sortira dans la rue pour manifester sa solidarité envers le Premier ministre sera balayé de la rue. Le chef d'état-major Zamora est détenu. Il a fait beaucoup de mal. Il a même ordonné que l'on tue son adjoint Antonio Indjai. Maintenant, à la question de savoir qui dirige l'armée : le chef d'état major adjoint prend désormais la place du chef d'état major. Quant au Premier ministre, il a commis beaucoup d'erreurs et il devra en répondre devant la justice. En ce moment il est sous notre surveillance. Il n'est pas en liberté ».

Source: RFI (02/04/2010)

Thursday, April 1, 2010

RDC: Mise en œuvre du plan de réforme des Forces armées

– Eusec ouvre son 4e détachement à Lubumbashi

Dans un communiqué de presse n° 04/10 provenant de l’Union européenne, il a été signalé que les autorités congolaises ont entrepris la mise en oeuvre du plan de réforme des Force Armées de la République Démocratique du Congo, Fardc tel que présenté par le Ministre de la défense nationale et des anciens combattants en septembre 2009. En soutenant cette réforme, la mission de conseil et d’assistance de l’Union Européenne en matière de réforme du secteur de la sécurité en RDC, EUSEC, a ouvert officiellement son 4e détachement à Lubumbashi.

Pour ce faire, le déploiement d’un détachement renforcera la présence de la mission EUSEC à l’Est du pays et permettra de mieux soutenir les FARDC au niveau de la province du Katanga dans les domaines principaux de l’administration et de la gestion des ressources humaines.

Conformément à son mandat pour la période 2009-2010, la mission EUSEC RD Congo concourt à créer les conditions permettant la mise en oeuvre des orientations retenues dans le plan de la réforme des FARDC. Les activités clés du programme d’action de la mission, signé par le Ministre le 21 janvier 2010, sont de poursuivre la modernisation de la gestion des ressources humaines des FARDC, de reconstruire sa capacité logistique, de soutenir la réouverture des écoles de formation des cadres ainsi que la mise en oeuvre de politiques pour la promotion des droits de l’homme et du genre. Ces projets, financés par les États membres de l’Union européenne, représentent des démarches nécessaires au chantier de la réforme de l’Armée Nationale tel que décidé par les autorités congolaises.

– Mis à jour de la liste de paie des militaires

Suivant les informations du communiqué, depuis l’arrivée du détachement, véritable base avancée de la mission, des contacts étroits ont été établis avec l’Etat-major de la 6e région militaire, et des travaux démarrés conjointement. Ceci a concerné la mise à jour des listes de paie des salaires et la distribution des directives ministérielles permanentes sur l’administration des FARDC, précise le document de l’Union européenne. Les activités prévues prochainement dans la province du Katanga seront centrées autour de la distribution des cartes d’identité militaires, du raccordement du réseau informatique de l’Etat-Major à Kinshasa, ainsi que de l’équipement d’une ferme agricole militaire dans la base FARDC de Mura.

Source: DIA (29/03/2010)

Côte d'Ivoire: Communiqué de clôture des travaux de l'atelier FDS-FAFN sur les Nouvelles Forces de Défense et de Sécurité de Côte d'Ivoire

Communiqué de clôture des travaux de l'atelier FDS-FAFN sur: "Les Nouvelles Forces de Défense et de Sécurité de Côte d’Ivoire: Préoccupations et Perspectives"

Le Groupe de Travail Restructuration et Refondation de l’Armée (GTRRA) a organisé en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), un atelier d’échanges FDS-FAFN sur: « Les Nouvelles Forces de Défense et de Sécurité de Côte d’Ivoire: Préoccupations et Perspectives». L’objectif de cet atelier était d’amener les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et les Forces Armées des Forces Nouvelles à apprendre à travailler à nouveau ensemble, raffermir les liens de corps et la confiance, avoir une même lecture de l’APO (AC4), s’engager sincèrement dans le processus de paix et formuler des propositions concrètes à la mise en place de nouvelles forces de défense et de sécurité.

Cet atelier qui a eu lieu du 29 au 30 Mars 2010 au NSA Hôtel à Grand Bassam a été inauguré par le Ministre de la Défense Michel Amani N’Guessan, en présence de plusieurs officiels dont le Directeur Pays du PNUD, M. André Carvalho, le Directeur de Cabinet adjoint du Premier Ministre en charge du programme de sortie de Crise, le Préfet du département de Grand Bassam, le Maire de la ville de Grand Bassam, le Président du Comité scientifique du GTRRA, des membres du Parlement, et de plusieurs directeurs nationaux, coordonateurs nationaux de programmes, partenaires internationaux, etc.

Après les allocutions d’ouverture prononcées respectivement par le Président du Comité scientifique qui a présenté le GTRRA et situé son action dans le temps et dans la droite ligne de l’Accord politique de Ouagadougou; le Maire de la ville de Grand Bassam pour son mot de bienvenue, le Directeur pays du PNUD qui a salué la collaboration exemplaire avec le GTRRA et appelé à une plus grande ouverture vers la réforme du secteur de la sécurité; le Ministre de la Défense nationale a ensuite exhorté les participants à explorer en toute quiétude toutes les voies pour préparer la nouvelle armée de Cote d’ivoire et amener à la création d’un état major unique qui mettrait fin au bicéphalisme à la tête des forces de défense et de sécurité.

L’atelier a débuté par trois (3) communications en présence des officiels. Ces interventions ont porté sur:

(i) Le Système de sécurité nationale: dysfonctionnements et conséquences’ faite par le Professeur Dominique Bangoura, experte internationale en Réforme du Secteur de la Sécurité;

(ii) Défis et opportunités dans la construction d’un nouveau système de sécurité nationale et

(iii) ‘’Le rôle des forces de défense et de sécurité dans la sécurisation des élections: l’exemple du Sénégal’ faites par le General Sénégalais Lamine Cissé, Envoyé Spécial de la CEDEAO en Guinée, chargé de la restructuration des forces armées.

Au total 111 participants ont pris part aux travaux de l’atelier pendant deux jours.

Les travaux ont été organisés autour de trois (3) commissions techniques distinctes composées d’officiers, de sous-officiers et de militaires de rang respectivement.

Ainsi, à travers trois commissions techniques, les participants ont travaillé sur deux (2) thèmes principaux à savoir (i) « Les leçons apprises des dysfonctionnements des forces de défense et de sécurité» et (ii) « Les jalons des nouvelles forces de défense et de sécurité ».

Les participants ont abordé plusieurs questions dont les missions, l’organisation et le fonctionnement des forces de défense et de sécurité, le rapport civilo-militaire, les conditions de travail et d’avancement au sein des institutions du secteur de la sécurité.

Les recommandations suivantes ont été faites:

Pour la Commission 1 (officiers):

Une phase transitoire dont les modalités sont:

- Achèvement des opérations liées à la restauration de l’autorité de l’Etat;

- Achèvement des opérations d’intégration des VAN;

- Achèvement des opérations d’encasernement des VAN;

- Achèvement du désarmement et de la démobilisation des ex-combattants FAFN non éligibles aux nouvelles forces de défense et de sécurité;

- Achèvement du désarmement et le démantèlement des groupes d’auto-défense;

- Achèvement des opérations relevant du CCI ;

- Valorisation des missions du CCI à travers le renforcement de ses capacités (opérationnelles, financières etc.) ;

- Mixité des unités dans les garnisons sur l’ensemble du territoire (critères à définir);

- Multiplication des opérations communes aux deux forces;

- Multiplication des stages communs aux deux forces;

- Tableau d’avancement unique pour renforcer le sentiment de confiance entre les deux forces ex-belligérantes.

Une phase de mise en place des nouvelles forces de défense et de sécurité dont les modalités sont:

- Elaboration d’une politique de défense et de sécurité;

- Elaboration d’une doctrine d’emploi des forces;

- Elaboration d’une loi de programmation militaire et sécuritaire;

- Mise en place d’un commandement unifié;

Pour la Commission 2 (sous-officiers):

- Briser les barrières de méfiance entre les FDS et les FAFN en organisant des rencontres et des tournois sportifs.

- Doter le CCI de moyens humains, matériels et financiers, afin de mieux accomplir sa mission (déploiement de 8 000 hommes pour la sécurisation des élections).

- Maintenir les deux Armées jusqu’à l’élection du nouveau Président de la République, conformément à l’APO.

- Prendre des textes règlementaires afin de transformer le CCI en Etat-major Général des Armées, après l’élection du nouveau Président de la République.

Pour la Commission 3 (MOR):

- Reconstruire la confiance par des activités conjointes de cohésion (sport, formations);

- Réaliser un tableau d’avancement commun;

- Poursuivre la sensibilisation des démobilisés;

- Trouver les budgets nécessaires pour rendre plus opérationnelles les structures transitoires qui existent (CCI, PSCN, PNRRC…). Solliciter à cet effet le soutien de la Communauté Internationale;

- Accélérer la signature des textes relatifs au fonctionnement des nouvelles Forces Armées et à la situation des Com zones;

- Mettre en place une commission d’harmonisation en charge de la nomination des chefs de la nouvelle chaine de commandement unifiée.

CONCLUSION

Au terme des deux (2) jours de travaux, un document de synthèse et un rapport détaillé ont été élaborés. Ces documents aideront le Groupe de Travail Restructuration et Refondation de l’Armée dans l’accomplissement de son mandat qui est:

- De proposer une stratégie globale de restructuration et de refondation des forces de défense et de sécurité et ;

D’élaborer un projet de Plan National de Restructuration et de Refondation des Forces de Défense et de Sécurité.

Cet atelier a été l’occasion d’échanges francs et constructifs entre tous les corps de défense et sécurité tous grades confondus, sur les futurs mécanismes de défense et de sécurité en Côte d’Ivoire.